Rumsfeld vivement critiqué par les démocrates sur le financement de la guerre

Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a été vivement critiqué au Congrès par des parlementaires démocrates sur le financement de la guerre en Irak, pour laquelle il venait réclamer l’octroi rapide d’une rallonge budgétaire. « Personne n’a de doute sur le fait que vous aurez l’argent demandé pour les troupes, mais nous voulons savoir si la guerre va durer beaucoup plus longtemps, ce qui vous fera revenir ici dans plusieurs semaines ou plusieurs mois pour requérir davantage d’argent », a lancé le sénateur démocrate Patrick Leahy (Vermont, est). « Quels que soient les coûts, ils seront modestes comparés aux pertes en vies américaines dans une autre attaque terroriste comme celles du 11 septembre » 2001 (environ 3 000 morts), a rétorqué M. Rumsfeld. Plus virulent, le sénateur Robert Byrd, démocrate de Virginie-Occidentale (est), s’est dit opposé à l’idée de « donner un chèque en blanc à l’Administration ». « Le peuple a le droit de savoir comment sont dépensés les fonds publics », a-t-il insisté. « L’Administration a une obligation d’être honnête avec le public américain en ce qui concerne les coûts de cette guerre, en termes de sacrifices en vies humaines pour nos militaires comme d’engagement financier », a aussi lancé le sénateur. Les sénateurs Byrd et Leahy font partie des 21 démocrates ayant voté en octobre au Sénat contre une résolution donnant à M. Bush une large autorité pour attaquer l’Irak. Mais même le sénateur démocrate Ernest Hollings (Caroline du Sud, sud-est), qui avait voté pour cette résolution, s’en est vivement pris à M. Rumsfeld. Il a critiqué la réduction des impôts voulue par l’Administration Bush, au moment où elle se lance dans une guerre et que le pays va devoir faire face aux coûts de reconstruction de l’Irak. « Ce que vous me demandez de faire, c’est d’aller à la guerre en espérant que je ne serai pas tué et que je reviendrai vite pour que je puisse en payer la facture », a ironisé le sénateur Hollings. Par ailleurs, plusieurs parlementaires démocrates américains, opposés à la guerre contre l’Irak, ont accusé la Maison-Blanche d’étouffer les voix qui s’élèvent pour dénoncer le conflit. « Nous commençons à voir une initiative concertée pour attaquer quiconque n’est pas d’accord » avec la politique de l’Administration Bush, a déclaré le représentant de Californie (ouest) Sam Farr lors d’une conférence de presse.