Associations - Partenariat pour soutenir la population sinistrée Le Secours populaire commence à acheminer des aides vers l’Irak(photo)

Acheminer des aides vers l’Irak et soutenir, au plus tôt, la population en détresse. Depuis le déclenchement de la guerre dans ce pays, le Secours populaire français a mobilisé ses adhérents en vue de collecter de l’argent pour l’achat et l’envoi de médicaments et de produits de première nécessité à destination des familles touchées par la guerre. Jeudi, un convoi portant médicaments et vivres a quitté Damas pour le Nord irakien. Hier, une délégation du Secours populaire français était présente à Beyrouth. Avec la branche libanaise de l’association, elle a lancé un appel aux Libanais pour venir en aide à une population en détresse. Formée de deux membres du secrétariat du Secours populaire français, Jean-Louis Callens et Ismaïl Hassouneh, médecin d’origine libanaise et responsable du réseau méditerranéen de la solidarité au sein de l’association, la délégation a tenu une conférence à l’Ordre de la presse et s’est réunie au cours de l’après-midi avec la commission parlementaire de la Santé. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, les membres de la délégation française ainsi que le vice-président du Secours populaire libanais, Hamzi Mazloum, ont mis l’accent sur la « solidarité concrète avec les victimes de la guerre ». D’ailleurs, c’est bien avant le conflit armé que le Secours populaire français a fait appel à la générosité de ses membres. Ainsi, grâce aux dons versés, quarante tonnes de médicaments, de nourriture (farine, riz, huile, sucre...) et de produits de première nécessité seront acheminés au plus tôt en Irak. Dans un premier temps, ce sont les habitants du Nord irakien qui profiteront de l’aide envoyée. Un autre convoi prendra, également via la Syrie, le chemin du Sud irakien. « Mais il faut mettre en place un couloir sécurisé afin d’acheminer l’aide et garantir la sécurité des convois humanitaires », indique le Dr Hassouneh qui relève que le secrétariat du Secours populaire s’est déjà adressé, dans ce cadre, au ministère français des Affaires étrangères et à l’Union européenne. Les soldats de la coalition devraient assurer la route des convois qui viennent en aide au peuple irakien. Présent en Irak depuis la fin de la première guerre du Golfe en 1991, grâce à un partenariat avec une association locale, al-Amal, le Secours populaire français est venu en aide, à plusieurs reprises, à la population irakienne, livrant des aides humanitaires ponctuelles (distribution de médicaments et de nourriture, soutien aux réfugiés, etc.) et mettant en place des projets de développement (construction d’une école au Nord, formation professionnelle, etc.). M. Callens souligne l’importance des projets de développement qui « aident sur le long terme la population ». Il lance également un appel à tous les Libanais à venir en aide au peuple irakien en détresse. « Il ne suffit pas de militer contre la guerre, dit-il, il faut accomplir un acte de solidarité avec les victimes du conflit ». Les membres du Secours populaire français présents hier à Beyrouth ont mis en garde contre une guerre civile en Irak, due essentiellement à des années de répression. « Ce sont les ONG qui travailleront sur place qui devraient aider les Irakiens à résoudre pacifiquement les conflits », relèvent-il. M. Mazloum indique à ce sujet que le Secours populaire libanais a mis en place un programme similaire au Liban-Sud, à l’issue du retrait israélien. Ainsi, une centaine de jeunes de différentes confessions et localités ont appris, grâce à des séminaires, à s’accepter et à instaurer le dialogue. La conférence, tenue hier à l’Ordre de la presse, a rassemblé plusieurs personnalités, représentants de syndicats et d’associations civiles, notamment M. Mohammed Baalbacki, président de l’Ordre de la presse, Mme Esmat Elmerghany, avocate égyptienne et militante des droits de l’homme, ainsi que MM. Moustapha Hassaoui, Callens, Hassouneh et Mazloum du Secours populaire.