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Erdogan annonce la formation de son nouveau gouvernement Envoi de troupes et survol du territoire : la pression s’accroît sur Ankara

Les États-Unis ont accru leur pression sur le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, réclamant l’ouverture « d’urgence » de l’espace aérien de son pays en prévision d’une guerre en Irak et le feu vert du Parlement à un déploiement de soldats américains sur le sol turc. L’annonce hier par M. Erdogan de la formation de son nouveau gouvernement pourrait faciliter les choses pour Washington car elle conditionnait un éventuel deuxième vote par les députés turcs sur le déploiement des forces américaines sur le sol turc. les députés turcs ont déjà rejeté le 1er mars une première motion dans ce sens. Dans le nouveau cabinet, qui compte 22 ministres, on retrouve le Premier ministre sortant Abdullah Gül aux Affaires étrangères et au poste de vice-Premier ministre. M. Erdogan a exclu trois ministres du gouvernement sortant : Ertugrul Yalcinbayir, un vice-Premier ministre, Yasar Yakis, le ministre des Affaires étrangères, et Imdat Sutluoglu, le ministre de l’Environnement. Tous les autres ministres appartenaient déjà au gouvernement sortant, nommé à l’issue de la victoire du Parti de la Justice et du développement (AKP), que préside M. Erdogan, aux élections législatives de novembre. Le gouvernement entrera en fonctions à l’issue d’un vote de confiance au Parlement, dont la date n’a pas été annoncée. M. Erdogan, qui n’a précisé ses intentions quant à la présentation au Parlement d’une nouvelle motion sur le déploiement américain, doit trouver un équilibre délicat entre les pressions exercées par Washington et la population très majoritairement contre une guerre. Jeudi, un nouveau signe d’impatience était déjà venu du président américain George W. Bush qui, selon la presse turque, a transmis une lettre à M. Erdogan réclamant l’ouverture « d’urgence » de l’espace aérien turc. Selon des responsables américains à Washington, la lettre demandait également des réponses rapides sur la question du déploiement de troupes américaines. Peu après, le vice-président américain Dick Cheney a téléphoné à ce sujet à M. Erdogan. Aucune information n’a filtré de la réponse donnée jeudi par M. Erdogan à Washington, mais quelques heures plus tard, le Pentagone a annoncé que la marine américaine allait faire passer en mer Rouge 10 à 15 bâtiments lanceurs de missiles de croisière actuellement en Méditerranée, d’où ils seraient en mesure de frapper l’Irak. Cette décision semble signifier que les discussions entre Washington et M. Erdogan n’ont pas abouti, puisque l’autorisation de survol de la Turquie serait nécessaire à des tirs de missiles américains depuis des navires positionnés en Méditerranée orientale. Seul pays musulman de l’Otan, la Turquie est un élément clé dans les projets de guerre américains en Irak. La présence américaine en Turquie s’est d’ailleurs intensifiée depuis le feu vert donné en février par le Parlement à l’arrivée de 3 500 spécialistes du génie chargés de l’aménagement de ports et d’aérodromes militaires susceptibles d’être utilisés en cas de guerre. Depuis, des convois de véhicules militaires américains, débarqués dans le port d’Iskenderun (sud-est de la Turquie), prennent presque quotidiennement la route de l’Est, en direction de l’Irak. Un nouveau convoi de ce type a quitté hier matin Iskenderun, tandis que d’autres équipements étaient embarqués sur un train.
Les États-Unis ont accru leur pression sur le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, réclamant l’ouverture « d’urgence » de l’espace aérien de son pays en prévision d’une guerre en Irak et le feu vert du Parlement à un déploiement de soldats américains sur le sol turc. L’annonce hier par M. Erdogan de la formation de son nouveau gouvernement pourrait faciliter...