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Irak - Contacts de Aridi pour une plainte contre les USA à l’Onu Vague d’indignation au Liban après la mort des trois journalistes à Bagdad(photos)

La mort des trois journalistes tués mardi à Bagdad a continué hier à susciter des réactions indignées au Liban. C’est ainsi que de nombreux journalistes et représentants de la presse ont observé un sit-in devant le siège de l’Escwa, au centre-ville, auquel ont notamment participé les ministres Ghazi Aridi et Béchara Merhej, le président du Conseil national de l’audiovisuel, Abdel Hadi Mahfouz, et le président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbaki. Les manifestants brandissaient entre autres des portraits des trois journalistes tués avec la mention : « Cessez la guerre contre les journalistes. » Prenant la parole à cette occasion, le ministre de l’Information a condamné les tirs américains contre des journalistes, les qualifiant de « crimes de guerre ». Il a ajouté : « En collaboration avec les médias, les organisations civiles et culturelles, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir une condamnation des responsables aux États-Unis, en réclamant qu’on les traduise en justice pour crimes de guerre. » De son côté, dans un mémorandum adressé au secrétaire général des Nations unies, le président du CNA a notamment affirmé : « Il est temps que vous éleviez la voix et que vous sortiez de votre mutisme car c’est l’Onu et son rôle qui sont visés. » M. Mahfouz a ainsi exhorté Kofi Annan à « rejoindre le camp de la paix qui réclame la fin de la guerre ». Deux autres sit-in ont été organisés à Saïda et à Tripoli. Par ailleurs, de nombreuses personnalités politiques ont dénoncé l’offensive américaine en Irak tout en rendant hommage aux trois journalistes tués mardi dans la capitale irakienne. L’ancien Premier ministre Sélim Hoss a qualifié d’« héroïque » le travail des reporters « qui couvrent une sale guerre ». Il a critiqué le concept de « guerre propre » brandi par les États-Unis alors que, selon lui, la plupart des victimes sont des civils innocents. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, s’est exprimé dans ce sens à plusieurs occasions hier. D’abord, lors d’un meeting oratoire organisé à Beyrouth par le Parti syrien national social. Il a conclu son réquisitoire contre les États-Unis en rapportant les recommandations qu’a faites aux Libanais l’épouse de Tarek Ayoub, correspondant de la chaîne al-Jazira mort à Bagdad. Mme Ayoub a dit à M. Aridi, qui lui téléphonait pour lui présenter ses condoléances : « Veillez sur le Hezbollah et sur la résistance au Liban. Vous avez battu Israël. » « Quand les Américains arriveront chez vous, donnez-leur donc une leçon semblable à celle que vous avez donnée aux Israéliens », a-t-elle ajouté. M. Aridi a en outre donné trois interviews télévisées au cours desquelles il a notamment affirmé qu’« en prenant pour cible les journalistes, le secrétaire d’État US (Colin) Powell a mis sa menace à exécution en répandant la liberté et la démocratie américaines synonymes d’assassinat et de terrorisme ». M. Aridi a affirmé dans une autre interview que « les circonstances sont maintenant propices pour dénoncer les crimes américains ». « J’ai effectué des contacts intensifs avec mes homologues arabes pour adresser une plainte à l’Onu et à la Cour internationale de justice en vue de juger les crimes américains », a-t-il déclaré. De son côté, lors d’un entretien avec le président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbaki, le vice-président du Conseil, Issam Farès, a déclaré : « Ce qui s’est passé est une insulte aux principes de liberté et de démocratie. » « Les bombes intelligentes ne l’étaient pas tellement cette fois-ci puisqu’elles ont visé les journalistes dans leur hôtel », a-t-il ajouté. Le député Walid Joumblatt a adressé pour sa part un télégramme de condoléances à la chaîne al-Jazira pour le décès de son correspondant à Bagdad, Tarek Ayoub. Il a estimé que les tirs américains contre les journalistes « montrent effectivement que les envahisseurs ont peur de la vérité, qui révèle leur nature criminelle et terroriste ». Le parti Kataëb a lui aussi publié un communiqué dénonçant l’attaque américaine contre les journalistes à Bagdad.
La mort des trois journalistes tués mardi à Bagdad a continué hier à susciter des réactions indignées au Liban. C’est ainsi que de nombreux journalistes et représentants de la presse ont observé un sit-in devant le siège de l’Escwa, au centre-ville, auquel ont notamment participé les ministres Ghazi Aridi et Béchara Merhej, le président du Conseil national de...