EXPOSITION - « Women By Women », au Cheikh Zayed Hall, LAU La femme sur les cimaises (photos)

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, l’Institut de recherche sur la femme arabe à la LAU (IWSAW) organise une exposition sous le thème de « Women By Women ». Vingt signatures de femmes artistes sont accrochées aux cimaises du Cheikh Zayed Hall, jusqu’au samedi 8 mars. De 10h à 18h. Une manifestation conçue et réalisée par la galerie Jeanine Rubeiz.De l’hyperréalisme photographique (Lulu Baassiri et Flavia Kudsi) à l’abstraction la plus floue (aquarelles de Afaf Zuraik); de la vie en rose, bronzage sous le soleil (Thérèse Khabsa) à la vie en péril, à l’hôpital (Rim el-Joundi) ; de la femme tout en courbes (Souleima Zod) aux lignes géométriques (Rima Amyouni)… L’art et l’éclectisme coulent à flots à la LAU. Les styles se suivent mais ne se ressemblent pas. Il y a là une série de portraits : gros plan sur les grands yeux tombants sur les côtés, signature de Houry Chekirdjian. Les petites faces superposées, poétisées de Maya Eid et les faces évanescentes de Afaf Zurayk. Sarah Vaughn vue par Greta Naufal. La diseuse de bonne aventure, interprétée par Mona Bassili Séhnaoui (qui signe par ailleurs une autre toile intitulée Watching Over You). Rêve ou réalité, tel est le nom de la composition mixed-média de Rose Husseini. Samia Osseiran Joumblat, quant à elle, donne à voir une femme assise, la main sur la joue. Fatmé el-Hajj a dessiné un Harem éclaté de couleurs ; Ghada Saghié expose une œuvre intitulée L’attente ; Odile Mazloum joue de sa pallette multicolore et Dima Hajjar fait des variations autour d’ Un déjeuner sur l’herbe. Dans un autre registre, loin des représentations picturales, Nada Séhnaoui. Dans son About Legal Violence, (À propos de la violence légale), elle est partie d’une phrase-choc (tirée d’une interview avec une femme ayant perdu la garde de son enfant) qu’elle a découpée et reproduite à l’infini dans des petits cadres. Parmi les œuvres exposées, deux installations. Celle de Tanbak, d’abord. Il s’agit de plusieurs boules noires-grises, plus ou moins grandes, se superposant, desquelles sortent des bras en plastique. Cet amoncellement trône sur un papier portant l’inscription suivante : « Sorry, I am not a blond, but I am trying to be» (Je ne suis pas blonde, mais je fais de mon mieux)… Anita Toutikian, elle, a monté une installation dans le hall extérieur du Cheikh Zayed Hall. Les étudiants passent devant, amusés. Il y a de quoi : imaginez deux ballons cylindriques roses, à mamelons, posés sur un triangle noir entre les jambes duquel repose un aspirateur à longue manche. Freud où es-tu ? Ce montage est situé entre quatre paravents. Ces derniers représentent-ils les quatre piliers du mariage, selon Gibran ? Ou l’enfermement entre quatre murs ? Quoi qu’il en soit, la portée significative de ces œuvres ne fait aucun doute. L’IWSAW à la LAU La LAU (ex-BUC) a été fondée en 1924. Pendant un demi-siècle, elle a été une université pour femmes. « L’Institut de recherche a été fondé la même année où on a décidé d’admettre des hommes. C’est, pour ainsi dire, une manière de rester fidèle à notre mission », souligne Mona Chémali Khalaf, directrice de l’institut. « Chaque année, pour la Journée internationale de la femme, nous organisons une activité. Il y a trois ans, pour sortir du cycle des conférences traitant de la condition de la femme, nous avons décidé de tenir des manifestations qui montrent le rôle de la femme à travers le travail qu’elle fait. » Après avoir organisé une exposition de photos de femmes pionnières et un concert de musiciennes, en coopération avec le Conservatoire national, l’institut a choisi, cette année, de représenter la femme vue par la femme… en toiles ou en installations. M.G.H.