Arrêt sur image Tous les coups sont permis

Il y a quelques mois à peine, ce n’était qu’un projet. Aujourd’hui, nous sommes dans le domaine du concret: une nouvelle chaîne, destinée au public arabophone et diffusée sur satellite, vient de voir le jour. Elle s’appelle, en toute simplicité, Arabiya, il suffisait d’y penser. Cette naissance n’est pas dénuée d’arrières-pensées. À l’évidence, la nouvelle chaîne n’a été conçue que pour concurrencer «l’autre» – vous savez laquelle –, celle qui s’est attirée la vindicte de tous les potentats de la région pour son franc-parler. Avec la guerre en Afghanistan qui lui avait valu l’exclusivité des déclarations, sur vidéos ou en images fixes, du beau ténébreux barbu, la chaîne en question avait gagné autant en prestige qu’en popularité auprès des masses concernées. Une popularité mal perçue par des régimes souvent en porte-à-faux avec leur opinion publique. D’où le danger, et la riposte actuelle. À trop vouloir jouer avec le feu, on déclenche des incendies. Et Arabiya est la réponse du berger à la bergère. Que faut-il en penser, hors de toute considération politique, ce domaine n’étant pas le vôtre et encore moins le mien? Pour le moment, la chaîne ne diffuse qu’à titre «expérimental». Mais les moyens dont elle dispose sont évidents. Ainsi certains visages connus pour leur appartenance soit à «l’autre», soit à certaines de nos stations locales ont plié armes et bagages pour passer à l’ennemi. Les voilà donc opérant dans des studios flambant neufs, des studios qui, même à l’œil du plus commun des mortels, relèvent du plus pur style futuriste. C’est cela le savoir-plaire! Autrement, il faudra attendre que Arabiya soit tout à fait performante, qu’elle émette 24h sur 24, pour qu’on puisse pleinement juger de la qualité de ce qui sera proposé au téléspectateur. Pas de doute possible: la concurrence va être acharnée. Il va y avoir du rififi dans nos paraboles! De quoi réjouir tous les téléspectateurs qui rêvent de plaies et de bosses. Et pour qui, comme au sport, tous les coups sont permis, surtout les plus bas. Alain PLISSON P.S.: Tous les coups sont permis titre français de Bloodsport avec Jean-Claude Van Damme.