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Diplomatie - Lecourtier : La France hostile à tout ultimatum lancé à l’Irak Une visite à Bagdad de la commission de suivi arabe se décidera dans les 48 heures(PHOTO)

Reflet de l’état de division des pays arabes et de la dispersion de leurs initiatives : les membres de la commission arabe émanant du sommet de Charm el-Cheikh (Liban, Syrie, Bahreïn, Égypte, Émirats arabes unis, Ligue arabe) ne sait toujours pas quand elle se rendra à Bagdad, ni surtout ce qu’elle pourrait aller y faire, apprenait-on hier de source proche du ministère des Affaires étrangères. La commission mandatée par le sommet pour « examiner les moyens de faire face aux graves défis auxquels l’Irak est confronté et les dangers qui menacent également les pays arabes (article 7 des résolutions du sommet) », pourrait à tout le moins informer les responsables irakiens des contacts qu’elle a engagés au cours de la mission qu’elle vient d’effectuer à New York. Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a informé hier l’ambassadeur de France au Liban, Philippe Lecourtier, des contacts établis à New York par la commission arabe. Selon des sources proches du palais Bustros, la commission doit fixer, dans les 48 heures, la date de la visite qu’elle doit effectuer en Irak. Ses atermoiements viennent du fait que ses membres « ne savent pas ce qu’ils vont faire en Irak, n’étant pas d’accord sur le but de leur visite », a révélé hier une source diplomatique informée. Il se peut que seuls quelques-uns des membres de la commission se rendent à Bagdad, ajoute-t-on de source proche du palais Bustros, où l’on feint de croire à la possibilité d’un revirement de dernière minute qui épargnerait à l’Irak les affres de la guerre, tout en faisant preuve d’une grande perplexité à ce sujet. Les efforts de la France Par ailleurs, M. Lecourtier a informé le ministre des AE des efforts déployés par la France pour convaincre des États membres du Conseil de sécurité de voter contre une résolution de l’Onu prévoyant la possibilité d’un recours à la force contre l’Irak. L’ambassadeur de France a réitéré la ferme opposition de son pays à une résolution de l’Onu qui ferait état d’un ultimatum à ce pays. « Nous considérons la guerre comme la pire solution, parce qu’elle est l’antithèse de la démocratie et qu’elle provoquera de grandes souffrances pour la population civile, sans déboucher sur une solution. Bien au contraire, nous pensons qu’elle entraînera un plus grand déséquilibre sur le plan irakien et régional. » M. Lecourtier a indiqué en outre que la France a « pris note » de la mise en garde que les États-Unis lui ont adressée si elle venait à utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité en cas de vote d’une nouvelle résolution autorisant le recours à la force contre l’Irak. « Nous en tirerons les conclusions qui conviennent. Il ne faut pas accorder trop d’importance à cette mise en garde. L’amitié entre la France et les États-Unis est très ancienne et ne sera pas ébranlée par ces propos », a dit M. Lecourtier. L’ambassadeur de France a rappelé que le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a proposé la tenue d’une conférence des chefs d’État membres du Conseil de sécurité pour débattre de questions intéressant la communauté internationale, notamment du pluralisme politique et d’autres sujets épineux, comme la question coréenne et la crise israélo-palestinienne. « La France est à la recherche d’un nouvel ordre international multipolaire et s’inquiète des menaces qui pèsent sur les régimes pluralistes dans le monde », a encore affirmé à l’issue de l’entretien le diplomate français.
Reflet de l’état de division des pays arabes et de la dispersion de leurs initiatives : les membres de la commission arabe émanant du sommet de Charm el-Cheikh (Liban, Syrie, Bahreïn, Égypte, Émirats arabes unis, Ligue arabe) ne sait toujours pas quand elle se rendra à Bagdad, ni surtout ce qu’elle pourrait aller y faire, apprenait-on hier de source proche du ministère des...