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L’Irak demande officiellement à la Ligue le report de la réunion Libanais et Palestiniens d’accord pour un sommet le 1er mars Hammoud va marteler aux Européens le refus arabe d’une guerre(photo)

Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud – le Liban assurant la présidence en exercice du sommet arabe –, communiquera aujourd’hui à ses homologues de l’Union européenne, qui se réunissent à Bruxelles, le refus des pays arabes d’une guerre contre l’Irak, a-t-il déclaré avant-hier samedi avant son départ pour la Belgique. En réponse à l’invitation que lui a transmise le chef de la diplomatie grecque, Georges Papandréou, qui avait assisté en tant qu’observateur le 16 février dernier au Conseil extraordinaire des ministres arabes des AE du Caire, et dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. « C’est l’occasion d’informer les Européens de la position arabe de rejet d’une guerre et de refus d’une agression contre un quelconque pays arabe », a indiqué le locataire du palais Bustros. Soulignant que « l’Europe a un rôle important et essentiel à jouer, notamment à la suite du sommet franco-africain et de (la déclaration) franco-germano-russe sur la nécessité d’une solution pacifique » à la question irakienne. Mahmoud Hammoud, qui sera accompagné à Bruxelles du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a également insisté sur le fait qu’il rappellera dans la capitale belge la nécessité de respecter la légalité internationale et de se limiter aux décisions du Conseil de sécurité des Nations unies, « seule source de référence » au cas où n’importe quel conflit survenait. Sauf qu’entre-temps, aucun consensus arabe sur la date du sommet ordinaire n’a eu lieu. Mahmoud Hammoud, qui avait reçu samedi le ministre palestinien de la Coopération internationale, Nabil Chaath, a indiqué au sortir de l’entretien que le Liban était « d’accord pour participer au sommet arabe à la date proposée : le 1er mars ». Même son de cloche, quelques minutes plus tard au cours de cette même conférence de presse commune, de Nabil Chaath : « L’Autorité soutient la tenue du sommet à la date proposée. (...) Nous appuyons de toutes nos forces la tenue d’un sommet arabe, et le plus rapidement possible. Nous soutenons (l’adoption) d’une position arabe claire, qui traduise une solidarité véritable en ce qui concerne la cause de la Palestine et de l’Irak », a martelé le ministre palestinien. Les craintes de l’Irak Sauf que ces prises de position sont intervenues avant que l’Irak ne demande très officiellement, hier dimanche, le report jusqu’après le 14 mars du sommet arabe (prévu en principe donc le 1er mars en Égypte, soit à Charm el-Cheikh, soit au Caire). Bagdad a affirmé vouloir attendre un rapport des inspecteurs en désarmement de l’Onu. Et selon une source diplomatique arabe, « l’Irak craint que les pays (de la Ligue) ne fassent pression sur lui et lui demandent de nouvelles concessions » à l’égard de l’Onu. Bagdad, qui avait auparavant informé la Ligue de son accord pour la tenue du sommet, a appelé l’organisation panarabe à informer les autres membres de son souhait de report, a précisé la même source. Dans son message, l’Irak explique que « les responsables (du pays) sont pris par la préparation des dossiers qui doivent être soumis aux inspecteurs Hans Blix et Mohammed el-Baradei, et par le suivi de la relation avec les inspecteurs ». La demande irakienne précise aussi qu’il est nécessaire en outre d’attendre le 14 mars, « afin que la situation se clarifie ». L’appel pressant de Moubarak Il n’empêche, aucune réaction officielle n’a pu être recueillie à la suite de cette demande irakienne : Mahmoud Hammoud étant en Belgique, accompagné du directeur des affaires politiques du palais Bustros ; le Premier ministre, Rafic Hariri, en Malaisie, pour participer au sommet des pays non alignés ; et la présidence de la République souligne qu’elle n’a pas été notifiée officiellement de cette demande. Sachant qu’outre le Liban et l’Autorité palestinienne, seize membres de la Ligue arabe sur vingt-deux ont donné leur accord pour la tenue du sommet arabe le 1er mars en Égypte. Les pays qui n’ont pas encore répondu à la Ligue sont, entre autres, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie. Le tout sur fond d’une polémique enflée samedi par le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Maher, qui a critiqué « les tentatives de certains pays arabes », qu’il n’a pas nommés, de retarder la tenue du sommet. Dans une interview au quotidien al-Hayat, il les avait accusés de vouloir se dérober à la recherche d’une solution pacifique à la crise irakienne, en prétextant que la date du 1er mars n’offrait pas de délai nécessaire pour préparer convenablement un sommet. Une position confirmée quelque vingt-quatre heures plus tard par le raïs lui-même – toujours avant que Bagdad ne fasse sa demande de report. « Un sommet arabe qui se tiendrait (après une éventuelle attaque contre l’Irak) serait sans objet et accentuerait la détérioration des rapports interarabes », a dit Hosni Moubarak dans l’avion qui le ramenait de Paris. Déplorant « l’inaction » des pays arabes et leur « incapacité à agir collectivement ». Avec, toujours en mémoire, les divergences apparues le 16 février lors de la réunion en urgence des chefs de la diplomatie arabes, qui était présidée par le Liban : le Koweït, puis le Qatar avaient vertement et officiellement critiqué Beyrouth et son ministre des AE, en raison d’un paragraphe de la résolution finale qui affirmait « la nécessité » pour les États arabes de s’abstenir « de tout soutien à une action militaire qui conduirait à une menace pour la sécurité et l’intégrité territoriale de l’Irak ». Le ministre palestinien de la Coopération internationale interrogé à l’issue de son entretien avec Mahmoud Hammoud par les journalistes du palais Bustros sur le point de savoir s’il appréhendait une recrudescence des attaques d’Ariel Sharon en cas de conflit en Irak, a souhaité que l’ensemble des forces arabes et internationales puissent, en commun, éviter cette guerre. « L’Irak fait ce qu’il a à faire, et nous avons entendu les rapports présentés au Conseil de sécurité, qui font état d’une coopération irakienne. Ils ont eu certaines remarques, mais dans le cadre de ce travail, la position arabe est la suivante : l’attachement de l’Irak aux résolutions onusiennes et, pour la planète, éviter la guerre », a-t-il affirmé. Déplorant cependant qu’un « dangereux » courant pro-guerre soit en train de gagner du terrain, « et nous implorons Dieu d’en protéger l’Irak et la Palestine », a souhaité Nabil Chaath.
Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud – le Liban assurant la présidence en exercice du sommet arabe –, communiquera aujourd’hui à ses homologues de l’Union européenne, qui se réunissent à Bruxelles, le refus des pays arabes d’une guerre contre l’Irak, a-t-il déclaré avant-hier samedi avant son départ pour la Belgique. En réponse à l’invitation...