Cellulaire - KPMG confirme les chiffres de Cardahi Un contrat de surveillance sera signé avec Ericsson

Dans la bataille de chiffres que se livrent le ministre des Télécomunications Jean-Louis Cardahi et le Premier ministre, Rafic Hariri, qui s’acharne, à travers ses médias et ses députés, à discréditer la gestion de son ministre et à ternir, si possible, sa réputation de probité, M. Cardahi a marqué hier un point important. Il a fait confimer par la compagnie internationale d’audit et de vérification des comptes KPMG l’exactitude des chiffres que le ministère a avancé au sujet des recettes du cellulaire, depuis septembre dernier. La compagnie KPMG a signé un rapport certifiant que les chiffres inscrits dans le tableau soumis aux responsables (et dont L’Orient-Le Jour a reproduit la teneur dans son édition du 18 janvier), sont tout à fait conformes aux chiffres figurant dans les rapports mensuels établis et signés par les deux sociétés Cellis et LibanCell et transmises au ministère des Télécommunications. Ces chiffres confirment les montants des recettes mensuelles du cellulaire depuis cette date et prouvent que des bénéfices supplémentaires substantiels sont réalisés depuis que les deux sociétés sont gérées pour le compte de l’État, c’est-à-dire depuis le 1er septembre, par rapport aux recettes enregistrées durant la période antérieure. La part de l’État, après cette prise en charge, est passée en moyenne à 47,3 millions de dollars, contre 20,6 millions de dollars pour la période antérieure, soit un bénéfice supplémentaire de plus de 20 millions de dollars. Un quotidien appartenant à M. Hariri s’était dépensé en vain pour prouver le contraire. Il était allé jusqu’à affirmer que l’État enregistrait, du fait du cellulaire, des pertes mensuelles de 100 000 dollars ! Difficiles négociations Entre-temps les négociations du ministère avec les deux compagnies de gestion Cellis et LibanCell continuent d’être difficiles. Les contrats de gestion jusqu’au 30 juin sont discutés au mot et à la virgule. Mais des points ont quand même été enregistrés par le ministère. C’est ainsi qu’il a enfin imposé aux sociétés l’installation d’un équipement de contrôle. Le contrat de surveillance sera signé avec la société suédoise Ericsson, dont un représentant se trouve à Beyrouth depuis mardi. Selon une source au ministère, l’installation de cet équipement va permettre aux responsables de se rendre compte de l’étendue des anomalies qui prévalaient au niveau de l’exploitation du réseau GSM par Cellis et LibanCell. Par ailleurs, le ministère devra transiger sur le coût du développement (upgrading) du réseau depuis septembre. Aux dernières nouvelles, l’État devra payer 13 millions de dollars aux deux sociétés, pour dix mois de développement, le coût de celui-ci étant partagé entre les sociétés et le ministère dans la proportion de deux tiers à un tiers. On rappelle que les deux sociétés touchent, chacune, 15 millions de dollars, comme frais de gestion. Au sujet du risque de voir les deux compagnies s’entêter à négocier au-delà de la période prévue par le contrat de gestion actuel, soit le 31 janvier 2003, une source informée au ministère des Télécoms a assuré que l’État pourrait, en cas de mauvaise volonté évidente, porter plainte contre les sociétés pour entrave au fonctionnement d’un service public. Enfin, le ministère des Télécoms répondra aujourd’hui aux chiffres avancés hier par un quotidien appartenant à Rafic Hariri, qui prétend que les abonnements au téléphone fixe sont en recul, depuis l’arrivée au ministère de M. Cardahi. On assure, au ministère, que les attaques en tout genre lancées contre M. Cardahi sont fonction directe du contrôle que le ministre a réussi à imposer dans son département.