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Intempéries - De la neige à partir de 500 mètres, des vents atteignant une vitesse de 80 km/h La République se mobilise face à la catastrophe (photos)

Il a neigé hier dans le pays à partir de 700 mètres, mais la neige tomberait très probablement à partir de 500 mètres, aujourd’hui, selon certaines prévisions météorologiques, et des responsables de la Défense civile ont conseillé aux citoyens d’éviter de circuler au-delà de cette altitude. En fait, la température ne devant pas baisser au-dessous de zéro sur le littoral et même jusqu’à 500 mètres, il s’agirait plus de grésil que de neige. Quant aux écoles, elles aviseront au cas par cas, selon que la majorité des élèves habitent la ville ou la montagne. C’est ainsi que, par exemple, un établissement dont la plupart des élèves habitent Beyrouth ouvrira normalement ses portes. Dans tous les cas, le Liban n’est certainement pas au bout de ses peines, et les intempéries devraient encore durer pendant au moins 48 heures. La vitesse du vent, qui, aujourd’hui, atteindrait par moment les 80 km/h, les précipitations, qui, selon le chef du service météorologique de l’AIB, Abdo Bejjani, ont atteint leur plus haut niveau depuis 1969, les températures, qui varieront entre 6 et 16° sur le littoral, et entre –2 et 5° en montagne, rien ne semble indiquer de fait une quelconque amélioration du temps. Il faudra attendre pour cela – et cela tous les services de météo libanais et étrangers s’accordent à le dire- jeudi. Et encore, la tempête ne devrait cesser que progressivement... En attendant, la vague de froid conjuguée aux fortes pluies et aux chutes de neige continue de sévir sur l’ensemble du pourtour oriental de la Méditerranée. Les pluies diluviennes ont provoqué depuis début février, au Liban, des dégâts estimés à des millions de dollars, sans cependant faire de victime ; cette dernière information ayant été confirmée hier par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun. Les dommages les plus importants sont enregistrés dans la Békaa et au Liban-Nord, où des villages sont envahis par les eaux et des centaines d’hectares de vergers sont inondés. À Baalbeck, les murs de certaines bâtisses jouxtant la citadelle se sont effondrés à cause des pluies diluviennes. D’autre part, n’était la vigilance des services publics concernés, un drame humain aurait secoué dans la journée d’hier la région de Jbeil. De fait, un bus scolaire transportant sept élèves de l’école de Lehfed, vers Jaj, Mechmech et Tartej, a été bloqué par la neige, mais les enfants ont été secourus à temps par les agents de la Défense civile, qui ont également réussi à sauver une vingtaine d’enfants immobilisés par la neige dans l’école officielle d’Ehmej. Dans le Akkar, l’armée libanaise tentait jusqu’à hier soir de porter secours à une vingtaine de personnes bloquées par la neige dans le village de Wata Mechmech, et ce dans des circonstances extrêmement difficiles. Selon notre correspondant au Akkar, deux hélicoptères ont été déjà affrétés pour l’opération sauvetage. Encore faut-il que les conditions climatiques s’améliorent pour que les appareils puissent au moins décoller... Toute la République est ainsi mobilisée : des agents de tous les services déployés sur le terrain, au chef de l’État, en passant par les ministres et les députés. Au total, la Défense civile a déjà effectué 2 391 opérations de sauvetage qui consistent notamment à pomper l’eau des maisons noyées par les pluies diluviennes ou par les inondations, et à dégager les personnes assiégées par la neige ou par l’eau, chez eux ou dans leur voiture... La direction de la Défense civile a en outre publié une série de recommandations à l’intention des citoyens obligés de circuler en montagne. Les réactions en haut lieu Sous la supervision du président de la République, le général Émile Lahoud, qui tout au long de la journée d’hier s’est enquis des mesures et des décisions prises à tous les niveaux pour faire face aux intempéries, la cellule de crise ministérielle constituée jeudi dernier s’est réunie hier au ministère de l’Énergie et de l’Eau, en présence des ministres Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, Khalil Hraoui, Négib Mikati et Élias Murr, ainsi que d’un certain nombre de hauts fonctionnaires et officiers de l’armée et des FSI. Par ailleurs, le Conseil des ministres, qui doit se réunir jeudi prochain, va sans doute demander au haut comité de secours de débloquer les crédits permettant d’indemniser les Libanais qui ont été victimes de dégâts importants. Selon une première expertise, ces dégâts seraient évalués à quelque dix milliards de LL. À l’issue de la réunion de la cellule de crise, le ministre Beydoun a notamment indiqué que les « administrations concernées prendront les mesures susceptibles de réduire les dégâts qu’occasionneraient dans l’avenir des tempêtes de cette importance », à l’infrastructure du pays, concernant en particulier les routes, les canalisations et les digues. Par ailleurs, M. Beydoun a répondu au vice-président de l’Assemblée, Élie Ferzli, qui a insisté pour que les ministres