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Actualités

Les films à la télé Des pronostics plutôt que des certitudes(photos)

La situation étant ce qu’elle est et la programmation étant soumise à des changements de plus en plus fréquents en raison de l’actualité internationale, il est à parier que tout ce que nous vous annonçons, pour cette semaine, risque fort de ne pas passer à l’antenne. Quoi qu’il en soit, nous allons nous en tenir à ce que les compagnies de télévision nous ont fait parvenir comme grille éventuelle de programmes. Nous sommes donc dans le flou... D’autant plus que rien, dans ce que nous vous annonçons, ne suscite notre enthousiasme. Clint Eastwood s’est perdu dans le jardin du bien et du mal, et nous avons du mal à nous en sortir, nous aussi. Quant à Steven Seagal, il est aussi doué comme metteur en scène que comme acteur. Autrement dit, vous pouvez vous en dispenser... Le bien et le mal sont des mots que l’on emploie beaucoup ces temps-ci dans le langage planétaire. Ce sont, en tout cas, deux mots que l’on retrouve dans le titre du film de Clint Eastwood, Midnight in the Garden of Good and Evil. À l’occasion d’un reportage sur la fête donnée la nuit de Noël par Jim Williams, un nouveau riche raffiné de Savannah, dans l’État de Géorgie, le journaliste John Kelso tombe sous le charme de la ville sudiste. Cette même nuit, Williams tue son jeune amant. Accusé de meurtre, il plaide la légitime défense. Kelso couvre le procès. Il y a deux parties distinctes dans ce film au rythme nonchalant, parfaitement adapté à l’ambiance du Sud. D’abord un film d’atmosphère, tourné à Savannah, qui exploite le point de vue d’un New-Yorkais ébloui par la magie du lieu et l’excentricité de ses habitants. Cette première partie, trop brève, joue à fond l’exotisme et l’ambiguïté. Par exemple, on ne connaît rien des préférences sexuelles des uns et des autres. Le mystère s’évapore au cours de la seconde partie en même temps que John Cusack affirme son attirance pour la fille d’Eastwood. Cet autre film, tourné en studio, est le récit du procès. Il a pour fonction de mettre de gros points sur tous les i. La multiplication des points de vue (l’accusation, la défense, le jury, sans parler de l’accusé) permet de mettre à jour toutes les facettes d’une étude de mœurs qui passe du réalisme magique au réalisme documentaire. On comprend ce qui a intéressé Eastwood dans ce scénario adapté d’un roman à succès. C’est l’occasion de traiter de la cohabitation des différences et de la difficulté de porter un jugement, thèmes qui renvoient, entre autres, à ses films précédents. Mais alors qu’Eastwood nous a habitués à explorer la pénombre, il évolue ici en terrain découvert. Plus le film avance, plus il est transparent. Même le recours au surnaturel (déjà présent dans L’Homme des hautes plaines et Pale Rider) arrive avec une précision un peu mécanique pour résoudre une situation à laquelle la justice des hommes n’a pu apporter de solution moralement satisfaisante (en l’occurrence «punir» le méchant). Mais c’est également un trait typique chez Eastwood de provoquer la perplexité à la première vision. Il est possible que ce film, plus complexe qu’il n’en a l’air, prenne de la valeur avec le temps. En tout cas, c’est beaucoup trop long pour ce que le metteur en scène a à dire! Diffusion lundi à 21h30 sur LBCI Le film Under Siege avait propulsé au-devant de la scène un acteur de série «B» qui marchait sur les traces de Van Damme et autres adeptes du body-building. Monolithique, aussi expressif que le désert, Steven Seagal, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a connu par la suite une gloire bien éphémère pour retomber tout de suite dans les séries «B» dont il n’aurait jamais dû sortir. Car, entre-temps, cet adepte des vestes en peau voulut se faire le défenseur de l’écologie... quelle contradiction! – et passa même derrière la caméra pour signer On Deadly Ground qui n’est rien d’autre qu’un hymne à la gloire de ce macho. Il y a certes un scénario que nous allons essayer de vous résumer: une compagnie pétrolière est sur le point de mettre en service en Alaska la plus grande raffinerie du monde. Mais son impitoyable président, Michael Jennings, a obtenu des indiens inuits une concession qu’il risque de perdre si la raffinerie n’est pas vite opérationnelle. Il enfreint donc les règles de sécurité les plus élémentaires. Heureusement, Forrest Taft, spécialiste de la lutte contre les incendies pétroliers, veille... À partir de ce point de départ, il n’y a plus rien qu’une succession de combats, de courses poursuites et d’effets pyrotechniques. Le tout est mis en images sans aucune originalité. Mais le comble est la présence de Michael Caine, un très grand acteur, réduit ici à l’état de marionnette qui s’agite dans le vide le plus total. Diffusion mardi à minuit sur LBCI Suite au joli succès critique qu’il avait remporté avec son premier film Metropolitan, Whit Stillman réalisa Barcelona, dont il était l’auteur du