Hamadé réclame la participation de l’opposition chrétienne au prochain gouvernement

Le ministre des Déplacés, Marwan Hamadé, a affirmé que « le remaniement ministériel sera assurément une échéance printanière », estimant nécessaire que la crise irakienne prenne fin avant que ne soit abordé le sujet du nouveau gouvernement. Dans un entretien accordé samedi à Radio Liban libre, M. Hamadé a mis en garde contre « l’aventurisme » et « le risque » que pourrait constituer un remaniement ministériel en l’absence d’unité interne. « Le nouveau gouvernement doit être plus représentatif et doit calmer les appréhensions de nouveaux segments de la société libanaise. Et je veux désigner particulièrement l’opposition chrétienne qui, à travers ses prises de position durant les débats sur le budget à la Chambre, a montré qu’elle pouvait être un partenaire essentiel à toute nouvelle formule » ministérielle, a souligné le ministre des Déplacés. « Le remaniement ministériel n’était pas à l’ordre du jour il y a un an. Le sujet n’a commencé à être évoqué sérieusement qu’à la veille du Sommet de la francophonie. À l’époque, on avait dit que le nouveau gouvernement suivrait la tenue du sommet. Puis il a été dit que le remaniement aurait lieu au lendemain de Paris II. Après le succès de la conférence, on a prévu que ce changement se produirait une fois le budget voté. Mais avec la majorité de 72 voix obtenue à la Chambre, le cabinet a repris confiance et le Premier ministre n’a pas été vaincu », a indiqué M. Hamadé. Le ministre a par ailleurs prôné le retour au calme sur la scène interne après la querelle sur le téléphone mobile. « Si nous ne pouvons pas nous mettre d’accord sur un seul chiffre concernant un dossier, comment allons-nous procéder à un remaniement ministériel? Il faut du calme et un consensus interne. Si le nouveau gouvernement n’est plus qu’une question de semaines, le consensus doit persister durant des mois, sinon jusqu’à la fin du mandat » Lahoud, a-t-il poursuivi. Interrogé sur les positions du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, à l’égard de l’opposition chrétienne, M. Hamadé a indiqué: « Lorsque la lutte était pour la défense des libertés, des droits électoraux lors de la partielle du Metn ou des libertés médiatiques dans le cadre de l’affaire MTV, Joumblatt n’était pas neutre ni hostile à l’opposition chrétienne. Le parti était opposé aux arrestations qui ont eu lieu à la suite de la visite du patriarche Sfeir dans la montagne et à ce qui s’est produit au niveau du code de procédure pénale (...). J’étais près de lui quand il a appelé le président de la République, Émile Lahoud, pour lui demander de dépasser les tiraillements. Le président Lahoud avait été positif. » « Mais quand l’opposition chrétienne s’est rendue à Los Angeles et que son attitude est devenue progressivement hostile à la Syrie, il y a eu une rupture avec l’option stratégique de Walid Joumblatt. Laquelle est celle du pays tout entier, c’est-à-dire celle du pacte national et de l’accord de fraternité et de coopération avec la Syrie », a-t-il conclu.