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n 1919, les Britanniques avaient utilisé les gaz mortels « contre les Arabes récalcitrants »…

EL’utilisation d’armes de destruction massive en Irak, redoutée par la coalition américano-britannique, qui multiplie les avertissements aux troupes de Saddam Hussein, remonte au début du vingtième siècle et était ardemment défendue à l’époque par les autorités britanniques, à commencer par Winston Churchill. « Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que signifie un vrai bombardement. En 45 minutes nous pouvons raser un village et tuer ou blesser un tiers de sa population », affirme ainsi en 1919 le lieutenant-colonel Arthur Harris, qui se rendra célèbre sous le surnom de « Bomber Harris » lors du bombardement de Dresde en 1945. À cette époque, décidé à mater les rébellions des populations locales, qui ne supportent pas l’occupation de leur pays par la Grande-Bretagne, le Commandement de la Royal Air Force pour le Moyen-Orient réclame des armes chimiques pour les « expérimenter contre les Arabes récalcitrants ». Alors secrétaire d’État à la Guerre, Winston Churchill se déclare « fermement favorable à l’usage de gaz empoisonnés contre des tribus barbares ». « Il n’est pas nécessaire, nuance-t-il, d’utiliser uniquement les gaz les plus mortels : des gaz provoquant de sérieux troubles et créant la panique mais sans effets irréversibles pourraient faire l’affaire. » Les gaz mortels continueront à être utilisés en 1920 et les historiens font état à nouveau de l’utilisation de gaz mortels par l’aviation britannique en 1925 à Souleimaniyah, dans l’est du Kurdistan. Les armes chimiques et bactériologiques ne sont réapparues en Irak que dans les années quatre-vingt pendant le conflit irako-iranien, utilisées contre les troupes iraniennes et les Kurdes irakiens. Même si les Irakiens, parallèlement au nucléaire, avaient commencé leurs recherches dans ce domaine au cours des années soixante-dix, se procurant auprès d’entreprises privées d’Europe occidentale comme dans les pays de l’Est les matériels indispensables, les États-Unis, décidés à briser les forces iraniennes, ont donné une impulsion considérable à la production irakienne. Le rapport rendu public en 1994 du sénateur Donald W. Riegle sur le syndrome de la guerre du Golfe – des soldats américains sont tombés gravement malades à la suite du bombardement de sites chimiques ou bactériologiques irakiens par la coalition alliée – a ainsi mis en évidence le rôle joué par le gouvernement américain. Ce dernier, selon le sénateur, a ainsi approuvé la vente à l’Irak de quantités importantes de produits chimiques et biologiques potentiellement mortels. Parmi ces produits, le bacille de charbon (anthrax), les composants du gaz moutarde, les toxines botuliques, des capsules d’histoplasme, etc.
EL’utilisation d’armes de destruction massive en Irak, redoutée par la coalition américano-britannique, qui multiplie les avertissements aux troupes de Saddam Hussein, remonte au début du vingtième siècle et était ardemment défendue à l’époque par les autorités britanniques, à commencer par Winston Churchill. « Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que...