Kabalan : Préserver Najaf, c’est protéger l’Irak et les Arabes

Ce qui se passe en Irak ne peut laisser indifférents les chiites du Liban, particulièrement inquiets de la situation à Najaf, ville sainte pour la communauté, car abritant le tombeau de l’imam Ali. Pour tenter de comprendre un peu le désordre actuel et d’éviter tout dérapage au Liban, le vice-président du Conseil supérieur chiite libanais, cheikh Abdel Amir Kabalan, a tenu, hier, une réunion élargie des instances religieuses, regroupant notamment les dignitaires de la communauté, les responsables des tribunaux religieux chiites, le chef des chiites de Syrie, le représentant au Liban de l’ayatollah Khaménei, le directeur du bureau de l’ayatollah Sistani et un représentant de l’ayatollah Mohammed Saïd el-Hakim. Devant toutes ces autorités religieuses, cheikh Kabalan a appelé à revenir à la voix de la raison et à protéger les dignitaires de la communauté. « Ce qui est arrivé en Irak est une terrible catastrophe pour les Arabes et pour nous. Nous nous sentons concernés et solidaires de l’ensemble de la population irakienne et nous devons faire de notre mieux pour éviter tout effritement ou désagrégation de ce pays », a déclaré cheikh Kabalan, qui a aussi appelé l’occupant à se retirer d’Irak. « Il faut préserver l’unité de ce pays, qui avait effrayé plus d’une nation et qui est tombé avec la rapidité de l’éclair aux mains des oppresseurs et des envahisseurs. Nous le voulons de nouveau un État fort, en mesure de combattre les ennemis de Dieu et nous voulons que Najaf reste un recours religieux pour les chiites et les Arabes. Il est donc de notre devoir de la préserver et de protéger les dignitaires religieux qui en sont le symbole, car en les attaquant, c’est l’Irak et les Arabes qu’on agresse. » Les personnalités présentes ont approuvé les propos de cheikh Kabalan, condamnant à leur tour le chaos qui a régné récemment à Najaf et les agressions contre de grandes figures religieuses, comme l’ayatollah Sistani ou sayyed Mohammed el-Hakim. « Aujourd’hui, des informations affirment que les agressions n’ont pas eu lieu. Mais nous autres, nous savons ce qu’il en est et nous appelons les agresseurs à renoncer à ce genre d’actes, pour que l’Irak redevienne ce grand pays que nous avons connu », ont déclaré les dignitaires présents. Quant à cheikh Kabalan, il a aussi condamné les menaces américaines contre la Syrie, affirmant que « si les États-Unis ne veulent pas laisser un homme de bon sens dans la région, ils exécuteront leurs menaces. Mais nous tenons à leur dire que nous défendrons la dignité de la Syrie, tout comme celle du Liban ». Enfin, les présents ont insisté sur la nécessité de préserver Najaf, car, à travers cette ville symbole, c’est tout l’Irak qui, selon eux, est en danger.