responsables des carences dans la gestion de la crise soient démis de leurs fonctions. Le ministre de l’Énergie a estimé que « des commissions d’enquête seront chargées ultérieurement de déterminer les responsabilités » dans cette affaire. Pour l’instant, « il ne faut pas oublier que nous sommes toujours au cœur de la tempête et que nous devons parer au plus pressé «, a rappelé M. Beydoun. Le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, pense de même. S’il convient en effet que « la catastrophe est due à une accumulation de failles et de carences », il estime en revanche que l’heure des sanctions n’a pas encore sonné et qu’il s’agit en priorité de veiller à la sécurité des citoyens. Selon M. Hraoui, il ne faut quand même pas oublier que « la responsabilité principale incombe à la nature »... De son côté, au terme de la réunion de la cellule de crise, le ministre des Travaux publics, Négib Mikati, a informé le président de la Chambre, Nabih Berry, des principales mesures qui ont été prises pour secourir les sinistrés et faire face aux intempéries. « D’aucuns affirment que l’infrastructure n’est pas du niveau requis malgré les millions de LL qui ont été dépensés en vue de sa réhabilitation », a affirmé M. Mikati, avant de poursuivre : « Le problème c’est que ces sommes n’ont pas été investies dans les régions périphériques, mais dans les villes principales qui n’ont donc pas été touchées par les catastrophes ». Le ministre a déploré en outre que le Liban ne puisse pas profiter de toute cette eau que l’on est obligé de détourner vers la mer. D’où, selon lui, la nécessité de prévoir au plus tôt la construction de barrages. À noter enfin la réunion que la commission parlementaire des Travaux publics a tenue hier encore, place de l’Étoile. Elle a notamment recommandé au gouvernement la création d’un comité permanent pour la gestion des risques et des catastrophes. Nasrallah : Il n’y a pas d’État « Au vu de ce qui se passe depuis quelques jours au Liban – les inondations, les éboulements, les zones sinistrées, que ce soit dans la Békaa, le Nord, le Mont-Liban... –, nous avons le sentiment qu’il n’y a pas d’État », s’est exclamé hier le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Qu’a fait l’État avant la tempête, que fait-il pendant, que fera-t-il après : telles sont les trois questions qu’il a posées au cours d’un discours prononcé à l’occasion de la pose de la première pierre d’un centre à Hay el-Sellom. Et une réponse : « Rien. » Faisant remarquer que tous ces désastres n’interviennent que douze ans uniquement après les reconstructions et des dettes qui ont dépassé les trente milliards de dollars, il a affirmé que rien, « même pas l’élémentaire, n’est disponible pour faire face à ces urgences. Parce que le sens des responsabilités n’existe pas », a -t-il précisé, soulignant que ceux qui occupent des postes de responsabilité « estiment que cela est un privilège – un privilège dont le critère de réussite est le vol, le pillage et le compte en banque », a accusé le secrétaire général du parti intégriste. Une vague de froid qui touche toute la région Outre le Liban, la vague de froid actuelle a touché l’ensemble de la région. Les intempéries ont même atteint le Golfe, où une tempête de grêle s’est abattue hier sur le Koweït, fait très rare dans cette région désertique. En Israël, des flocons de neige sont tombés sur Jérusalem, pour la première fois cette année, obligeant les services municipaux à mettre leurs chasse-neige en état d’alerte pour dégager les principaux axes routiers de la ville. Des chutes de neige sont aussi prévues... dans le désert du Néguev, dans le sud d’Israël. Des pluies diluviennes se sont abattues ces derniers jours sur Israël, faisant notamment déborder le Jourdain de son lit. À Chypre, les routes de montagnes étaient fermées et d’importantes chutes de neige se sont abattues sur toute la chaîne montagneuse du Troodos. De gros flocons de neige sont également tombés en début d’après-midi sur la capitale chypriote, Nicosie, située seulement à une centaine de mètres d’altitude. En Jordanie, à Amman, située à un peu moins de 1 000 mètres d’altitude, les fortes pluies de ces dernières semaines se sont transformées hier en chute de neige. Le port d’Alexandrie, en Égypte, a été fermé en raison des intempéries et le mauvais temps doit se poursuivre au cours des deux prochains jours, selon les services de météorologie. Par ailleurs, un bateau égyptien, qui faisait route vers le Liban, s’est trouvé en difficulté au large des côtes nord d’Israël, en raison des intempéries. Après avoir lancé un message de détresse, le bateau a été escorté par un bâtiment de la marine israélienne jusqu’au port de Haïfa, où il doit rester ancré jusqu’à la fin de la tempête.
Il a neigé hier dans le pays à partir de 700 mètres, mais la neige tomberait très probablement à partir de 500 mètres, aujourd’hui, selon certaines prévisions météorologiques, et des responsables de la Défense civile ont conseillé aux citoyens d’éviter de circuler au-delà de cette altitude. En fait, la température ne devant pas baisser au-dessous de zéro sur le...