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Coordination libano-syrienne accrue et mesures draconiennes le long de la ligne bleue

C’est aujourd’hui samedi que le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, se réunira avec son homologue syrien, Moustapha Tlass, en présence de quelques responsables militaires des deux pays. Une visite des bords du Barada on ne peut plus officielle : invitation lancée en bonne et due forme, accueil de Hraoui par Tlass en personne à la frontière libano-syrienne, puis trajet à deux jusqu’au ministère de la Défense dans la capitale syrienne. Ces concertations entre Beyrouth et Damas interviennent au moment où les États-Unis continuent de masser des troupes dans la région, au moment où l’on parle de plus en plus d’attaque contre l’Irak, et au moment, également, où Colin Powell, l’incontournable secrétaire d’État US, évoque clairement un remodelage de la carte proche-orientale une fois clos le dossier irakien. Voilà, en gros, les principaux sujets qui seront débattus entre les deux parties, sans oublier, à l’aune des indispensables coordination et coopération entre les deux pays, les conséquences, les séquelles, les impacts de la guerre contre l’Irak. Et c’est dans le même état d’esprit que s’est inscrite la visite à Damas, il y a quelques jours, du commandant en chef de l’armée, Michel Sleimane. Il était accompagné de plusieurs hauts responsables militaires et s’était entretenu avec son homologue syrien, ainsi qu’avec de grands cadres de l’armée syrienne. Un entretien dont les détails sont restés secrets, mais qui a, en gros, porté sur les menaces israéliennes (surtout après la réélection d’Ariel Sharon) et la guerre contre l’Irak. Notons d’ailleurs que le général Sleimane avait été reçu par le président syrien, Bachar el-Assad. Ont également été évoquées, au cours des entretiens bilatéraux, les mesures qu’il faudrait adopter au Liban-Sud pour faire face à toute tentative d’Ariel Sharon visant à pousser les Palestiniens à l’exode vers le Liban. D’autant plus que les rapports entre les mains des responsables libanais et syriens font clairement état d’une volonté du Premier ministre israélien de profiter de la guerre en Irak pour mettre à exécution sa politique « de transfert ». Des sources bien informées ont, à ce sujet, évoqué des mesures préventives prises à la frontière, parallèlement à de très strictes directives qui ont été données aux forces de sécurité, afin d’empêcher à tout prix toute infiltration ou tout exode palestiniens en direction de notre pays. Sachant que le Liban ne permettrait en aucun cas un nouveau Marj Zhour et interdirait toute expulsion de Palestiniens en direction de son territoire. Ainsi, l’armée libanaise s’en est allée inspecter la zone méridionale du pays, a pris bonne note de tout ce qui a été fait (sacs de sable entassés, tranchées creusées, barbelés et cubes de béton isntallés, etc.), et a décidé de les renforcer au maximum, pour empêcher ces infiltrations et cet éventuel exode. D’autant plus que le Liban, se basant sur les informations qu’il possède, a fait part à la direction de la Finul de son inquiétude à l’égard du danger qui sourd le long de la frontière, et l’a informée des mesures qu’il a adoptées – lesquelles ont été applaudies par le secrétaire général de l’Onu tout au long de son rapport précédant le renouvellement pour six mois de la force onusienne. De même, le Liban a informé, par les voies diplomatiques, Washington, Paris, et d’autres capitales amies, de tout ce qui a été entrepris à sa frontière méridionale. Leur rappelant les menaces d’Ariel Sharon et les accusations de Tel-Aviv lancées contre le Hezbollah, accusé par Israël de collaboration avec el-Qaëda puis avec le régime de Bagdad et les mettant en garde contre les conséquences d’une agression israélienne au moment de l’offensive anti-Irak contre les intérêts libanais et syriens. De leur côté, les États-Unis ont confirmé au Liban, par les canaux diplomatiques, que la guerre est inéluctable, soulignant la possible instauration d’un nouveau « système » dans la région. Voilà pourquoi le Liban devrait adopter une position des plus claires, surtout que son cas sera étudié en très haut lieu. Philippe ABI-AKL
C’est aujourd’hui samedi que le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, se réunira avec son homologue syrien, Moustapha Tlass, en présence de quelques responsables militaires des deux pays. Une visite des bords du Barada on ne peut plus officielle : invitation lancée en bonne et due forme, accueil de Hraoui par Tlass en personne à la frontière libano-syrienne, puis trajet à...