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La situation régionale exige le maintien de Hariri à la tête du gouvernement

Quand le différend opposant les première et troisième magistratures de l’État a éclaté au grand jour à l’occasion du dernier Conseil des ministres, certains y ont vu la fin du mandat de M. Hariri et son remplacement par un nouveau Premier ministre capable de s’entendre avec le président de la République sur tous les dossiers en souffrance, notamment ceux de la réforme administrative, des nominations et d’une nouvelle loi électorale. Cela pour que le chef de l’État puisse terminer son mandat en ayant accompli les réformes nécessaires à l’établissement de l’État de droit et des institutions et qui demeurent irréalisables en raison des divergences qui opposent les deux hommes. C’est alors que les médias ont commencé à avancer les noms d’éventuels candidats à la succession de M. Hariri, et même ceux de ministrables. C’était sans compter sur la vigilance de la Syrie qui a estimé que la situation au Liban ne permettait pas ce changement, surtout à la veille d’éventuels développements sur la scène régionale. Damas a donc notifié les personnes intéressées de la nécessité de maintenir M. Hariri en place pour des considérations économiques et financières évidentes, ainsi que pour faire face aux développements régionaux qui imposent un gouvernement fort, capable de garantir un minimum de solidarité sur le plan national. Toutes les rumeurs autour d’une éventuelle démission de M. Hariri une fois le budget approuvé, sur la désignation d’un nouveau gouvernement dont le chef serait chargé de superviser la prochaine élection présidentielle, ou même sur un remaniement ministériel se sont tues une fois les pôles du pouvoir et les politiciens informés de la position syrienne. Puisque M. Hariri semble indispensable dans les circonstances actuelles, une entente devient nécessaire avec le président de la République. D’autre part, tant que la situation régionale demeurera tendue du fait des menaces américaines contre l’Irak, ce sujet devra se voir accorder la priorité absolue, loin de toute divergence sur les dossiers internes. D’autant plus que les Libanais, toutes communautés et appartenances politiques confondues, réalisent les dangers que constitue la tension régionale, ce qui aide à raffermir le front interne et à reléguer les dissensions intestines au second plan. Cette solidarité, estime la Syrie, ne doit pas se limiter aux pôles du pouvoir, mais s’étendre à toutes les tranches de la population libanaise. Pour cela, il s’agit d’entreprendre une ouverture en direction de l’opposition modérée à Kornet Chehwane ou en direction du patriarche Sfeir qui représente l’autre point de vue, sachant que tant Kornet Chehwane que Bkerké sont convaincus des dangers de l’étape actuelle. La réunion qui a groupé le président de la République et le Premier ministre à Baabda s’inscrit donc dans le cadre des conseils syriens. Il est donc nécessaire que les première et troisième magistratures préservent un minimum d’entente, du moins jusqu’à la date de la frappe américaine contre l’Irak, surtout que l’opposition, notamment Kornet Chehwane, accorde la priorité à la situation régionale dans l’attente d’éventuels développements. Alors que certains pôles du pouvoir s’attendent que l’actuel gouvernement reste en place jusqu’à la date de la frappe américaine contre l’Irak et estiment que la formation d’un nouveau gouvernement dépendrait alors de la nature et de l’ampleur de cette frappe, d’autres, ainsi que plusieurs députés et politiciens craignent que l’opération militaire ne vienne compliquer encore plus la situation locale et empêcher la mise en place d’un nouveau cabinet. Ils estiment donc nécessaire la désignation d’un nouveau gouvernement solidaire et capable d’affronter la situation qui pourrait découler d’une éventuelle attaque américaine contre l’Irak. Émile khoury
Quand le différend opposant les première et troisième magistratures de l’État a éclaté au grand jour à l’occasion du dernier Conseil des ministres, certains y ont vu la fin du mandat de M. Hariri et son remplacement par un nouveau Premier ministre capable de s’entendre avec le président de la République sur tous les dossiers en souffrance, notamment ceux de la réforme...