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Actualités

Qui a vu la pièce de 25 livres ?

La Banque du Liban a mis en circulation cinq millions de pièces de 25 livres. C’était sans compter avec la prodigalité suffisante des Libanais qui regardent déjà avec dédain la pièce de 100 livres. À la boulangerie, la caissière réclame sans vergogne 2 500 livres, quand la facture est de 2 400 livres. Mieux, au café, le garçon ne prend pas la peine de rendre la monnaie sur un billet de 5 000 livres quand le prix d’un expresso n’est « que » de 4 500 livres. Il s’arroge le pourboire d’office, comme la boulangerie arrondit ses fins de mois en prenant une deuxième TVA, pour sa poche. Protester vous expose à des regards de commisération. La petite monnaie n’est pas seulement indigne des clientes de ces hauts lieux chic et toc. Le chauffeur de taxi-service refuse aussi de prendre les piécettes au motif que « personne ne les accepte ». Résultat : « Nous avons le plus grand mal à écouler les cinq millions de pièces de 25 livres émises. Les supermarchés n’en veulent pas », témoigne Lucien Moubayed, à la Banque centrale. L’idée de frapper ces nouvelles pièces appartient au ministère des Finances qui pensait limiter l’effet inflationniste de la TVA sur les produits à petits prix, en permettant d’établir des factures à 1 375 livres, par exemple, qui représente un prix de 1 250 livres augmenté de 10 % de TVA. Las ! Quand l’argent n’a pas le goût du travail, il perd sa saveur. Imaginez donc les Européens jeter à la poubelle leurs pièces de cinq cents d’euro, soit un peu moins de 100 LL. Ah ! J’oubliais : nous, Libanais, sommes « différents ». Sibylle RIZK
La Banque du Liban a mis en circulation cinq millions de pièces de 25 livres. C’était sans compter avec la prodigalité suffisante des Libanais qui regardent déjà avec dédain la pièce de 100 livres. À la boulangerie, la caissière réclame sans vergogne 2 500 livres, quand la facture est de 2 400 livres. Mieux, au café, le garçon ne prend pas la peine de rendre la monnaie...