Parlement - Table ronde organisée par la commission de l’Environnement Sécurité routière : le nombre de victimes toujours en hausse

Les chiffres relatifs au nombre de morts et de blessés sur les routes ont beau être connus, ils impressionnent toujours. Au cours d’une table ronde sur « La pollution et la sécurité publique sur les routes », organisée par la commission parlementaire de l’Environnement, Élie Ferzli, vice-président de la Chambre, a rappelé que « les accidents de route font 450 tués et 3 206 blessés chaque année, selon les statistiques ». Les représentants de la Yasa, association spécialisée dans la sécurité routière, ont parlé d’une hausse de 25 % des victimes sur les routes de 1991 jusqu’en 2001. Tous les participants à la table ronde ont convenu que la non-application des lois, leur non-respect par les conducteurs, les critères de construction des routes qui laissent à désirer... sont les principaux responsables de cette situation dramatique. Les taux de pollution record, comme l’a également souligné M. Ferzli, ne font qu’aggraver la situation. La table ronde s’est déroulée sous la présidence du député Akram Chéhayeb, avec la participation de M. Ferzli, du ministre des Travaux publics et des Transports, Négib Mikati, du directeur général du ministère de l’Environnement, Berge Hatjian, et d’un nombre de députés et d’experts. M. Chéhayeb a justifié l’organisation de cette table ronde par l’augmentation du nombre des victimes d’accidents de voitures, en l’absence de toute étude préalable des besoins du marché. La première session consacrée à la pollution de l’air a été marquée par l’intervention de M. Hatjian, qui a parlé des mesures prises par le ministère ainsi que de sa vision du problème. Un spécialiste, Farid Chaabane, a déclaré que le nombre de véhicules au Liban a dépassé 1,4 million, dont plus de la moitié circulent à Beyrouth. Il a annoncé que les dernières études font état d’une réduction des particules polluantes dans l’air depuis l’interdiction du mazout pour trois catégories de véhicules, l’été passé. La seconde session, présidée par le président de la commission des Travaux publics, Mohammed Kabbani, était consacrée à la sécurité publique. M. Kabbani a dénoncé les lacunes dans l’entretien des routes, les chantiers routiers qui entravent les automobilistes, etc. Pour sa part, M. Mikati s’est longuement étendu sur l’absence d’un plan global sur la question et sur le manque de coordination entre les différentes administrations. « Il est vrai que le ministère des Travaux publics est la principale administration en charge de ces questions, mais elle n’est pas pour autant la seule, a-t-il dit. D’autres ministères et les automobilistes doivent également assumer leurs responsabilités. Toutefois, les tentatives de créer un organisme de coordination se sont heurtées à la routine administrative et aux conflits d’intérêt. » M. Mikati a précisé qu’« un guide sur les moyens de maîtriser les passages dans les chantiers a été publié par le ministère ». Ce département prépare également un cahier des charges contenant les critères de construction de routes, des conditions qui devront être incluses dans tout contrat dorénavant, bien que, selon M. Mikati, elles aient déjà été imposées aux entrepreneurs depuis quelques années. Le CDR était représenté par Élie Hélou, qui a rappelé la nécessité de placer des feux de signalisation et d’unifier les références et les autorités en charge de ce dossier. « Réduire les risques d’accidents de voitures commence par le respect des normes lors de la construction des routes, par un bon entretien du réseau et par le contrôle des permis de conduire accordés », a-t-il souligné. Enfin, le président de la Yasa, Ziad Akl, a évoqué l’existence de 450 000 motocyclettes sans permis, en circulation sur les routes. Clovis Abinader, également de la Yasa, a évoqué le problème des travaux sur les routes, cause d’accidents. Il a appelé à l’élaboration d’un plan global et national de prévention. Les intervenants de la troisième session, présidée par le député Jean Oghassepian, ont appelé à l’application des lois sur la réduction de la pollution de l’air.