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Sommet arabe - L’intervention du chef de l’État à la réunion de Charm el-Cheikh Lahoud : Adresser à la communauté internationale un message clair contre la guerre (photos)

Lors de son intervention devant le sommet arabe de Charm el-Cheikh, samedi, le chef de l’État, Émile Lahoud, a exhorté ses pairs arabes à adopter, au sujet de l’Irak, une position qui constituerait « un message clair à la communauté internationale » contre la guerre. Il a également souligné la nécessité pour les Nations unies d’abandonner « la politique des deux poids, deux mesures » et, en conséquence, d’imposer à Israël l’application des résolutions du Conseil de sécurité ainsi que l’élimination des armes de destruction massive. À la suite de son intervention, M. Lahoud a remis la présidence du sommet arabe, qu’il assumait depuis la réunion de Beyrouth, il y a un an, au roi de Bahreïn, cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa. Voici le texte intégral du discours prononcé par M. Lahoud : « Depuis près d’un an, s’est tenu à Beyrouth un sommet arabe dans une ambiance nourrissant le sentiment qu’il était possible d’aboutir à une paix juste et globale au Proche-Orient. Ce sommet s’est conclu par l’adoption d’une initiative arabe de paix, qualifiée d’historique à l’unanimité des chefs (de délégation), ainsi que par une réconciliation arabe incarnée notamment par l’accord autour d’un projet global réglant la situation prévalant entre le Koweït et l’Irak. « Nous ne saurons, alors que nous nous réunissons aujourd’hui dans des conditions d’extrême gravité, nous passer d’une comparaison entre la situation qui prévalait fin mars 2002 et celle de ce début mars 2003 : c’est le thème du rapport de la présidence qui vous est présenté, et ce afin d’en tirer les conséquences et prévoir des repères pour la prochaine étape. « Vous vous rappelez qu’en conformité avec la résolution 221 du sommet de Beyrouth, le Conseil de la Ligue arabe a confié à la présidence la constitution d’une commission ad hoc chargée d’effectuer les contacts nécessaires pour la promotion et l’appui de l’initiative arabe. Prenant en charge la diffusion de cette résolution en tant que document officiel du Conseil de sécurité, la présidence s’est hâtée de former la commission, afin d’inaugurer les contacts nécessaires pour appuyer l’initiative. « Toutefois, quelques heures après l’adoption de cette initiative historique, et dans une flagrante intention de lui porter préjudice, les forces d’occupation israélienne ont envahi la Cisjordanie, causant de nombreux massacres collectifs, notamment à Jénine, et empêchant le Conseil de sécurité d’appliquer sa résolution qui stipule l’envoi d’une commission d’investigation pour découvrir la vérité. « Au demeurant, le Liban a réussi à porter le IXe Sommet des pays de l’organisation internationale de la francophonie, tenu à Beyrouth, à adopter une résolution confirmant un appui total à l’initiative arabe de paix. Le Liban continuera, avec détermination, de déployer des efforts pour convaincre les États concernés que cette initiative demeure le meilleur moyen pour aboutir à un règlement juste et global du conflit au Proche-Orient, loin des solutions partielles ou temporaires que les événements des années passées n’ont cessé d’en démontrer les échecs. « Au moment où nous nous réunissons, les territoires palestiniens occupés subissent une agression israélienne criminelle, qui ne cesse de s’étendre et de présager le pire. « À cet effet, et tout en demeurant attachés à l’initiative arabe, sans désistement de l’option de paix en tant que choix stratégique, nous devrons poursuivre notre appui à la résistance du peuple palestinien et déployer nos efforts communs en vue de parvenir à une position internationale catégorique qui contribuerait à la cessation de l’agression, sans retard. « Il y a quelques jours, les ministres arabes des Affaires étrangères ont tenu une réunion extraordinaire, au Caire, avec pour ordre du jour l’examen de la question tant précise qu’urgente de la guerre probable à l’encontre de l’Irak. Pour leur part, les interventions de la majorité des pays membres du Conseil de sécurité, notamment la déclaration conjointe franco-russo-allemande, ainsi que les résolutions du sommet franco-africain et celles