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CORRESPONDANCE - Les mémoires de la reine Nour Oser le « Grand saut » vers d’autres cultures(photos)

WASHINGTON-Irène MOSALLI Lorsqu’une reine rédige ses mémoires, on espère y trouver avant tout la réponse du berger à la bergère. Surtout si elle est jeune et belle. Ce qui est le cas de la reine Nour de Jordanie, qui actuellement présente aux Etats-Unis une biographie qu’elle vient de publier sous le titre «Leap of Faith», («Un saut dans la foi : mémoires d’une vie inattendue»). Plus que la romance d’une jeune Américaine de 25 ans (née Lisa Nagib Halabi), devenue en 1978 l’épouse du roi Hussein de Jordanie, ce livre est d’abord une évocation du contexte des conflits au Moyen-Orient, surtout le conflit israélo-palestinien qu’elle a vécus aux côtés de son époux qui y était fortement impliqué. Et c’est pour rendre hommage à son époux, qu’elle décrit comme « un homme de paix, de tolérance et de dialogue », qu’elle témoigne ainsi publiquement des événements qui ont (et qui continuent) ébranlé cette région du monde qu’elle a fait sienne. En y vivant, elle l’a découverte dans toute sa réalité, tout autre que l’idée qu’elle en avait en débarquant, avec pour bagage une éducation américaine parachevée à l’Université de Princeton. Elle avait rencontré le souverain hachémite alors qu’elle occupait à Amman, en 1977, un poste dans le département d’architecture de la compagnie aérienne jordanienne, Alia. Le Saut dans la foi qu’elle a fait est « un credo en l’amour de son mari, en l’amour que son mari avait pour son pays et son peuple, et en cette compréhension entre tous à laquelle il aspirait ». Et elle de même. Fervente avocate de son pays par alliance C’est ce que la reine Nour a mis en relief lors de plusieurs causeries qu’elle a données à Washington, en insistant sur le fait que la solution du problème palestinien sera en définitive la solution de tous les maux dont souffre le monde arabe. Et parce que ce problème avait été la grande préoccupation de son mari, elle a pris la peine de l’étudier à fond pendant qu’elle le vivait. Puis elle a transposé son contexte historique et actuel dans son livre. Offrant à ses lecteurs une chronique des événements-clés (de Camp David aux accords d’Oslo, en passant par l’intifada) et l’esquisse des personnalités politiques qui en sont les protagonistes, arabes soient-ils qu’occidentaux. Fervente avocate de la destinée de son pays par alliance, elle l’a été dans toutes les circonstances. Au point d’avoir été un jour traitée de « traîtresse » par Barbara Bush. Injonction vite ravalée. Autant de preuves d’amour pour son mari bien plus éloquentes que le conte de fées que d’aucuns pensaient trouver au fil des pages. Néanmoins, la reine Nour parle avec une aisance mêlée de réserve de sa vie familiale : ses quatre enfants et les huit enfants que le roi Hussein avait eus de trois précédents mariages. Elle dit également comment elle a passé du stade d’une jeune Américaine amoureuse à celui de reine (toujours amoureuse), avec tout ce que cela comporte d’encadrement et de difficultés. Notamment lorsqu’elle a voulu aller au-delà du rôle de simple épouse en s’activant intensément dans le domaine humanitaire et en abordant les problèmes de la condition féminine. Si, depuis le décès du roi Hussein (1999), son action a pris une tournure différente, elle reste toutefois impliquée dans l’humanitaire. Comme on le sait, la reine Nour préside l’Association de lutte contre les mines antipersonnel. De plus, lorsque l’occasion lui en est donnée (telle la présentation de son ouvrage dans plusieurs États américains), elle prône avec conviction l’engagement du dialogue à tous les niveaux entre diverses pensées et cultures. Une manière de garder vivant le legs de son époux. Quant aux lecteurs avides de confidences et de ce qui se passe dans les coulisses, ils pourront se référer aux multiples photos qui illustrent le livre et qui restituent une image d’intimité : une échappée à moto du couple royal, une paisible marche à deux au crépuscule, à bicyclette avec les enfants, célébrant un anniversaire en famille. Il y a aussi quelques poses avec les grands de ce monde. Les bénéfices de cet ouvrage iront aux programmes caritatifs de la Fondation roi Hussein.
WASHINGTON-Irène MOSALLI Lorsqu’une reine rédige ses mémoires, on espère y trouver avant tout la réponse du berger à la bergère. Surtout si elle est jeune et belle. Ce qui est le cas de la reine Nour de Jordanie, qui actuellement présente aux Etats-Unis une biographie qu’elle vient de publier sous le titre «Leap of Faith», («Un saut dans la foi : mémoires d’une vie...