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Société - La fermeture des trois pubs à la rue de l’USJ pourrait traîner Affaire de mœurs ou mauvaise application de la loi ?

Il semble que l’affaire de la fermeture jeudi, de trois pubs, le Nabab, le Long Bar et l’Élement, situés à la rue de l’Université Saint-Joseph (USJ), face à l’église des pères jésuites, ne sera pas réglée de sitôt. D’autant plus qu’au moins l’un des pubs incriminés a décidé de faire appel. Les trois pubs avaient été fermés à la suite d’une décision du juge des référés Mahmoud Mekkiyé, qui avait ordonné de mettre les trois établissements définitivement sous scellés. S’agit-il d’une affaire de mœurs, ou d’une question en rapport avec l’application de la loi relative à l’octroi des permis ? Une chose est sûre : des dizaines d’employés se sont retrouvés au chômage du jour au lendemain, et quelques centaines de milliers de dollars d’investissements seraient définitivement perdus. D’après la décision du juge des référés, les trois pubs constituaient une nuisance pour l’église voisine des pères jésuites. Une source de la Compagnie de Jésus a déclaré hier à L’Orient-Le Jour que « des actes indignes d’un lieu de culte » se produisaient près de l’église. « La musique et les klaxons gênaient, durant la nuit. Et nous constations souvent, le lendemain matin, la présence de seringues et de préservatifs » dans le parking jouxtant la résidence jésuite, a indiqué cette même source. « Nous avons fait valoir la dignité de l’église. Un expert est venu durant deux nuits pour constater de par lui-même ce qui se produisait », a-t-elle ajouté. Les pères jésuites avaient ensuite intenté un procès contre les trois pubs. À première vue, il s’agirait donc uniquement d’une affaire de mœurs. À ces allégations, l’un des responsables des trois pubs affirme qu’une compagnie de sécurité, nommée Prosec, avait été chargée par les établissements d’empêcher tout acte pouvant gêner les pères jésuites. « De plus, nos clients sont pour la plupart des fils de responsables. Ils n’ont pas besoin d’aller dans un parking pour faire ce dont on les accuse ! » a-t-il indiqué à L’Orient-Le Jour. Soulignons, par ailleurs, que du point de vue légal, la loi requiert une distance de vingt mètres entre un lieu de culte et un restaurant (il n’existe pas de législation spéciale pour les pubs, et ces derniers bénéficient du permis valable pour des restaurants ; à défaut de quoi, ils seraient classés, selon la loi, avec les cabarets). Mais certains font valoir, à juste titre, que des restaurants et des cafés sont situés à quelques mètres des mosquées, au centre-ville, et qu’ils ne sont pas menacés de fermeture pour autant. Et il n’est pas sûr que les trois pubs fermés à la rue de l’USJ soient en infraction à ce niveau. Pour une source autorisée de l’Élement, la fermeture aurait été motivée, sur le plan légal, par le fait que les établissements ne possèdent pas encore de permis du ministère du Tourisme. Mais les propriétaires des pubs rejettent cet argument, sous prétexte que « personne ne possède vraiment un permis, mais que tous sont en règle ». L’un d’entre eux explique : « Le permis-restaurant n’est octroyé aux ubs qu’au terme de trois étapes : il faut d’abord que les propriétaires présentent un contrat de bail et des papiers administratifs au ministère du Tourisme. Lequel octroie un papier considéré comme une “première étape du permis”. » Il faut ensuite assurer un parking – élément principal de la « deuxième étape » – puis, enfin, un permis d’exploitation. Un processus long, au bout duquel seuls quelques établissements seraient parvenus à obtenir un permis d’exploitation, ajoute-t-il. À Beyrouth, la plupart des pubs, dont les trois fermés jeudi, se contenteraient de la « première étape » pour fonctionner. Une application étrange d’une loi qui n’est pas sans provoquer des abus, et qui mériterait bien certains éclaircissements.
Il semble que l’affaire de la fermeture jeudi, de trois pubs, le Nabab, le Long Bar et l’Élement, situés à la rue de l’Université Saint-Joseph (USJ), face à l’église des pères jésuites, ne sera pas réglée de sitôt. D’autant plus qu’au moins l’un des pubs incriminés a décidé de faire appel. Les trois pubs avaient été fermés à la suite d’une décision...