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PORTRAIT D’ARTISTE - Des sculptures qui sont une véritable ode à la féminité Rethy Tambourgi : Le bronze pour pérenniser l’argile... (photos)

«En travaillant la terre glaise, je me suis rapprochée de ma terre natale. La sculpture a été pour moi le chemin initiatique au bout duquel j’ai retrouvé mon identité, mon Liban à moi », dit Rethy Tambourgi. Installée depuis une quinzaine d’années à Paris, cette artiste libanaise revient périodiquement à Beyrouth pour y présenter ses œuvres*. Des nus féminins en... bronze (de petite et moyenne dimension) de belle facture classique. Elle a quelque chose de fragile et de déterminé à la fois. Douce, timide, sans doute un peu rêveuse (elle taquine la muse de temps à autre), la jeune femme n’en est pas moins joyeuse et passionnée. Et cela grâce à son travail qui, dit-elle, « chasse instantanément mes coups de blues. Dès que j’entre dans mon atelier et que je pose un regard sur une de mes œuvres, je me sens apaisée, sereine. C’est un sentiment que j’espère d’ailleurs communiquer à travers mes sculptures. » Influence grecque Des œuvres qui célèbrent la femme, la plénitude du corps féminin, à la fois charnel et puissant, paisible mais parfois aussi souffrant et mutilé. Beaucoup de corps sans tête, de bustes sans membres, qui ne perdent en rien de leur esthétisme, ni même cette « attitude accueillante », qui est facilement identifiable dans tous les nus sculptés par Rethy Tambourgi. « Je suis influencée par l’art grec, qui donne souvent aux statues féminines une posture guerrière. J’admire particulièrement la force et la liberté qui en émanent. Mais en même temps, j’aime que soient incarnés dans ma sculpture la douceur, la force sereine et le côté maternel de la femme libanaise », affirme l’artiste. Ce qu’elle privilégie dans son travail ? « L’équilibre des volumes, assure-t-elle, et puis l’expressivité... » En fait, Rethy Tambourgi se detinait à la peinture, lorsqu’au cours d’un séjour au pays du Cèdre, il y a cinq ans, elle a soudain senti qu’il fallait qu’elle s’essaye à la sculpture. « À Paris, la lumière est feutrée, tandis qu’ici elle est forte, elle accuse les angles, elle sculpte les ombres... Ça m’a donné envie de passer à la troisième dimension. De plus, j’ai retrouvé ici ce goût pour la matière que j’avais lorsque, enfant, je rapportais toujours de mes promenades toute sorte d’objets: cailloux, fleurs, etc.» De la peinture au modelage Diplômée des beaux-arts à Paris, l’artiste qui avait également suivi des cours de croquis de nus à l’atelier de la Grande Chaumière s’est alors initiée au modelage à l’atelier Jean-Claude Attané. Délaissant les paysages et les natures mortes qu’elle représentait au fusain, à l’huile et à l’aquarelle, elle a commencé par façonner de petites figurines en argile, « une matière dont j’aime particulièrement le contact charnel », souligne-t-elle, avant de passer à des pièces de moyenne dimension (de 15 à 75 cm). Puis elle les a fait couler dans du bronze, lisse, patiné ou brut, « pour les pérenniser. » Depuis ses débuts en sculpture jusqu’aujourd’hui, c’est le même thème qui revient sous ses doigts, comme un leitmotiv. Ces silhouettes tout en courbes et déliées n’ont pas encore livré, aux yeux de l’artiste, tout leur mystère. « Je n’est pas encore exploré tout mon sujet. Dans le corps féminin il y a tant de choses : l’harmonie, la générosité, le mystère, la poésie... Mais j’aimerais passer dans une prochaine étape au corps humain dans sa généralité : homme, femme, enfant. La maternité est également un sujet qui me touche beaucoup, auquel je vais sans doute m’atteler bientôt. » Sensible et spontanée, Rethy Tambourgi travaille avec ses tripes. Sans céder aux effets de modes, elle s’applique à faire de la sculpture un langage simple, concret et vivant. Zéna ZALZAL * Exposition permanente des œuvres de Rethy Tambourgi à la galerie Aïda Cherfan, Antélias.
«En travaillant la terre glaise, je me suis rapprochée de ma terre natale. La sculpture a été pour moi le chemin initiatique au bout duquel j’ai retrouvé mon identité, mon Liban à moi », dit Rethy Tambourgi. Installée depuis une quinzaine d’années à Paris, cette artiste libanaise revient périodiquement à Beyrouth pour y présenter ses œuvres*. Des nus féminins en......