Convergence de vues totale entre Paris et Beyrouth sur l’Irak

Selon une source officielle, les entretiens du ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, avec le chef de l’État, Émile Lahoud, ont abouti hier à une convergence de vues totale sur l’Irak. Pour Paris comme pour Beyrouth, le dossier irakien devrait être replacé sous l’égide de la légalité internationale. Pour le locataire du Quai d’Orsay, les inspecteurs en désarmement doivent retourner en Irak, et ce afin de « poursuivre l’application de la résolution 1441, votée à l’unanimité par le Conseil de sécurité ». Le président Lahoud a, pour sa part, affirmé à son hôte que le Liban « soutenait ce point de vue, et notamment la nécessité de respecter la légalité internationale ». L’osmose a été moins évidente sur la question israélo-palestinienne. À Dominique de Villepin qui appelait à la relance du processus de paix par, notamment, « la publication sans modification de la “feuille de route” telle qu’adoptée par le quartette », le chef de l’État a affirmé que le Liban ne prendrait position que lorsqu’il sera officiellement notifié de cette “feuille de route”. Rappelant que le Liban, « et c’est une position définitive », refuse catégoriquement toute implantation palestinienne sur son territoire. Et ajoutant que c’est Israël « et non les Arabes, qui fait de l’obstruction et qui exige des modifications à la “feuille de route” ». Le président Lahoud a également transmis, par le biais de Dominique de Villepin, une invitation officielle à son homologue français Jacques Chirac, pour visiter le Liban en octobre. Deuxième étape pour le chef de la diplomatie française : le président de la Chambre, Nabih Berry. Lequel a réaffirmé que les menaces continues contre la Syrie « ne concernent pas l’Irak, mais sont destinées à empêcher toute opposition et à noyer la cause palestinienne ». Auparavant, Dominique de Villepin s’était rendu à Koraytem, où il a été reçu par le Premier ministre, Rafic Hariri, toujours accompagné du ministre des AE, Mahmoud Hammoud, et de l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier. Il a ensuite, juste après sa conférence de presse à l’AIB, quitté Beyrouth pour Ryad.