CORRESPONDANCE - Présentés par la galerie libanaise Noah’s Ark à Artexpo – New York Vahram et Aghassi se distinguent par leur art d’inspiration italienne(photos)

NEW YORK - de Sylviane ZEHIL L’exposition «International Artexpo» qui se tient chaque année à New York depuis 25 ans, a rassemblé au Javits Convention Center, du 27 février au 3 mars, plus de cinq cents galeries et éditeurs d’art venus d’Europe, d’Asie, d’Australie, des États-Unis et du Liban. Attirant plus de 40 000 visiteurs, pour la plupart des connaisseurs, galeries, art dealers, collectionneurs privés et professionnels, cette exposition a groupé cette année une grande variété de peintures, dessins, photographies, illustrations, lithographies, céramiques, poteries, sculptures en bronze ou en verre, et arts décoratifs divers. C’est à Artexpo que la galerie d’art Noah’s Ark de Zalka a choisi de présenter les œuvres récentes de Vahram et Aghassi, deux jeunes peintres arméniens de grand talent. Ces deux artistes abordent chacun la peinture à sa manière, marquée de réminiscences italiennes de la Renaissance. L’art de Vahram Davtian, artiste d’une quarantaine d’années résidant en Arménie, a impressionné de nombreux amateurs et professionnels. Ses œuvres se trouvent dans de nombreux musées, notamment au Centre international d’art fantastique en Suisse. Fortement inspiré par l’art de la Renaissance avec des réminiscences surréalistes, l’art de Vahram, résolument moderne, accroche, étonne et fascine. Les personnages, raffinés mais clownesques, déambulent dans un monde fantastique à la fois ludique, énigmatique, net et élégant. Tels des automates, ils se promènent indifférents, dans de beaux accoutrements de théâtre, portant parfois des masques relevant de la mythologie arménienne, chaussés de grandes et fines chausses, jouant du tambourin, de la flûte ou de la harpe, rappelant les personnages de la Commedia dell arte italienne. La vie, comme disait Shakespeare, n’est-elle pas un grand théâtre dans lequel nous sommes les acteurs ? Les êtres peints par Vahram sont plantés dans un décor médiéval où flottent de petits drapeaux au-dessus des toits des châteaux et donjons. Ils traversent la vie en s’épiant. Sont-ce là les marques profondes du joug politique dans lequel vit le peintre ? Qu’il s’agisse de jeux de casino ou de cartes, de ballades, d’activités diverses ou des chevaux, les sujets traités sont à la fois magiques, surréels et modernes. Vahram montre le talent incontesté d’un peintre qui apprécie la couleur, l’harmonie et la lumière. Ses êtres, aux attitudes précieuses, semblent intemporels. De passage à Beyrouth qu’il visite à deux reprises, il s’inspire des plages brûlantes libanaises. «Seashore ladies » qu’il peint traduit cet envoûtement pour la mer, les coquillages, le sable et les femmes du Liban. Les œuvres du peintre et sculpteur libanais Aghassi, de facture italienne, exposées en Italie et en Arménie, ont attiré de nombreux visiteurs et professionnels. Ayant fait ses études en Italie, il se lance dans l’art du nu. L’image idéale de la femme est représentée par sa femme qu’il peint et repeint inlassablement dans les différentes poses sans toutefois dévoiler son visage. Il la croque avec brio artistique lui insufflant une grande intensité. Les chevaux aux mouvements virils l’inspirent aussi. Le talent de ces deux peintres a fait mouche aux États-Unis. Ils ont maintenant la cote. Sollicitée par de nombreux collectionneurs et art dealers, la galerie libanaise Noah’s Ark, dirigée par Ello Herguelian, vient de se hisser au rang des grandes galeries internationales en signant avec d’autres galeries, qui ont pignon sur rue, des contrats d’exclusivité qui représenteront ces jeunes artistes aux États-Unis et au Canada.