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Palestiniens L’implantation reste la crainte numéro un qui obsède le Liban

Après l’Irak, le conflit israélo-arabe dont le nucleus est la question palestinienne. À Beyrouth, le pouvoir, et plus précisément le régime, redoute avant tout que le problème des réfugiés palestiniens ne se trouve pas résolu dans le cadre d’un règlement général. Car cela consacrerait définitivement l’implantation, un prix périlleux à payer pour ce pays. Pour y parer, il faut une unité des rangs, aussi bien arabe que locale, en coopération étroite avec la Syrie. Une dilution de la solidarité arabe, de la cohésion interne comme du jumelage permettrait à Israël d’imposer facilement ses vues. Qui sont que les réfugiés palestiniens doivent rester là où ils sont malgré la résolution numéro 194 de l’Assemblée générale de l’Onu qui ordonne leur retour dans leurs foyers d’origine. Sur ce point précis, la droite et la gauche israéliennes sont d’accord. Or il est connu que, seul parmi les pays hôtes, le Liban n’est pas en mesure d’assumer l’implantation. Tant pour des raisons démopolitiques que socioéconomiques. Les autorités libanaises pensent dès lors qu’il faudra, bientôt, une nouvelle mobilisation, commençant par des concertations élargies avec les forces actives, contre le danger qui pointe son nez à l’horizon. Ainsi, apprend-on de source bien informée, que le président Lahoud compte, lors de sa prochaine entrevue de Pâques avec le cardinal Sfeir, mettre l’accent sur ce problème. D’autant qu’Israël va sans doute tenter de provoquer, d’une manière ou d’une autre, des divisions dans les rangs des Libanais quant à la présence palestinienne chez eux. Ou encore d’exploiter, en les attisant, d’éventuels tiraillements sur des questions intérieures comme la loi électorale, la décentralisation administrative ou la formation d’un nouveau gouvernement. Une action de sape à laquelle pourraient concourir, c’est un risque que les loyalistes entrevoient, des forces qui misent sur l’affaiblissement du rôle syrien par suite de la guerre en Irak. Selon les mêmes sources, pour éviter les divisions, il faudrait continuer à laisser de côté les sujets qui peuvent provoquer des polémiques, comme le code électoral. Ou même, ponctuellement, comme le changement ministériel. Car, ajoute-t-on, il est essentiel de préserver à tout prix l’unité qui s’est dégagée au sujet de l’Irak. Ces personnalités précisent que Bkerké peut jouer un rôle important à cet égard. En répétant qu’il faut renforcer la coordination-coopération avec la Syrie. Dont le soutien peut être décisif pour parer au danger d’implantation. Les deux pays pourraient de la sorte s’engager mutuellement à ne rien signer avant que la question des réfugiés ne soit réglée d’une manière conforme au droit inaliénable de retour, et à la légalité internationale que traduit la 194. Qui trouverait bien plus facilement son application par la création d’un État palestinien où les réfugiés pourraient s’installer. À moins que, dotés de passeports en règle délivrés par cet État, ils ne choisissent d’autres destinations, avec le statut normal de voyageurs, d’immigrés, de naturalisés éventuels ou de ressortissants étrangers, au Liban comme ailleurs. Outre l’aide syrienne, le Liban devrait pouvoir compter sur les pays arabes frères, qu’il doit relancer à cet effet. Tout en démarchant les décideurs ou les parties influentes, comme les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie. En l’état actuel des choses, Beyrouth est pratiquement assuré du soutien de l’Europe, de Paris et de Londres en particulier. Ces deux capitales mènent en effet une sorte de forcing pour activer la « feuille de route » du quartette sans tarder. Tony Blair, l’allié numéro un du président Bush, ne cesse de répéter qu’il est primordial d’accélérer le processus de paix dans la région, et un règlement israélo-palestinien pour dissiper le climat d’inquiétude sécuritaire qui découle des attentats du 11 septembre. Il pense de même qu’un traitement américain diligent du dossier permettrait à Washington de réparer les dégâts en ce qui concerne ses relations avec les Arabes comme avec certains pays européens opposés à la ligne belliciste suivie en Irak. Sur le plan local, poursuivent ces sources, il faut mettre en exergue le préambule de la Constitution qui rejette l’implantation autant que la partition. Car si l’on admet l’une, on finit par réclamer l’autre. À la grande satisfaction d’Israël qui ferait de la sorte d’une pierre deux coups. Ces personnalités loyalistes invitent enfin l’Assemblée nationale à proclamer solennellement, à l’unanimité de ses membres, le refus de l’implantation. Émile KHOURY
Après l’Irak, le conflit israélo-arabe dont le nucleus est la question palestinienne. À Beyrouth, le pouvoir, et plus précisément le régime, redoute avant tout que le problème des réfugiés palestiniens ne se trouve pas résolu dans le cadre d’un règlement général. Car cela consacrerait définitivement l’implantation, un prix périlleux à payer pour ce pays. Pour y...