scénario en réunissant à nouveau les deux acteurs qui avaient été la révélation de son film précédent, Taylor Nichols et Chris Eigeman. C’est une réussite, peut-être moins satisfaisante que Metropolitan, mais dans laquelle le réalisateur nous offre encore une fois une vision, à la fois originale et amusante, d’une période déterminée. L’action se situe vers la fin des années de la guerre froide et met en scène un homme d’affaires (Nichols) vivant et travaillant en Espagne. Son cousin, un officier de marine (Eigeman), débarque à Barcelone et, pour les deux hommes, c’est l’occasion de chaleureuses retrouvailles, d’escapades et aussi de rencontres, qui semblent toutes croquées sur le vif. On retiendra notamment l’attitude antiaméricaine des Espagnols de cette époque et la difficulté des relations entre les deux hommes et leur environnement. Tout cela est symptomatique de l’approche foncièrement originale de Whit Stillman. On notera également la présence chaleureuse de la dynamique Mira Sorvino. Diffusion mercredi à minuit sur LBCI PORTRAIT Yamina Benguigui : la « convergence » des cultures Pour les habitués de TV5, Yamina Benguigui ne doit pas être une inconnue. C’est elle qui réalise Convergences, un petit programme de quelques minutes à peine mais qui trace en quelques traits rapides mais ô combien efficaces le portrait de personnalités qui croient ou vivent la fusion des cultures. C’est ainsi qu’on a vu défiler Anne Sinclair, Bernard Pivot, PPDA, notre ami et confrère André Bercoff, pour ne citer que ceux-ci, afin d’évoquer leur «melting pot» personnel. Fille d’émigrés kabyles, Yamina est née à Lille, en pleine guerre d’Algérie. Écrivain, réalisatrice, productrice, elle a reçu le «7 d’Or» du meilleur documentaire pour Mémoire d’émigrés en 1997. Son premier long métrage pour le cinéma s’intitule Inchallah dimanche. Il a été produit par la Gaumont. Yamina Benguigui se confiait récemment à notre confrère Télé 7 jours. Nous avons extrait ces quelques confidences: «Il faut oser une émission qui aborderait le côté multiracial de la France et de l’Europe. C’est une question d’utilité publique. Je suis partante pour la présenter! Beur TV (née le 15 février), TFJ et KTO sont des chaînes qui s’adressent à des communautés, elles ne favorisent pas le mélange. Je rêve d’une émission sur l’Europe vue par les immigrés: une Indienne qui parle de la société anglaise, les Kurdes qui vivent en Allemagne... Il y a tout à faire. Mais il faut des moyens et ne pas être obsédé par l’audimat.» VARIÉTÉS Le courage de Michel Fugain Il était parmi nous, il y a un an, pour un concert exceptionnel avec Charles Aznavour. On ignorait alors qu’il vivait un drame personnel. À le voir sur scène, comme vous le verrez à l’antenne dans la rediffusion de ce concert, il était l’image même de la joie de vivre. Le drame n’allait pas tarder à le rattraper! Printemps 2002. Laurette Fugain, la fille cadette de Michel et Stéphanie, a été emportée par une leucémie aiguë. Elle avait 21 ans. Des traitements lourds et douloureux ne sont pas venus à bout de ce terrible fléau. Pendant plus de dix mois, une famille soudée, présente à chaque instant, a combattu, espéré, souffert aux côtés de la jeune fille. En vain. Chaque année, en France, ils sont 5000 à 6000 à déclarer cette maladie du sang qui survient brutalement et touche plus particulièrement les jeunes enfants. Essentielles dans la lutte au quotidien, les plaquettes sanguines font cruellement défaut. Courageuse et digne, Stéphanie Fugain s’est instituée porte-parole de l’espoir en créant une association. Au nom de Laurette, elle part en croisade pour le don de sang et de moelle osseuse, avec une énergie qui force l’admiration. «Pour que d’autres malades ne soient jamais plus confrontés à cette insuffisance dramatique», dit-elle. Diffusion mardi à minuit sur LBCI L’ACTUALITÉ Preuve d’optimisme ? Un séminaire sur les chaînes satellitaires arabes se tiendra au Koweït. Les travaux de cette rencontre s’articuleront autour de six forums dédiés à l’information en général dans le monde arabe, aux chaînes satellitaires ainsi qu’aux dernières technologies en matière de télévision numérique et d’édition électronique. Des ministres, des patrons de chaînes ainsi que des directeurs de grands journaux arabes participeront aux travaux de ce congrès qui verra également la contribution de spécialistes internationaux. Ce séminaire qui se tiendra pour la première fois dans le monde arabe va ouvrir très bientôt un site Internet pour assurer une information large et complète sur sa préparation. RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Alain Plisson
La situation étant ce qu’elle est et la programmation étant soumise à des changements de plus en plus fréquents en raison de l’actualité internationale, il est à parier que tout ce que nous vous annonçons, pour cette semaine, risque fort de ne pas passer à l’antenne. Quoi qu’il en soit, nous allons nous en tenir à ce que les compagnies de télévision nous ont fait...