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CROISSANCE - Les dissensions entre les deux côtés de l’Atlantique pèsent sur les milieux d’affaires L’économie européenne menacée de récession en cas de guerre en Irak

En plein marasme et aux prises avec une remontée inquiétante du chômage, l’économie européenne est désormais menacée par une récession en cas de guerre en Irak, même si le pire n’est pas encore sûr, selon certains experts. L’Allemagne, première économie de la zone et la plus malade, a vu son produit intérieur brut stagner au dernier trimestre 2002, selon des données officielles publiées hier. Le risque d’un repli de la richesse nationale début 2003 persiste. L’économie française est également fragilisée. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a reconnu mardi que la croissance de 2,5 % cette année est hors de portée. Son gouvernement ne table plus que sur quelque 1,5 %. La croissance espagnole, la plus dynamique de la zone euro, a également ralenti au dernier trimestre 2002 à 0,3 % contre 0,8 % le trimestre précédent. Mais avec une croissance de 2,1 % en 2002, elle fait des envieux en Europe. Le FMI a estimé que l’Espagne était « mieux placée » que d’autres pays de la région pour « échapper au ralentissement mondial » et verrait sa croissance « repartir » en cours d’année. Les perspectives de l’économie européenne sont brouillées par les incertitudes sur les retombées d’une guerre en Irak que les économistes estiment désormais inévitable. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pedro Solbes, a fait son deuil d’un rebond rapide de la croissance, estimant que « la période de ralentissement sera sans doute plus longue » que prévu. Bruxelles, qui espérait une reprise au second semestre, a décidé de revoir en baisse sa prévision de croissance de 1,8 % pour cette année. Des scénarios catastrophe La Commission a préparé plusieurs scénarios en cas de guerre en Irak. Les plus optimistes tablent sur une flambée du prix du pétrole (à 50 ou 70 dollars le baril contre 32 actuellement) pendant seulement quelques mois, avec des conséquences limitées sur la croissance. Mais Bruxelles n’exclut pas un choc pétrolier durable, accompagné d’un plongeon des marchés boursiers et d’un effondrement de la confiance, qui mettrait alors l’Europe en danger de « stagnation » ou de « récession ». « Le scénario le plus probable est celui d’une guerre en Irak, qui sera courte mais suivie de nombreuses incertitudes géopolitiques » mettant l’Europe « en danger de récession », estiment les économistes de la banque américaine Morgan Stanley. Les risques « d’attentats terroristes » ou d’un débordement de la crise « aux pays voisins de l’Irak » vont perdurer après la fin des opérations militaires et maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé, prévoient ces économistes. De plus, les « divergences de l’Europe avec les États-Unis et ses dissensions internes » vont « peser sur la confiance des milieux d’affaires », selon eux. Mais d’autres experts perçoivent déjà des signes avant-coureurs d’une amélioration de la conjoncture. Ainsi, Holger Schmieding, économiste à la Bank of America, estime que « des signes d’une reprise se font jour dès à présent » comme le montre « le redressement de la confiance des industriels allemands en février ».
En plein marasme et aux prises avec une remontée inquiétante du chômage, l’économie européenne est désormais menacée par une récession en cas de guerre en Irak, même si le pire n’est pas encore sûr, selon certains experts. L’Allemagne, première économie de la zone et la plus malade, a vu son produit intérieur brut stagner au dernier trimestre 2002, selon des données...