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ÉDUCATION - Plus de quarante institutions d’enseignement supérieur se divisent le marché local Choisir un établissement universitaire dans la jungle ambiante: un problème épineux (photos)

Quand il n’y avait au Liban que sept ou huit universités, il était bien plus facile au candidat de s’orienter, de décider de la faculté qu’il veut intégrer, de se renseigner sur le niveau de telle ou telle spécialisation dans tel ou tel établissement. Aujourd’hui, avec plus de quarante établissements qui peuplent le secteur, il n’y a plus autant de repères, spécialement en ce qui concerne les nouveaux noms. D’autant plus que, tel que le montrent les renseignements obtenus sur les différents établissements, les systèmes de la plupart d’entre eux (notamment ceux qui sont nouvellement établis) se ressemblent au point d’être interchangeables, et que de nombreuses promesses sont faites pour attirer les éventuels candidats. Les jeunes n’en doivent pas moins rester vigilants parce qu’il y a de nombreux pièges dans lesquels ils risquent de tomber, notamment en ce qui concerne l’homologation des diplômes. En effet, la scène universitaire est le théatre d’une drôle de tragi-comédie: alors que le gouvernement a délivré des permis à la pelle sans aucun contrôle efficace et sans considération pour la capacité d’absorption du marché (voir notre article sur les «boutiques universitaires» du 21 février), la commission nationale des équivalences, confrontée à de nombreuses irrégularités, n’a pas homologué les diplômes des nouveaux établissements. Rappelons que, selon le ministère de l’Enseignement supérieur, quelque 10000 étudiants ont été recrutés par de nouveaux établissements universitaires en 2002 seulement, et tous risquent de se trouver dans une impasse. Encore une fois, il faut souligner que ce dossier de L’Orient-Le Jour ne vise pas à généraliser, mais à dénoncer les abus tels qu’ils nous sont parvenus de nombreuses sources. Ce faisant, nous tentons de dresser une liste des précautions que feraient mieux de prendre les candidats et leurs parents, afin de s’assurer de leur choix et de la valeur du diplôme qu’ils obtiendront après des années d’étude. Les tentations sont en effet nombreuses : compétition pour les prix les plus raisonnables (ce qui est le bienvenu, dans un contexte de crise économique, à condition que ce ne soit pas au détriment de la qualité), conditions faciles d’admission (souvent pas de concours d’entrée), jumelage avec des universités étrangères (encore faut-il savoir lesquelles), promesses de flexibilité dans les programmes (flexibilité ou laxisme?), etc. Les témoignages que nous avons récoltés estiment qu’une grande partie de ces établissements auraient un souci plus commercial que pédagogique. Les abus se multiplient, et la principale victime, parfois consentante, reste l’étudiant qui, séduit par la facilité, bercé par les douces promesses ou n’ayant pas d’autre option, se trouve finalement en possession d’un diplôme qui n’est ni homologué au niveau officiel ni prisé sur le marché du travail, sans compter que sa formation à la base peut laisser à désirer. Certains conseils donnés par des spécialistes leur permettront peut-être d’y voir plus clair. Nous avons évidemment contacté quelques-uns des nouveaux établissements pour récolter leurs arguments et leur réponse à toutes les accusations dont ils font aujourd’hui l’objet. Nous avons obtenu deux témoignages, l’un d’eux anonyme et accablant pour les autres établissements. À plus d’une reprise, nous avons essuyé un refus poli de nous recevoir. Suzanne BAAKLINI
Quand il n’y avait au Liban que sept ou huit universités, il était bien plus facile au candidat de s’orienter, de décider de la faculté qu’il veut intégrer, de se renseigner sur le niveau de telle ou telle spécialisation dans tel ou tel établissement. Aujourd’hui, avec plus de quarante établissements qui peuplent le secteur, il n’y a plus autant de repères,...