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La campagne des médias haririens critiquée par divers milieux politiques

Seule entorse à la trêve politique imposée par Damas, l’affaire du réseau cellulaire continue à susciter une polémique qui a forcément des répercussions négatives sur le processus de privatisation du secteur. Certains observateurs se posent dans ce cadre un certain nombre de questions quant à l’hostilité du Premier ministre Rafic Hariri au ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi : comment justifier, par exemple, la campagne de M. Hariri et des médias dont il est le propriétaire contre un membre de son gouvernement, d’autant plus que M. Cardahi était engagé dans des pourparlers avec les deux sociétés LibanCell et Cellis pour un renouvellement du contrat de gestion de la téléphonie mobile jusqu’en juin, et ce dans des conditions favorables à l’État ? Or, ajoutent les mêmes sources, cette campagne a de toute évidence affaibli la position du ministre dans ces négociations, et il a été contraint de se plier en fin de compte aux exigences des deux compagnies. En outre, les attaques en règle du président du Conseil contre Jean-Louis Cardahi ont été menées alors même que le gouvernement s’apprête à privatiser le secteur. Résultat : ces mêmes observateurs se demandent si M. Hariri ne cherche pas ainsi à rebuter les entreprises intéressées par l’acquisition du réseau, de manière à privilégier Cellis et LibanCell dans l’opération de privatisation. Preuve en est que les cahiers de charge élaborés à cet effet ont été visiblement taillés à la mesure des deux compagnies ; ce qui laisse effectivement planer de nombreux doutes quant aux véritables intentions du Premier ministre… Des sources politiques vont même jusqu’à reprocher à M. Hariri de n’être pas conscient du fait que la polémique en cours ne manquera pas d’avoir des répercussions négatives sur la situation générale et sur la privatisation du réseau cellulaire en particulier. S’il réalise en revanche que son attitude risque de nuire au processus de privatisation, pourquoi et comment permet-il que la polémique se poursuive ? Pis encore, le chef du gouvernement jette de l’huile sur le feu et ne fait rien pour inciter ses médias à mettre un terme à leurs attaques contre le ministre des Télécom. Autre question légitime que l’on se pose dans ces milieux : pourquoi M. Hariri ne se hâte-t-il pas de convoquer le Conseil des ministres pour débattre de la question au sein des institutions ? Pourquoi d’autre part le chef du gouvernement n’assume-t-il pas ses responsabilités à l’égard d’un membre de son cabinet ? Concrètement, si les accusations de M. Hariri sont fondées, M. Cardahi doit rendre des comptes. Dans le cas contraire, il conviendra d’engager des poursuites contre l’auteur de ces allégations. En effet, la confrontation entre les deux hommes a trop duré, d’autant plus que le gouvernement cherche à privatiser le secteur de la téléphonie mobile dans les meilleures conditions possibles. Quoi qu’il en soit, certains députés estiment que la polémique sur le cellulaire allonge de toute évidence la durée de vie du gouvernement actuel. En effet, son départ est hors de question tant que le problème n’est pas réglé. Sauf si le Conseil des ministres décide, lors de sa réunion prévue pour demain mercredi, de désamorcer la tension née de cette polémique en cessant au moins de la médiatiser. Philippe ABI AKL
Seule entorse à la trêve politique imposée par Damas, l’affaire du réseau cellulaire continue à susciter une polémique qui a forcément des répercussions négatives sur le processus de privatisation du secteur. Certains observateurs se posent dans ce cadre un certain nombre de questions quant à l’hostilité du Premier ministre Rafic Hariri au ministre des...