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Courrier Les maronites, une entité pleinement arabe et pleinement chrétienne

En fait de minorité, les maronites forment aujourd’hui la grande majorité chrétienne du Liban et se trouvent au Liban puis dans la diaspora. Mais à l’origine, cette communauté se limitait aux disciples d’un saint ermite nommé Maroun. Il vivait au IVe siècle dans une cabane auprès d’un ancien temple païen qu’il avait consacré à Dieu. Il était l’ami d’une grande figure de la chrétienté, saint Jean Chrysostome. Lorsque celui-ci dut s’exiler à la fin de sa vie, il écrivit à saint Maroun pour se recommander à ses prières. À la mort de saint Maroun, vers 410, un monastère fut édifié sur sa tombe, dans la région d’Apamée, au bord de l’Oronte. Des laïcs se placèrent sous la direction des moines. On désignait les uns et les autres par des périphrases. Par exemple : « ceux du monastère de Maroun ». En définitive, la formule courte « maronites » prévaudra. Jusqu’ici, cependant, les maronites n’ont rien de particulier. Tous les chrétiens de Syrie sont, pour ainsi dire, logés à la même enseigne. La division causée par le concile de Chalcédoine donne aux maronites l’occasion de se distinguer des réfractaires jacobites (qui défendent le « monophysisme » et qui formeront l’Église syrienne). Tandis que les couvents se multiplient (de même que les heurts avec les « monophysites »), la communauté maronite acquiert une réelle autonomie. Cette autonomie culmine avec la création d’un patriarcat indépendant, entre 702 et 712 environ, alors que les troubles politiques ont laissé vacant le Siège d’Antioche. Á l’occasion de cet établissement officiel, la discipline et la liturgie prennent une forme fixe. Il est difficile d’apprécier dans quelle mesure elles ont innové à partir d’un fond commun (la 1re messe célébrée par saint Paul à Antioche). Les transformations au gré des régions et des couvents étaient d’ailleurs tout à fait admises. Quoi qu’il en soit, l’Église maronite possède désormais un caractère qui lui est propre. Une gigantesque œuvre anonyme intitulée la Chronique syriaque atteste également d’une production littéraire dès le VIIe siècle. À cette époque, les maronites disposent d’une force armée que les chefs de l’aristocratie terrienne mettent au service du gouvernement byzantin, comme s’ils traitaient d’égal à égal. Au détour des occasions, ils absorberont des Araméens, des réfugiés ou des Mardaïtes, ces redoutables mercenaires chrétiens. Les maronites sont déjà devenus une véritable nation. Aujourd’hui, les différentes communautés confessionnelles chrétiennes, musulmanes et druzes composent le Liban. Les chrétiens Libanais s’affirment pleinement arabes et pleinement chrétiens. Sylvain THOMAS
En fait de minorité, les maronites forment aujourd’hui la grande majorité chrétienne du Liban et se trouvent au Liban puis dans la diaspora. Mais à l’origine, cette communauté se limitait aux disciples d’un saint ermite nommé Maroun. Il vivait au IVe siècle dans une cabane auprès d’un ancien temple païen qu’il avait consacré à Dieu. Il était l’ami d’une grande...