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Cardahi accuse le «Moustakbal» de faire le jeu des sociétés Cellis et LibanCell

La polémique sur les rentrées du téléphone cellulaire opposant le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, au quotidien al-Moustakbal relevant du Premier ministre, Rafic Hariri, a continué de faire rage au cours du week-end. Sur un ton poli mais direct, M. Cardahi a accusé samedi le média de M. Hariri de mentir et de faire en sorte que seules les sociétés Cellis et LibanCell, qui gèrent les deux compagnies de téléphonie portable pour le compte de l’État depuis le 1er septembre 2002, participent à l’appel d’offre que le Liban vient de lancer, pour la privatisation de ces sociétés sur 20 ans. « Les chiffres parus dans le quotidien al-Moustakbal ne sont ni objectifs ni crédibles, a accusé samedi le bureau de presse du ministre des Postes et télécommunications Jean-Louis Cardahi, ils ne sont là que pour semer la confusion dans l’opinion publique. » « Nul n’ignore que l’un des buts de ces erreurs programmées est de provoquer la fuite des nouveaux investisseurs, de sorte que ne demeurent en lice que les deux opérateurs actuels dans ce domaine économique vital », a renchéri le virulent communiqué. « Le quotidien al-Moustakbal a entrepris de lancer des chiffres erronés sur les recettes provenant du secteur de la téléphonie mobile, prétendant tenir ses chiffres du ministère des Postes et télécommunications, ce qui reflète en un sens la légèreté des auteurs de la nouvelle, souligne le communiqué. Ces vains efforts ont porté tous les Libanais à comprendre que le journal est devenu le porte-parole des détenteurs d’intérêts en général, et en particulier dans le secteur de la téléphonie mobile. Ces derniers cherchent à tromper l’opinion au sujet de la véracité des chiffres avancés par le ministère des Télécommunications, laissant entendre que ces chiffres sur les rentrées de l’État sont faux (...) et bafouant jusqu’au droit de réponse clairement établi par la loi sur les imprimés. » Réponse indirecte Outre le Moustakbal, le ministre des Finances, Fouad Siniora, a répondu samedi aux données avancées par M. Cardahi, en affirmant que « maintenant que les deux sociétés sont gérées pour le compte de l’État, on constate clairement que les rentrées assurées par ce secteur ne se chiffrent pas en milliards de dollars, comme on a pu le penser ». Pour M. Siniora, qui s’exprimait à Saïda à l’occasion de l’inauguration de la salle informatique du cadastre du Liban-Sud, « l’essentiel est de ne pas remettre en question le principe de la privatisation de ce secteur, qui est l’une des facettes fondamentales du programme de réforme financière et économique », et de procéder « le plus tôt possible, d’une manière qui protège les droits de l’État et assure la continuité de ce service public ». Par ailleurs, M. Siniora a soulevé un point dont le Moustakbal a également fait une arme polémique, en affirmant que si le contrat BOT résilié en 2002 avait continué à être appliqué, les rentrées de l’État seraient passées de 20 à 40 % des recettes. Signe de faiblesse L’argument, utilisé pour minimiser la portée des arguments avancés par le ministre des Télécommunications sur l’amélioration des recettes, a été perçu comme un signe de faiblesse des milieux proches du Premier ministre. En effet, rétorquent des milieux de la profession, la résiliation des contrats BOT s’est faite à l’initiative du Premier ministre, et c’est donc à lui qu’il faut demander des comptes d’une mesure qui s’est avérée malheureuse, et non à M. Cardahi, qui s’était opposé à cette résiliation. Par ailleurs, comparer les recettes actuelles aux recettes qui auraient pu être enregistrées déplace le problème vers une situation hypothétique impossible à envisager et laisse entière la comparaison entre les chiffres réalisés par les deux sociétés de téléphonie mobile alors qu’elles étaient gérées pour le compte des deux sociétés Cellis et LibanCell, et les chiffres réalisés après le transfert de la propriété des réseaux à l’État, et la gestion du secteur par les deux sociétés, pour le compte de l’État. Dans les milieux proches du ministre des Télécommunications, on répète par ailleurs qu’il n’est pas question de remettre en question le principe de la privatisation du secteur de la téléphonie mobile, encore qu’il n’existe pas une seule forme de privatisation, et que celle de la gestion du secteur ne doit pas être automatiquement désavantagée, par rapport au contrat BOT sur vingt ans, même si cette dernière est, de toute évidence, plus avantageuse en termes d’investissement, pour une compagnie. Si réellement un « boom » prévu par certains milieux sur les services de la téléphonie mobile se concrétise dans les années à venir, pourquoi n’aurait-on pas recours à une titrisation des ressources du cellulaire, comme certains le proposent, parallèlement à sa gestion par le secteur privé, estiment encore certains milieux de la profession. Démenti de Hariri En tout état de cause, l’évocation des contrats BOT résiliés en 2002 a fait l’objet d’une mise au point du Premier ministre, que le quotidien an-Nahar avait cité comme affirmant que cette résiliation avait été « une erreur ». Le bureau de presse de M. Hariri a publié hier une mise au point à ce sujet, affirmant que le terme « erreur » est « tout à fait imprécis » et que le Premier ministre s’est contenté de déclarer au an-Nahar que les contrats résiliés « figurent parmi les meilleurs à avoir été conclus dans le domaine », ce dont il ne se cache pas. Intervention de Nabil de Freige Intervenant dans cette polémique, le député Nabil de Freige, proche du Premier ministre, a déclaré, pour sa part, que les chiffres avancés par M. Cardahi sont des chiffres bruts, et que le ministre a omis de comptabiliser les dépenses de l’État prévues par le contrat de gestion (modernisation des équipements, entretien, pièces de rechange), des engagements que l’État n’a pas honorés et qui sont de nature à réduire les bénéfices. Au passage, M. de Freige ne s’est pas privé de souligner que les chiffres avancés par M. Cardahi prouvent, rétroactivement, que les deux sociétés ne trichaient pas, avant la résiliation de leur contrat, comme on les a injustement soupçonnées. Le député a enfin demandé au ministre de cesser de poser comme s’il était le seul défenseur des fonds publics.
La polémique sur les rentrées du téléphone cellulaire opposant le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, au quotidien al-Moustakbal relevant du Premier ministre, Rafic Hariri, a continué de faire rage au cours du week-end. Sur un ton poli mais direct, M. Cardahi a accusé samedi le média de M. Hariri de mentir et de faire en sorte que seules les sociétés Cellis...