des pays non alignés et enfin les appels du Vatican sont venus confirmer le refus mondial de la guerre et l’inquiétude vis-à-vis de ses conséquences humaines et ses complications dramatiques aux différents plans sécuritaire, politique, économique et social. En raison de la responsabilité historique qui nous incombe, nous ne pourrons qu’insister davantage sur les stipulations de la résolution 227 du sommet de Beyrouth, réitérant notre refus de la guerre contre l’Irak, le Koweït, ou n’importe lequel des États arabes, en ce qu’elle constitue une menace vis-à-vis de la totalité de la nation arabe. D’autant plus que nous avons appelé l’Irak à coopérer avec les Nations unies, en vue d’empêcher tout prétexte à n’importe quelle agression à son encontre. Nous persistons dans notre appel à une pareille coopération. « Nous ne pourrons, à cet égard, qu’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur le fait que l’application du principe des deux poids, deux mesures ne saurait être permise. Aussi l’appelons-nous à engager un processus imposant à Israël l’application des résolutions des Nations unies relatives au conflit israélo-arabe. Nous l’appelons, de même, à œuvrer en vue de faire du Proche-Orient une région totalement dépourvue d’armes nucléaires, biologiques et chimiques, lesquelles armes ne cessent de s’entasser, notamment en Israël. « La résolution spéciale relative à “la situation entre l’Irak et le Koweït”, adoptée lors du sommet de Beyrouth, constitue un tout indivisible. Les efforts déployés, durant les semaines qui ont suivi le sommet, ont engendré une certaine détente qui a permis la diminution de l’intensité des campagnes médiatiques, l’élaboration de nouvelles propositions concernant la question des détenus et des otages et la restitution d’un nombre de documents au Koweït. Certes, ces signes de détente sont demeurés relativement limités. D’autant plus que les circonstances et les pressions en faveur d’une guerre contre l’Irak ont accentué l’atmosphère de suspicion, de tension et de crainte. Toutefois, de telles difficultés ne doivent pas nous dissuader de réitérer l’appel authentique à la reprise des initiatives et à l’adoption de politiques susceptibles de favoriser l’exécution de cette résolution issue du sommet de Beyrouth dans la totalité de ses clauses. « Le résultat de nos travaux fera date dans l’histoire. Il nous revient d’œuvrer en concordance avec ce que nous impose le devoir de solidarité dans la confrontation des dangers qui guettent l’ensemble des pays arabes. Il nous revient d’œuvrer en conformité avec l’esprit de nos peuples et leur attachement à leur dignité, leur unité et leur aspiration à la paix, à la stabilité et au développement. À cet effet, les générations à venir ne toléreront la moindre résignation de notre part. « Nous devons exprimer fortement notre attachement à l’initiative arabe de paix dans son intégralité et renouveler nos efforts en vue de la mise en exécution de la résolution du sommet de Beyrouth relative à la situation entre l’Irak et le Koweït, engagés que nous sommes à son intégrale et fidèle application. De manière urgente et définitive, en ces circonstances d’extrême gravité, nous devons réussir à adresser un message clair et puissant à la communauté internationale portant le refus catégorique de la part des pays arabes de toute agression à l’encontre de l’Irak, du Koweït ou de n’importe quel pays arabe (...). « C’est dans pareil élan d’enthousiasme que je souhaite à Sa Majesté, cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa (roi de Bahreïn) le succès dans les responsabilités nouvelles qui lui reviennent, l’assurant de notre disponibilité pour la réussite de sa noble mission dont la condition première est l’engagement, en paroles et en pratique, sur la voie de la solidarité arabe, tout comme nous l’étions lors du sommet de Beyrouth. Ainsi pourrions-nous affronter les défis qui guettent nos patries et nos peuples? »
Lors de son intervention devant le sommet arabe de Charm el-Cheikh, samedi, le chef de l’État, Émile Lahoud, a exhorté ses pairs arabes à adopter, au sujet de l’Irak, une position qui constituerait « un message clair à la communauté internationale » contre la guerre. Il a également souligné la nécessité pour les Nations unies d’abandonner « la politique des deux...