Plusieurs milliers de manifestants à Beyrouth contre la guerre (photo)

Plusieurs milliers de Libanais et de Palestiniens ont manifesté samedi à Beyrouth pour protester contre une éventuelle guerre des États-Unis contre l’Irak et appelé les Arabes à ne pas financer le conflit. Les manifestants, venus de plusieurs régions du pays ainsi que des camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth et du Liban-Sud, se sont rassemblés devant la Maison de l’Onu, au centre-ville, en brandissant des portraits des présidents libanais Émile Lahoud, syrien Bachar el-Assad, irakien Saddam Hussein, palestinien Yasser Arafat, ainsi que ceux de l’ancien président égyptien et leader du panarabisme, Gamal Abdel Nasser. Aux côtés des drapeaux de ces pays et des fanions des groupes politiques laïcs de diverses tendances participant à la manifestation, des drapeaux français et allemands flottaient au-dessus de la manifestation en hommage au refus de Paris et de Berlin de « cautionner le terrorisme d’État américain », comme le soulignait une banderole tendue par les protestataires. Les manifestants scandaient des slogans hostiles aux États-Unis et portaient des calicots sur lesquels on pouvait lire : « Si vous ne boycottez pas les produits américains, vous participez au financement de la guerre ». Les orateurs, libanais et palestiniens, qui ont pris la parole, ont violemment critiqué la politique du président américain George W. Bush et salué la position de la France et de ses alliés qui « osent tenir tête à Washington ». Ils ont également appelé la population à allumer des lumières sur leurs balcons dimanche soir pour exprimer leur refus de la guerre. À noter que des militants de Greenpeace, des ressortissants américains résidant au Liban et opposés à la guerre, et même des représentants de la communauté gay ont participé à la manifestation. Peu avant l’heure prévue du rassemblement, quelque 2 000 partisans du mouvement Amal et du Hezbollah, venus en deux groupes distincts, s’étaient brièvement rassemblés devant la Maison de l’Onu pour exprimer leur refus de la guerre, avant de céder la place à la manifestation des autres partis. Les partisans des deux mouvements chiites brandissaient les fanions de leurs formations respectives, mais n’ont pas scandé de slogans ni brandi de portraits de dirigeants arabes.