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Loyalistes et opposants dénoncent la politique américaine en Irak et dans la région Réactions hostiles à Washington après les critiques de Powell contre Damas

Les critiques que le secrétaire d’État américain Colin Powell a adressées dimanche à Damas concernant sa politique à l’égard de l’Irak ont été dénoncées et réfutées hier par un grand nombre de personnalités libanaises, aussi bien dans les milieux loyalistes que dans ceux de l’opposition. Le ministre Marwan Hamadé a ainsi affirmé que les menaces américaines « confirment une fois de plus l’impasse dans laquelle se démène l’Administration US en raison de sa politique agressive ». M. Hamadé a en outre relevé le fait que M. Powell a lancé ses menaces « à partir de la tribune du lobby sioniste à Washington ». Selon lui, « la mentalité qui prévaut aujourd’hui aux États-Unis risque d’entraîner ce pays dans une confrontation universelle avec plus de 150 États dont est composé la camp de la paix ». Le ministre des Déplacés a conclu en estimant que les menaces de M. Powell auront notamment pour effet de renforcer la solidarité du peuple arabe autour du président syrien Bachar el-Assad. Par ailleurs, à l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue lundi soir sous la présidence du député Nassib Lahoud, le Mouvement du renouveau démocratique a publié un communiqué dans lequel il affirme que les accusations lancées par l’Administration américaine contre « des pays opposés à la guerre présagent de l’extension géographique de ce conflit et risquent en même temps de compliquer la situation actuelle plutôt que de la régler ». Selon le communiqué, il est clair que tous les peuples de la région et tous les États épris de paix rejettent ces menaces. Le député Omar Karamé a rappelé pour sa part que, « bien avant l’agression contre l’Irak, les États-Unis avaient désigné les axes du mal dans la région et dans le monde. La Syrie et l’Iran font partie de la liste. En outre, tout État qui constitue un danger pour Israël et qui s’oppose à la politique américaine pro-israélienne devient une cible potentielle ». Au terme d’un entretien avec le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, l’ancien chef du gouvernement a ajouté à ce sujet : « Les propos de Colin Powell et Donald Rumsfeld ne nous étonnent donc pas dans la mesure où ils correspondent tout à fait aux déclarations du Premier ministre israélien Ariel Sharon et de sa bande de criminels ». M. Karamé a en outre déploré que l’Irak ait été « abandonné à lui-même, et, selon lui, les slogans et les manifestations contre la guerre sont loin d’être suffisants ». De son côté, l’ancien président du Conseil Sélim Hoss a dit « admirer la réponse courageuse de la Syrie aux menaces américaines ». Pour lui, c’est la preuve que Damas « ne fuit pas ses responsabilités » à l’égard du peuple irakien. M. Hoss a en outre estimé que « si les États-Unis étaient effectivement épris de justice et d’équité, ils auraient désarmé Israël de ses armes de destruction massive. Ils auraient mis également un terme au terrorisme d’État qu’Israël pratique tous les jours en Palestine ». Et de conclure en déclarant que « les menaces proférées à l’encontre de la Syrie et de l’Iran sont une façon de camoufler l’échec retentissant subi en Irak ». L’appel de Carlos Eddé Dans un communiqué exhaustif, étayé de nombreux arguments, le Amid du Bloc national, Carlos Eddé, a exhorté les Libanais à se solidariser « avec le peuple irakien et tous les autres peuples arabes qui sont injustement traités ». Il a rappelé dans ce cadre que « le but des États-Unis a toujours été de redécouper la région dans le seul intérêt d’Israël. Nous avons fait l’expérience de cette politique au Liban depuis le début de la guerre civile. Les Libanais ont pu constater que tous les opposants à cette politique ont fini assassinés, exilés ou bannis de la vie politique », a-t-il déclaré. S’interrogeant sur les raisons pour lesquelles Washington n’a pas réagi auparavant, quand le régime irakien a massacré les Kurdes d’Irak, M. Eddé a ajouté : « La puissance de feu considérable dont jouissent les États-Unis et la Grande-Bretagne garantira sans doute à ces deux pays une victoire contre l’Irak ». Mais selon lui, une victoire militaire n’implique pas nécessairement une victoire politique. Critiquant enfin le manichéisme du président américain George W. Bush, qui divise le monde en deux camps pro et anti-américain, le Amid du BN a affirmé qu’un triomphe américain en Irak aboutira de toute évidence à « l’hégémonie d’Israël sur tous les peuples de la région ». Enfin, le député Salah Honein a estimé que la guerre en Irak « est une agression flagrante contre les droits et contre le peuple arabe qui est aujourd’hui victime d’une grande tragédie ».
Les critiques que le secrétaire d’État américain Colin Powell a adressées dimanche à Damas concernant sa politique à l’égard de l’Irak ont été dénoncées et réfutées hier par un grand nombre de personnalités libanaises, aussi bien dans les milieux loyalistes que dans ceux de l’opposition. Le ministre Marwan Hamadé a ainsi affirmé que les menaces américaines «...