Vie politique - Berry confère avec l’ancien chef de l’État et l’ambassadeur de France Gemayel prône une coopération avec la Syrie en vue d’une vision stratégique commune

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a reçu hier au siège du Parlement l’ambassadeur de France, M. Philippe Lecourtier, ainsi que le président Amine Gemayel, qui était accompagné de M. Pierre Gemayel, député du Metn-Nord. À l’issue de son entrevue avec M. Berry, le président Gemayel a souligné qu’il avait remercié le chef du Législatif pour les marques de sympathie qu’il a manifestées à la suite du décès de Geneviève Pierre Gemayel. L’ancien chef de l’État a, d’autre part, indiqué qu’il avait passé en revue avec le président de la Chambre la conjoncture sur la scène locale ainsi que les développements en rapport avec le conflit irakien. Après avoir déploré les pertes civiles enregistrées au cours des combats qui se déroulent en Irak, le président Gemayel a mis l’accent sur la nécessité de mettre à profit le climat d’entente qui règne actuellement dans le pays au sujet du dossier irakien afin d’enclencher un véritable dialogue national et aboutir à une entente interne. Il a appelé sur ce plan toutes les parties à « coopérer avec les frères syriens en vue d’aboutir au plus tôt (avec Damas) à une vision stratégique et régionale commune ». « Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il faudrait mettre une sourdine aux sujets de discorde, dont notamment le dossier syrien, a notamment déclaré le président Gemayel. Cela ouvrira la voie à un dialogue sincère pour discuter de tous nos problèmes internes. Nous faisons face à des échéances locales que nous devons examiner afin de renforcer l’unité nationale ». L’ancien chef de l’État a souligné sur ce plan la nécessité d’aboutir à un accord au sujet de la loi électorale. « Nous devons aussi nous pencher sur la question du dialogue, a déclaré le président Gemayel. Nous prônons à ce propos un dialogue constructif et non pas un dialogue de sourds. Nous sommes pour un dialogue ciblé et non pas un dialogue qui tourne à vide. » Les ambassadeurs de France et de Hollande L’évolution du conflit irakien a, d’autre part, été au centre des deux entretiens que le président de la Chambre a eus hier avec, successivement, l’ambassadeur des Pays-Bas, Jan Piet Kleiweg de Zwaan, et l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier. À l’issue de son entrevue avec M. Berry, l’ambassadeur de France a souligné la nécessité de plancher sur l’avenir de l’Irak de l’après-guerre. « Nous ne devons pas réorganiser l’Irak uniquement, mais également, peut-être, le Proche-Orient plus particulièrement en ce qui concerne les relations politiques entre les pays de la région. Nos points de vue étaient concordants (avec M. Berry) au sujet de la nécessité de préserver l’unité et la souveraineté de l’Irak. Il ne faut pas diviser ou démembrer l’Irak. Cela est un point essentiel. » M. Lecourtier a, d’autre part, déclaré que la reconstruction de l’Irak ne devrait pas être du ressort « d’un seul pays ». « Tout le monde devrait participer à la reconstruction, a souligné l’ambassadeur français. Je pense que les Nations unies et la communauté internationale seront appelées à remplir ce rôle. Dans ce cadre, notre souci principal est de refaire l’unité de l’Onu et du Conseil de sécurité. » L’ambassadeur de France a, par ailleurs, souligné la nécessité d’organiser des élections en Irak et de désigner un gouvernement « à cent pour cent irakien qui puisse prendre en charge le développement du pays ». En réponse à la question d’un journaliste qui lui demandait si l’Iran, la Syrie ou le Hezbollah seraient la prochaine cible après l’Irak, M. Lecourtier a souligné la nécessité de calmer le jeu dans la région afin d’éviter toute dégradation au Proche-Orient.