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Les risques géopolitiques de la guerre en Irak, selon Bolotine

À l’occasion de la visite que le Premier ministre Rafic Hariri doit effectuer demain vendredi à Moscou dans le cadre de sa tournée européenne, l’ambassadeur de Russie à Beyrouth, Boris Bolotine, a expliqué hier les grandes lignes de la politique de son gouvernement concernant notamment l’offensive anglo-américaine contre l’Irak. Moscou reste critique à l’égard du « comportement unilatéral des États-Unis qui font fi du Conseil de sécurité de l’Onu ». M. Bolotine a rappelé à notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane, que la Russie considère le Conseil de sécurité comme l’instance habilitée à mettre fin à l’attaque américano-britannique contre l’Irak. Moscou avait d’ailleurs menacé d’utiliser son droit de veto quand Washington a tenté de faire passer une deuxième résolution après la 1441. Elle a proclamé en revanche son appui à la réunion du Conseil de sécurité réclamée par les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe. En réponse à une question concernant l’efficacité d’une telle réunion, M. Bolotine a répondu : « La Russie déploie des efforts pour éviter l’escalade. Il est possible de s’exprimer au sein du Conseil de sécurité, et mieux vaut faire quelque chose plutôt que de ne rien faire. » Selon le diplomate russe, l’enjeu de la guerre en Irak est essentiel sur le plan géopolitique et pose la question suivante : « Sur quelle base va se bâtir l’ordre mondial ? Sur le droit international ou sur la force militaire ? » « Or le recours à la force en Irak est susceptible d’encourager nombre de pays à se procurer des armes nucléaires ou de destruction massive », ajoute M. Bolotine. Ce dernier estime en outre que le fait de vouloir changer des gouvernements légitimes par la force menace de diviser la communauté internationale alors qu’elle a plus que jamais besoin de solidarité. L’ambassadeur russe s’attend par ailleurs à une déstabilisation du Proche et de l’Extrême-Orient. Selon lui, la guerre contre l’Irak aura des répercussions négatives sur l’avenir du processus de paix dans la région et provoquera une tension encore plus grande entre les belligérants dans la région. D’où une recrudescence probable du terrorisme contre lequel lutte pourtant la coalition antiterroriste solidaire des États-Unis. Déplorant la mort de civils innocents dans le conflit contre l’Irak, M. Bolotine a en outre appuyé la thèse des juristes qui affirment que la résolution 1441 n’autorise pas le recours à la force contre l’Irak. Sur un autre plan, le diplomate russe s’est félicité des résultats du référendum entrepris la semaine dernière en Tchétchénie, affirmant que cette opération s’est déroulée « de manière démocratique ». Indiquant que le taux de participation a atteint à cette occasion 82 %, M. Bolotine a affirmé que les 95 % de Tchétchènes qui ont voté pour la Constitution ont choisi ainsi de rester dans la Russie et d’opter pour la solution politique.
À l’occasion de la visite que le Premier ministre Rafic Hariri doit effectuer demain vendredi à Moscou dans le cadre de sa tournée européenne, l’ambassadeur de Russie à Beyrouth, Boris Bolotine, a expliqué hier les grandes lignes de la politique de son gouvernement concernant notamment l’offensive anglo-américaine contre l’Irak. Moscou reste critique à l’égard du «...