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Archéologie Restitution d’une antiquité pillée de Kamed el-Loz(photo)

Aujourd’hui lundi, une antiquité libanaise d’une valeur historique inestimable était destinée à être vendue dans une galerie d’antiquités à Paris. Il s’agit d’un prisme à six pans, couverts de caractères cunéiformes provenant du site de Kamed el-Loz (Békaa) dans lequel le roi décrit la cité. C’était toutefois compter sans l’intervention des autorités libanaises. « Alerté par des collectionneurs libanais séjournant à Paris, le ministère de la Culture a exigé la restitution de l’objet dont l’inscription constitue un certificat d’origine », a affirmé samedi le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, lors d’une conférence de presse donnée à cette occasion au Musée national à Beyrouth. « Les pourparlers entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont rapidement porté leurs fruits. La vente a été annulée, et l’objet trouvera bientôt sa place parmi les collections du musée », poursuit-il. Ce prisme en terre cuite d’une hauteur de 18 cm, datant du IIIe millénaire av. J-C, revêt une importance cruciale pour l’histoire du Liban. Le texte qui y est gravé mentionne en fait le nom d’un roi, jusqu’alors ignoré, Shar-Bel-Shame, qui affirme dans ces quelques lignes avoir restauré la ville de Kamidi, effectué des travaux d’agriculture, reconstruit le temple et offert des sacrifices au dieu local. Le texte précise aussi que le prisme était dissimulé dans une cache de la muraille de la ville. Pour obtenir de plus amples informations historiques, un épigraphiste poursuit actuellement une étude détaillée du texte cunéiforme. Kamed el-Loz, situé dans la plaine de la Békaa, est considéré comme l’un des sites archéologiques les plus importants du pays. Les fouilles, qui y étaient menées par une équipe allemande, avaient d’ailleurs éclairci nombre de mystères sur l’histoire de cette plaine et surtout sur les relations entretenues entre la côte et l’intérieur du pays. Cette ville relative à l’âge du bronze récent, mentionnée dans les lettres de Tell Amarna, avait été sauvagement pillée durant la guerre libanaise. Les fouilles y étaient suspendues et les voleurs n’ont pas hésité à utiliser les bulldozers pour piller le site. C’est ainsi qu’un nombre considérable d’objets archéologiques, allant de la poterie aux inscriptions, a fait la tournée des galeries d’antiquités du monde. Le prisme en question a été probablement volé pendant cette période. En tout cas, il a été certainement exporté illégalement du pays, car depuis 1988 toute exportation d’antiquités est interdite au pays du Cèdre. Malheureusement, les « aventures » des antiquités qui ont été enlevées de leurs sites d’origine ne se terminent pas toutes de la sorte. Si le texte inscrit sur ce prisme ne portait pas l’indication du nom d’origine de son site, le Liban n’aurait pas pu exiger la restitution de l’objet. Car selon les conventions internationales, une pièce archéologique n’est remise aux autorités de son pays qu’en cas de possession d’un certificat d’identification. Il faut alors que l’objet soit inventorié et photographié, ou qu’il comporte le nom de son site d’origine. Détail rarissime en archéologie ! On ose toutefois espérer que suite à cette aventure, les collectionneurs et vendeurs décideront de ne pas poursuivre leurs ventes illégales d’antiquités pillées... dans le plus grand secret. Joanne FARCHAKHAujourd’hui lundi, une antiquité libanaise d’une valeur historique inestimable était destinée à être vendue dans une galerie d’antiquités à Paris. Il s’agit d’un prisme à six pans, couverts de caractères cunéiformes provenant du site de Kamed el-Loz (Békaa) dans lequel le roi décrit la cité. C’était toutefois compter sans l’intervention des autorités libanaises. « Alerté par des collectionneurs libanais séjournant à Paris, le ministère de la Culture a exigé la restitution de l’objet dont l’inscription constitue un certificat d’origine », a affirmé samedi le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, lors d’une conférence de presse donnée à cette occasion au Musée national à Beyrouth. « Les pourparlers entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont rapidement porté leurs fruits. La vente a été annulée, et l’objet trouvera bientôt sa place parmi les collections du musée », poursuit-il. Ce prisme en terre cuite d’une hauteur de 18 cm, datant du IIIe millénaire av. J-C, revêt une importance cruciale pour l’histoire du Liban. Le texte qui y est gravé mentionne en fait le nom d’un roi, jusqu’alors ignoré, Shar-Bel-Shame, qui affirme dans ces quelques lignes avoir restauré la ville de Kamidi, effectué des travaux d’agriculture, reconstruit le temple et offert des sacrifices au dieu local. Le texte précise aussi que le prisme était dissimulé dans une cache de la muraille de la ville. Pour obtenir de plus amples informations historiques, un épigraphiste poursuit actuellement une étude détaillée du texte cunéiforme. Kamed el-Loz, situé dans la plaine de la Békaa, est considéré comme l’un des sites archéologiques les plus importants du pays. Les fouilles, qui y étaient menées par une équipe allemande, avaient d’ailleurs éclairci nombre de mystères sur l’histoire de cette plaine et surtout sur les relations entretenues entre la côte et l’intérieur du pays. Cette ville relative à l’âge du bronze récent, mentionnée dans les lettres de Tell Amarna, avait été sauvagement pillée durant la guerre libanaise. Les fouilles y étaient suspendues et les voleurs n’ont pas hésité à utiliser les bulldozers pour piller le site. C’est ainsi qu’un nombre considérable d’objets archéologiques, allant de la poterie aux inscriptions, a fait la tournée des galeries d’antiquités du monde. Le prisme en question a été probablement volé pendant cette période. En tout cas, il a été certainement exporté illégalement du pays, car depuis 1988 toute exportation d’antiquités est interdite au pays du Cèdre. Malheureusement, les « aventures » des antiquités qui ont été enlevées de leurs sites d’origine ne se terminent pas toutes de la sorte. Si le texte inscrit sur ce prisme ne portait pas l’indication du nom d’origine de son site, le Liban n’aurait pas pu exiger la restitution de l’objet. Car selon les conventions internationales, une pièce archéologique n’est remise aux autorités de son pays qu’en cas de possession d’un certificat d’identification. Il faut alors que l’objet soit inventorié et photographié, ou qu’il comporte le nom de son site d’origine. Détail rarissime en archéologie ! On ose toutefois espérer que suite à cette aventure, les collectionneurs et vendeurs décideront de ne pas poursuivre leurs ventes illégales d’antiquités pillées... dans le plus grand secret. Joanne FARCHAKH
Aujourd’hui lundi, une antiquité libanaise d’une valeur historique inestimable était destinée à être vendue dans une galerie d’antiquités à Paris. Il s’agit d’un prisme à six pans, couverts de caractères cunéiformes provenant du site de Kamed el-Loz (Békaa) dans lequel le roi décrit la cité. C’était toutefois compter sans l’intervention des autorités...