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Liban-Sud - La « Jeunesse de la lutte armée » revendique l’explosion qui a tué samedi Farouk el-Masri Situation extrêmement tendue à Aïn el-Héloué, la police palestinienne en état d’alerte (photo)

S’agit-il d’une riposte à l’explosion samedi d’une voiture piégée près d’une mosquée du camp de Aïn el-Héloué ? La tension qui y prévaut risque-t-elle de dégénérer en guerre interpalestinienne ? Un membre de la police palestinienne a été tué par balles hier dans le camp de réfugiés d’Aïn el-Héloué, au Sud, par le chef d’un groupuscule islamiste, a-t-on appris de source palestinienne. Abdallah Chraïdi, qui avait fait scission d’Osbat al-Ansar, groupuscule accusé d’être lié au réseau terroriste d’el-Qaëda, a tiré en pleine rue trois balles de son revolver sur Nazih Chraïdi, le tuant net, a-t-on indiqué. L’incident s’est produit vers 15h00 dans la rue principale d’Aïn el-Héloué, à hauteur du quartier as-Safsaf, fief d’Abdallah Chraïdi dans ce camp, a-t-on précisé de même source. Le corps de la victime, garde du corps d’Abou Nidal al-Asmar, un responsable de la police palestinienne chargée par l’OLP de la sécurité du camp, a été évacué vers un hôpital du camp, a-t-on ajouté. En fin d’après-midi, la tension était vive à Aïn el-Héloué, où la police palestinienne était en état d’alerte à l’intérieur de ses postes, sans déploiement visible. L’attentat à la voiture piégée La veille, samedi, un intégriste égyptien vivant dans le camp d’Aïn el-Héloué avait été tué et deux Palestiniens avaient été blessés à l’aube par l’explosion d’une voiture piégée près d’une mosquée. L’explosion avait eu lieu à 5h00 au moment où les fidèles sortaient de la mosquée après avoir effectué les prières de l’aube. Elle a tué sur le coup Farouk el-Masri, un Égyptien qui réside dans le camp depuis dix ans et qui était connu pour avoir combattu en Afghanistan contre les troupes soviétiques. Deux autres fidèles qui sortaient de la mosquée située à l’entrée ouest du camp ont été blessés. Le chef du Fateh pour la région de Saïda, Khaled Aref, a attribué à Israël la responsabilité de cet attentat, exécuté selon lui « par télécommande par un avion sans pilote israélien qui a survolé le camp ». « La voiture piégée, de type Mercedes, était bourrée de plusieurs kilos de TNT, auxquels ont été mélangés des clous pour faire le plus de victimes possible, et un système de mise à feu a été découvert dans les restes de la voiture », a-t-il précisé. Aref a appelé « toutes les composantes palestiniennes, laïques et islamistes, à faire front commun pour mettre en échec les tentatives de déstabilisation israéliennes ». Pour le responsable du Fateh, cet attentat constitue un « développement grave » dans la série noire qui secoue le camp d’Aïn el-Héloué depuis août dernier. L’imam de la mosquée el-Nour, Jamal Khattab, a confirmé la version du responsable du Fateh et plusieurs habitants du camp ont affirmé avoir entendu le vrombissement d’un avion au-dessus du camp peu avant l’explosion. Le commandement de l’armée a confirmé qu’un avion israélien avait survolé vendredi, peu avant minuit, la région de Saïda, proche du camp, mais, selon des sources libanaises citées par Reuters, ce survol n’avait aucun lien avec l’attentat. L’imam a affirmé à la presse que la victime, de son vrai nom Abdel Sattar el-Jad, connu sous le pseudonyme de Farouk el-Masri, faisait partie des « Afghans arabes » et « a été accusé par le Mossad israélien de faire partie d’un groupe de 200 membres du réseau d’Oussama Ben Laden, el-Qaëda, réfugiés à Aïn Héloué ». « Il s’agit de fausses accusations, car il n’y a pas de membres d’el-Qaëda à Aïn el-Héloué et la victime n’a pas quitté le camp depuis au moins six ans », a-t-il ajouté. Cet attentat est le quatrième dans les camps de réfugiés palestiniens de la banlieue de Saïda, au Liban-Sud, depuis le début de la semaine. Selon les services de renseignements palestiniens et libanais, une poignée de fondamentalistes sunnites libanais, soupçonnés d’être liés au réseau terroriste el-Qaëda, se cachent à Aïn el-Héloué après que leur groupe eut été éradiqué par l’armée libanaise en janvier 2000 dans le massif de Denniyé. Le mouvement « Jeunesse de la lutte armée » (al-Kifah el-Moussallah étant la branche militaire de l’OLP) a revendiqué cette attaque dans un communiqué de presse, affirmant que Masri était un membre de Djamaat an-Nour, une émanation d’Osbat al-Ansar. Les auteurs du communiqué accusent Djamaat an-Nour d’avoir perpétré une série d’attentats à la bombe à Aïn el-Héloué et d’avoir menacé des dirigeants palestiniens dans le camp. Rappelons aussi que jeudi dernier, Djamaat an-Nour avait menacé de s’en prendre à la « Jeunesse de la lutte armée ». Le démenti israélien De son côté, Israël a démenti hier toute implication dans l’explosion survenue la veille dans le camp d’Aïn el-Héloué. « Ces accusations sont sans fondement », a affirmé hier à l’AFP un responsable militaire israélien qui a requis l’anonymat. « Nous n’aurions jamais pris le risque de lancer une telle opération de liquidation pendant le sabbat, alors que des dizaines de milliers de promeneurs israéliens visitaient la région proche de la frontière » avec le Liban, a ajouté ce responsable. Israël menace de frapper « tôt ou tard » le Hezbollah Israël doit se débarrasser « tôt ou tard » de la menace que fait planer la milice armée du Hezbollah à partir du Liban, a affirmé samedi un haut responsable militaire. Israël « devra se débarrasser tôt ou tard de la menace des roquettes entre les mains du Hezbollah », a déclaré ce responsable qui a requis l’anonymat, cité par la radio militaire. Il a estimé qu’une offensive américaine en Irak « créerait une nouvelle donne au Proche-Orient » qui permettrait à l’État hébreu d’écarter la menace de ces roquettes de longue portée. Le haut responsable a souligné par la même occasion le risque que fait courir selon lui à Israël, « l’équipement de l’armée syrienne en missiles balistiques Scud D », capables de frapper l’ensemble du territoire israélien. Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, avait mis en garde fin novembre contre « une agression israélienne contre le Liban et la Syrie, concomitante » à une guerre en Irak, et averti que son parti réalisera alors une « victoire stratégique » qui ébranlera les fondements d’Israël. De son côté, le ministre israélien de la Défense Shaoul Mofaz avait averti, début janvier, qu’Israël frappera les « infrastructures terroristes » au Liban, si le Hezbollah profite d’une offensive américaine contre l’Irak pour l’attaquer. Selon l’armée israélienne, les roquettes dont dispose le Hezbollah sont capables de frapper tout le nord d’Israël, en particulier la baie du port de Haïfa, la principale zone industrielle du pays où est concentrée l’industrie pétrochimique.
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