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Justice - La tension provoque des frictions multiples, après la grenade de samedi Un avocat arrêté pour outrage à magistrat

Un incident qui en dit long sur l’état d’esprit des avocats et des magistrats au Palais de justice de Beyrouth. Après l’agression contre le juge Nachar, les nouvelles mesures de sécurité qui ont poussé les avocats à se lancer dans une grève de plusieurs jours et la découverte d’une grenade samedi dernier devant le bureau du juge Mohammed Masri, assesseur à la cour criminelle de Beyrouth, les nerfs sont tendus à l’extrême. C’est du moins ainsi que ceux qui ont assisté à l’altercation d’hier entre le président de la cour d’appel Samir Alyé et l’avocat Mounir Sadek préfèrent l’expliquer. Dans les faits, le président Samir Alyé présidait une audience lorsque l’avocat Mounir Sadek est entré dans la salle du tribunal. Le président lui a alors demandé la raison de sa présence sur les lieux et Mounir Sadek a répondu qu’il était avocat. Le président l’a prié de montrer sa carte. L’avocat s’est fâché, mais s’est aussi exécuté, tout en se considérant insulté. Le représentant du parquet, le juge Johnny Kazzi, l’a alors prié de quitter les lieux. Tout en se dirigeant vers la porte, l’avocat a lancé des insultes à la cour. Ce qui lui a valu d’être placé en état d’arrestation par le procureur de Beyrouth, M. Joseph Maamari, qui n’a pas eu besoin, pour ce faire, d’une autorisation du conseil de l’Ordre des avocats, Mounir Sadek ayant été pris en flagrant délit d’outrage à magistrat. L’incident risque d’avoir des répercussions sur la situation générale au Palais de justice, où la méfiance semble régner entre toutes les parties. L’enquête sur la grenade de samedi Par ailleurs, le procureur de Beyrouth Joseph Maamari et l’avocat général Johnny Kazzi ont poursuivi hier l’enquête sur l’affaire de la grenade trouvée samedi devant le bureau du magistrat Mohammed Masri. Selon les premières investigations, la grenade aurait été déposée après l’horaire de travail, c’est-à-dire vers 14 heures. Ce qui permet de limiter le cercle des recherches. Car, à la fin de l’horaire légal, la porte principale est fermée et seule reste ouverte la porte devant le commissariat du Palais de justice. C’est pourquoi les représentants du parquet comptent entendre les personnes qui se sont trouvées au Palais de justice, samedi après les horaires légaux, notamment les ouvriers chargés de l’entretien des lieux et les gardiens du commissariat. Le juge Kazzi a effectué hier un examen des lieux où a été trouvée la grenade et il a demandé une expertise des services concernés pour connaître les spécificités de cette grenade. Même si, officiellement, on cherche à minimiser l’impact de cet incident, les esprits restent échauffés et la tension ne cesse de monter. Sur un autre plan, un détenu dans les incidents de Denniyé, Ihab el-Banna, a été conduit hier auprès du procureur général Adnane Addoum, à sa propre demande. Banna a entamé il y a quelques jours une grève de la faim et il a souhaité rencontrer le juge Addoum pour lui exposer les raisons de son initiative. Le temps de cette rencontre, des mesures de sécurité très strictes ont été prises, pour que le détenu ne puisse être en contact avec personne en se rendant au bureau du procureur.
Un incident qui en dit long sur l’état d’esprit des avocats et des magistrats au Palais de justice de Beyrouth. Après l’agression contre le juge Nachar, les nouvelles mesures de sécurité qui ont poussé les avocats à se lancer dans une grève de plusieurs jours et la découverte d’une grenade samedi dernier devant le bureau du juge Mohammed Masri, assesseur à la cour...