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Boutros : La guerre contre l’Irak va aggraver la menace terroriste

Deux anciens ministres des Affaires étrangères, Fouad Boutros et Farès Boueiz, ont commenté hier à partir de Bkerké les derniers développements de l’affaire irakienne. M. Boutros a noté « l’absence de cohésion arabe » et le « manque de vision claire des objectifs politiques » des pays arabes, en cette heure critique pour l’Irak. Selon l’ancien ministre des AE, les pays arabes « ne sont pas libres » de réagir à l’opération américaine, « pour des considérations internes et externes ou à cause de certains engagements ». « On fait un peu de solidarité de complaisance, mais c’est de pure forme », a-t-il encore commenté. « Il me semble, a dit M. Boutros, que les arguments avancés par le secrétaire d’État américain Colin Powell ne justifient pas une guerre. Mais je pense que le président Bush et les États-Unis, pour diverses raisons, souhaitent se débarrasser du régime du président Saddam Hussein. Ce désir ne date pas d’aujourd’hui. Il n’est pas né après les événements du 11 septembre (...) Mais s’ils y avaient pensé avant, ils n’auraient pu obtenir d’appui, ni intérieur ni extérieur, à leur politique. Ils se servent aujourd’hui du 11 septembre et de ce qu’on appelle terrorisme comme prétextes (...) pour renverser Saddam Hussein (...) À mon avis, cette opération n’aura pas d’effet sur le terrorisme, au contraire. Il va aggraver la menace terroriste. Il va aussi provoquer un certain désordre qui, à long terme, aura des conséquences à l’échelle régionale et mondiale. » Au sujet du voyage du patriarche Sfeir aux États-Unis, M. Boutros a déclaré qu’à sa connaissance, sa date n’a pas encore été fixée. Enfn, l’ancien ministre a déclaré qu’il n’avait pas « de lecture propre » des rencontres que le président syrien tient avec des personnalités libanaises, mais qu’il espérait qu’elles donneront « de bons résultats pour le Liban, mais bons comme moi je l’entends ». Pour sa part, M. Boueiz a jugé que « ce que Colin Powell a exposé hier ne constitue pas des preuves. Il n’a pas réussi, comme durant la crise de la baie des Cochons, à Cuba, à produire des photos claires des armes cachées ». L’ancien ministre a redouté que la guerre en Irak ne conduise à une série de guerres ethniques et confessionnelles sans fin, qui répondraient au vœu secret d’Israël, l’un des acteurs cachés de ce conflit. De même qu’il redoute qu’Israël ne profite de la guerre en Irak « pour liquider la cause palestinienne, en poussant à l’exode ses chefs, puis le peuple ».
Deux anciens ministres des Affaires étrangères, Fouad Boutros et Farès Boueiz, ont commenté hier à partir de Bkerké les derniers développements de l’affaire irakienne. M. Boutros a noté « l’absence de cohésion arabe » et le « manque de vision claire des objectifs politiques » des pays arabes, en cette heure critique pour l’Irak. Selon l’ancien ministre des AE, les...