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Plutôt un gouvernement de travail que le dialogue, propose un mentor

Souscrivant, dans une premier temps, aux vues du pouvoir, un vétéran écouté de la politique estime qu’il est bon de geler le projet de dialogue national. Parce qu’on se crêperait inévitablement le chignon dès la phase préliminaire. Des litiges éclateraient tant sur les sujets à discuter comme sur les parties devant participer au débat. Mais tout de suite après, cette personnalité diverge avec les autorités en place. En leur proposant de mettre à profit la détente interne présente, le climat d’harmonie générale, les bonnes relations entre dirigeants, pour installer un nouveau gouvernement. Qui réaliserait, pour la première fois, l’entente nationale prescrite dans Taëf. Ce changement, précise le professionnel expérimenté, doit évidemment s’opérer en douce, et il est inutile d’y songer s’il ne s’effectue pas en base d’un esprit de coopération, de consensus aisé. Autour d’un programme crédible. Car, poursuit-il, la population attend que l’on réponde à ses besoins. Elle se soucie peu d’un gouvernement qui grouperait, peut-être, toutes les parties mais ne serait pas productif. De plus, prévient-il, la formation d’un cabinet élargi susciterait des complications, au moment où il faudra décider qui devra en faire partie, quelles fractions devraient être mises sur la touche. Néanmoins, enchaîne-t-il, il y a là un test probant pour le pouvoir. Qui doit, en engageant une telle procédure, traduire en actes prometteurs l’unité des rangs sécrétée par les réactions à la guerre en Irak. Pour préserver, pour promouvoir, cette solidarité nationale, il faut intégrer ses diverses composantes. C’est-à-dire qu’il faut tirer les conclusions concrètes de la jonction entre les opposants et les loyalistes au sujet des développements régionaux, à la lumière des constantes nationales. En d’autres termes, il convient de donner suite politiquement aux prises de position du patriarche et des évêques maronites, qui constituent l’ombrelle sous laquelle Kornet Chehwane se place. Ce groupe, de l’avis de la personnalité citée, ne peut plus être considéré comme étant formé de deux ailes, l’une dure et l’autre modérée, du moment que Mgr Sfeir a délimité le plafond qui couvre tout le monde. En d’autres termes, il n’est plus justifié d’accepter de coopter des éléments parce qu’ils sont jugés souples et d’en récuser d’autres parce qu’on les trouve trop radicaux. Se résumant, le pôle en question répète que le dialogue est à écarter puisqu’il provoquerait des divisions préliminaires et subséquentes. Il redit qu’un gouvernement d’entente serait une fausse bonne idée, car sa formation susciterait au contraire beaucoup de mésententes. Et il plaide donc pour une solution médiane, un gouvernement constitué uniquement pour servir, abstraction faite des critères politiques ou politiciens comme la représentation des parties. Cette équipe, honnête et laborieuse, se soucierait de gagner la confiance des Libanais. En élaborant d’abord une nouvelle loi électorale, aussi équitable qu’équilibrée, en réalisant la décentralisation administrative et en adoptant un nouveau code des naturalisations. On formerait le haut comité pour la déconfessionnalisation politique. On consoliderait l’harmonie nationale par une amnistie englobant Samir Geagea. On permettrait au général Aoun de retourner pour une action à l’ombre de la légalité. On consacrerait ainsi l’édification d’un toit national pour tous, du moment qu’après le manifeste des évêques, le président Assad lui-même a déclaré que désormais, « nul ne déroge à l’unanimité nationale et pan-nationale au Liban. » Quant à la minorité qui continuerait à s’exclure, elle resterait libre de poursuivre ses activités, sans être réprimée si elle respecte la loi. Le patriarche Sfeir, quant à lui, redit que la participation reste le fondement de tout. Le dialogue doit commencer entre les gens et le pouvoir, ajoute-t-il, en précisant qu’il ne faut pas que des parties continuent à truster tous les rôles alors que d’autres n’en en ont aucun. Le prélat souligne que la consolidation de l’unité nationale implique qu’il faut rassembler tous les enfants du pays, quels que soient leurs rites ou leurs orientations. Un corps n’est pas sain quand un de ses membres est brisé, ajoute-t-il. Il note qu’il y a divorce actuellement entre le gouvernement et la population. Certaines parties sont marginalisées, exclues de la décision. Bkerké ne fait pas de politique politicienne et ne s’arrête pas à une question de noms. Il voit les choses sous un angle purement national et, dans ce cadre, il estime indispensable de prendre en compte la représentation des chrétiens. En tirant profit, à cette fin, du climat positif présent, pour le perpétuer. Émile KHOURY
Souscrivant, dans une premier temps, aux vues du pouvoir, un vétéran écouté de la politique estime qu’il est bon de geler le projet de dialogue national. Parce qu’on se crêperait inévitablement le chignon dès la phase préliminaire. Des litiges éclateraient tant sur les sujets à discuter comme sur les parties devant participer au débat. Mais tout de suite après, cette...