Les Nations unies remises en selle par la menace humanitaire Le Conseil de sécurité approuve à l’unanimité la reprise du programme pétrole contre nourriture

Confrontées à une catastrophe humanitaire potentielle en Irak, les Nations unies ont adopté hier les mesures permettant la reprise du programme pétrole contre nourriture et lancé un appel à la solidarité internationale pour récolter la somme sans précédent de plus de 2 milliards de dollars. La résolution 1472 du Conseil de sécurité votée vendredi autorise le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan à prendre, pour une période de 45 jours éventuellement renouvelable, les mesures nécessaires pour adapter le programme pétrole contre nourriture à la situation de l’Irak en guerre. Suspendu depuis le 18 mars dernier, ce programme, qui assure la subsistance quotidienne de 60 % de la population irakienne, ne pourra toutefois reprendre effectivement qu’en fonction des conditions de sécurité sur le terrain. Cette résolution a été adoptée par les 15 membres du Conseil de sécurité qui ont ainsi, du moins temporairement, retrouvé une unanimité dont s’est félicité M. Annan, exceptionnellement présent lors du vote. Les États-Unis se sont en effet finalement résignés à y voir désigner leurs forces engagées sur le terrain comme une « puissance occupante », ainsi qu’à y voir figurer le rappel des conventions de Genève et de La Haye. Ces textes font porter « l’ultime responsabilité » de la survie quotidienne de la population à la « puissance occupante », qui doit aussi assister l’action des agences humanitaires si elles le souhaitent et assurer la sécurité de leur personnel. Les Nations unies ont également lancé vendredi un appel de fonds d’urgence pour réunir les 2,2 milliards de dollars, dont 1,3 milliard de dollars d’aide alimentaire, estimés nécessaires pour faire face aux besoins humanitaires de l’Irak pendant les six prochains mois. Hans Blix ne demandera pas le renouvellement de son mandat Le chef des inspecteurs en désarmement de l’Onu en Irak, Hans Blix, ne demandera pas le renouvellement de son mandat qui arrive à expiration en juin prochain, a annoncé vendredi son porte-parole. Hans Blix, diplomate suédois de 74 ans, avait été nommé en avril 2000 à la tête de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspection (Cocovinu). « Il s’agissait d’une phase particulière de l’exercice et, s’il doit y en avoir une nouvelle, il estime que quelqu’un d’autre doit s’en charger », a ajouté le porte-parole. « Il n’était pas volontaire et, pour vous parler franchement, il espérait en avoir fini dès l’année dernière », a encore ajouté M. Buchanan.