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Murr attaque, Siniora répond : Les ministres de l’Intérieur et des Finances déclenchent une tempête parallèle

Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a demandé hier à son collègue des Finances, Fouad Siniora, de débloquer les sommes imparties à la Défense civile, en lui faisant assumer, dans un communiqué-diatribe tonitruant, la responsabilité de tout manquement, de toute négligence, qui amputeraient les opérations de secours et de sauvetage des Libanais en cas de grosses urgences. Élias Murr a d’abord évoqué les très dures conditions climatiques, les inondations et autres écroulements qui ont été la conséquence des tempêtes et des pluies torrentielles, ainsi que les besoins urgents des Libanais de recourir aux services et aux secours de la Défense civile, « dont les hommes, engagés comme volontaires, débordent d’efforts et multiplient les sacrifices pour venir en aide à leurs concitoyens ». Pour ensuite attaquer sans ambages : « Au lieu de donner à la direction générale de la Défense civile tous les soutiens possibles pour qu’elle puisse renforcer sa capacité à intervenir, et être plus efficace dans les secours prodigués à la population, le ministre des Finances s’emploie à paralyser le travail de la Défense nationale. En ne transférant pas les sommes dues ; en ne débloquant pas les crédits alloués à l’équipement des 135 centres, créés par le ministère de l’Intérieur au cours des deux dernières années, en ambulances, en tracteurs, en divers engins et autres outils indispensables ; et en n’appliquant pas le décret relatif au fait de cadrer les éléments de la Défense civile », a accusé le ministre de l’Intérieur. « Le comportement du ministre des Finances est désolant dans tous les sens du terme, il fait montre d’une totale absence du sens des responsabilités, il est injuste – et pour les citoyens et pour la Défense civile. C’est un comportement hors la loi », a-t-il asséné. « Et si le ministre des Finances va prétendre que personne ne l’a repris sur ce sujet, qu’il se souvienne que la loi et les usages impliquent le paiement des droits des institutions – dont la Défense civile et ceux qui y servent – d’une façon naturelle, sans que l’on doive supplier ou être redevables de quoi que ce soit. Et ce paiement a cessé depuis cinq mois », a ajouté Élias Murr. « Les opérations de la Défense civile sont parmi les droits fondamentaux des citoyens, et le comportement du ministre des Finances n’entamera pas la détermination du ministère de l’Intérieur, qui compte aujourd’hui plus de 4 000 volontaires qui, sans rien demander en retour, aident et sauvent les Libanais », a-t-il conclu. Appuyé en cela sans réserve par le très lahoudien député du Metn, Antoine Haddad, qui s’est déclaré « surpris » par le non-paiement du ministre des Finances des échéances dues à la Défense civile. La réponse de Siniora La réponse du ministère des Finances n’a pas tardé, et comme l’accusation d’Élias Murr, elle s’est faite par voie de presse. Ainsi, Fouad Siniora s’est déclaré surpris de cette « nouvelle tendance » venue colorer d’une façon impromptue la vie politique libanaise : « Certains ministres s’adressent à leurs collègues par voie de presse, et leur font assumer la responsabilité loin des réalités et de la vérité », assène le communiqué. L’ironie est ensuite de mise, puisque Fouad Siniora a fait part de sa compréhension à l’égard de la « découverte » faite par son collègue de l’Intérieur. « Il s’est rendu compte que la responsabilité est trop lourde, alors il a voulu la partager avec d’autres que lui », a-t-il fait entendre. Regrettant qu’Élias Murr n’ait pas fait montre de coopération « avec l’ensemble des ministres, qui n’ont jamais hésité à collaborer et à se tenir aux côtés » de leurs différents collègues, « pour faire face aux problèmes et autres imprévus – y compris les conséquences des intempéries; au lieu de jeter les responsabilités sur un collègue qui sait pertinemment qu’il n’a pas à les assumer », souligne le communiqué. Le ministre des Finances a également tenu à faire remarquer à Élias Murr que les sommes qui ont été consacrées à la Défense civile en 2001 et en 2002 tournent autour de « soixante milliards de livres libanaises ». Incluse l’adjudication relative à l’octroi d’équipements et autres engins nécessaires aux opérations de la Défense civile, « et dont le montant s’élève à 18,5 milliards de livres libanaise ». Cela sans compter les « trois milliards de livres libanaises » transférés par le ministère des Finances « en 2003 » au profit de l’institution en question. En conclusion, le ministère des Finances rappelle « son souci constant de veiller, en même temps, aux intérêts du Trésor et à ceux des citoyens, et son total attachement à l’application des lois, dont celles du budget, dans les délais impartis. Ce qui garantit l’intérêt public et facilite le travail de l’ensemble des ministères », termine le communiqué.
Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a demandé hier à son collègue des Finances, Fouad Siniora, de débloquer les sommes imparties à la Défense civile, en lui faisant assumer, dans un communiqué-diatribe tonitruant, la responsabilité de tout manquement, de toute négligence, qui amputeraient les opérations de secours et de sauvetage des Libanais en cas de grosses...