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Société - Les manifestations antiaméricaines se poursuivent Le Liban vit suspendu aux nouvelles de l’Irak(photos)

À l’exemple de ce qui se passe dans le monde entier, le Liban vit à l’heure de la guerre en Irak. Impossible d’y échapper. Dans la rue, dans les magasins, sur les trottoirs, en privé ou en public, les images de cette guerre que le Liban a condamnée comme une « agression injustifiée et injuste » sont omniprésentes. Et comme partout dans le monde, les manifestations antiaméricaines se poursuivent au Liban. À l’appel de la Fédération des avocats arabes, les avocats de Beyrouth se sont abstenus d’assister aux audiences, et la salle des pas perdus du Palais de justice de Beyrouth est restée déserte hier. Le secrétaire général adjoint de la Fédération, Omar Zein, a réclamé pour sa part que les pays arabes adoptent à l’égard des États-Unis le principe de réciprocité et appliquent, en particulier, l’accord de défense commune qui les lie. À l’appel de la Fédération des professions libérales dont l’Ordre des avocats de Beyrouth fait partie, une réunion se tiendra à 10 heures, ce matin, au siège de l’Ordre des dentistes, pour des concertations sur le sujet. Parallèlement, le jardin public Gibran Khalil Gibran, en face de la Maison des Nations unies, dans le centre-ville, a accueilli une manifestation d’intellectuels de tous horizons, venus manifester leur hostilité à la politique du président américain George Bush et du Premier ministre britannique Tony Blair. Ces intellectuels et hommes politiques, au nombre desquels se trouvaient MM. Nassib Lahoud et Habib Sadek, ont remis à Mme Hoda Osseirane, secrétaire générale du bureau de l’Escwa à Beyrouth, un mémorandum dans lequel ils expriment leur réprobation. L’opération américaine, ont-ils dit, est « une agression contre tous les peuples du monde » qui doit prendre fin immédiatement. Il est significatif, a souligné en substance le manifeste des intellectuels, que les bombardements américains aient visé une université et un musée à Bagdad. Car l’agression américaine ne vise pas seulement le présent de l’Irak, mais son passé. Enfin, le manifeste n’a pas manqué de faire le lien entre l’Irak et la Palestine, accusant « la droite américaine sionisée » de chercher à redessiner la carte de la région. Le Mouvement culturel-Antélias, qui a participé à la manifestation, a pour sa part invité toutes les personnes concernées à se retrouver aujourd’hui à son siège, à 18 heures, pour un débat sur la question. Marche sur l’Escwa Autre manifestation hier, celle que les mouvements de jeunesse de certains partis ont organisée à Abey (caza d’Aley), en direction du domicile du consul britannique. Plusieurs dizaines de jeunes arborant les drapeaux du PSP, du PCL et du PSNS ainsi que des calicots ont tenté de se diriger vers le domicile du consul, pour en descendre le drapeau britannique et le remplacer par les drapeaux libanais et irakien. Toutefois, ils en ont été empêchés par la brigade antiémeute, renforcée par des éléments de l’armée, qui leur a barré la route. Les manifestants et les forces de l’ordre sont arrivés face à face, mais aucune violence n’a été signalée. À Tripoli , quelques jeunes se sont retrouvés devant l’établissement de restauration rapide KFC, devant lequel ils ont manifesté leurs sentiments antiaméricains et leur solidarité avec l’Irak. À Jbeil, les étudiants de l’Université libano-américaine ont organisé un sit-in de protestation sur les lieux mêmes de leurs études. Pour sa part, le « comité d’urgence national », présidé par l’ancien député Zaher el-Khatib, a tenu une conférence de presse, hier, au siège de l’Ordre de la presse, pour condamner l’opération américaine. Il a en même temps annoncé une marche de protestation pour aujourd’hui, entre la place du Musée et l’Escwa. Parmi les mesures extrêmes de protestation envisagées par le comité figure la rupture des relations diplomatiques avec les pays agresseurs et le boycottage économique de leurs produits, parallèlement à l’encerclement de leurs missions diplomatiques et au harcèlement populaire des gouvernements arabes favorables à l’agression américaine. Pas de grève scolaire Le syndicat des enseignants du secteur privé a rédigé un mémorandum qu’il compte transmettre aux associations d’enseignants francophones et à l’Escwa, dans lquel il exprime toute sa réprobation et sa colère pour l’invasion de l’Irak, tout en relevant les incidencs humanitaires d’une telle opération, ainsi que ses objectifs économiques inavoués. Le syndicat a, par ailleurs, décidé d’organiser une marche vers le siège de l’Escwa, demain, au départ de la place Barbir, à 13 heures, invitant les enseignants qui le peuvent à y participer. Le président du syndicat, M. Georges Saadé , a précisé à l’intention de L’Orient-Le Joure que cet appel était en quelque sorte facultatif, et que le personnel enseignant était libre d’y répondre ou non, selon les circonstances qui prévalent dans chaque école. Il n’y a donc pas d’appel à une suspension des cours dans les écoles, demain, a-t-il précisé.
À l’exemple de ce qui se passe dans le monde entier, le Liban vit à l’heure de la guerre en Irak. Impossible d’y échapper. Dans la rue, dans les magasins, sur les trottoirs, en privé ou en public, les images de cette guerre que le Liban a condamnée comme une « agression injustifiée et injuste » sont omniprésentes. Et comme partout dans le monde, les manifestations...