Communautés - Ouverture de la Semaine de prière œcuménique Aram Ier : « C’est au Moyen-Orient que l’unité de l’Église doit se refaire »

Née au Moyen-Orient, c’est au Moyen-Orient que l’Église s’est divisée, et c’est dans cette région que l’unité de l’Église doit se réaliser. À l’occasion de l’ouverture, hier, de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, un service œcuménique a été organisé par le Conseil des Églises du Moyen-Orient (CEMO) au siège du catholicossat d’Antélias. Le message central en a été confié au catholicos Aram Ier. Le chef de l’Église arménienne orthodoxe a souligné l’urgence de l’unité chrétienne. « Le Moyen-Orient a été le berceau de l’Église, a déclaré Aram Ier. Il a été aussi le lieu où l’Église s’est divisée. Le Moyen-Orient où nous vivons doit être la région où l’unité de l’Église doit se manifester. Plus que partout ailleurs c’est dans cette région que nous vivons existentiellement les conséquences tragiques des divisions de l’Église. Tout en appartenant à l’histoire, aux cultures, aux civilisations et aux sociétés du Moyen-Orient, comme communautés minoritaires et pour des raisons différentes, les communautés chrétiennes sont aujourd’hui pratiquement marginalisées. Elles ont donc plus que jamais besoin de l’unité pour garder leur intégrité, préserver leur identité et garantir leur pérennité. » « Jésus-Christ n’a pas fondé une institution qui s’appelle Église, a rappelé le chef de la Maison de Cilicie. Il a établi une communauté, Lui-même en devenant le cœur et la tête (...) À la fin de sa mission sur terre, Jésus-Christ nous a laissé cette communauté comme le trésor de notre vie (...) Voilà notre trésor, c’est l’Église du Christ que nous portons dans un monde plein de souffrances, d’injustices, de conflits, de violence et de mal. » « Aux différentes Églises de manifester plus pleinement l’unité de l’Église, a insisté Aram Ier. En effet, l’unité est un don de l’Esprit-Saint. Elle existe dans l’Église ; elle en est l’essence même. Mais à cause du mal, de nos limitations humaines et de circonstances historiques, l’unité de l’Église s’est brisée. La raison d’être et le but du mouvement œcuménique sont précisément d’inviter les Églises à s’engager (...) dans la voie qui mène à la communion plénière entre tous les chrétiens (...) Il faut donc continuer le travail œcuménique avec des moyens plus efficaces, une vision plus claire et un engagement plus actif. » Car, a repris le catholicos, « l’unité n’est pas le but de l’Église », mais une réalité « au service de la mission de l’Église ». Pour Aram Ier, « l’Église n’est pas une institution ; elle est essentiellement une mission par son origine, par sa nature, par sa raison d’être et par sa vocation. On peut avoir des conceptions de missions différentes, mais l’Église est une réalité missionnaire. C’est la base de notre ecclésiologie. L’unité n’est pas le but de l’Église. Le but de l’Église est la mission, le témoignage de l’Évangile. Il existe donc une interaction et une interdépendance étroite entre l’unité et la mission. L’unité doit être au service de la mission de l’Église ». Et Aram Ier de conclure : « Plus que jamais, dans cette conjoncture de l’histoire du Moyen-Orient, la vie du chrétien doit être un combat (...) pour la justice, la paix, la tolérance, le dialogue, le respect de la dignité humaine (...) Je crois que le Conseil des Églises du Moyen-Orient a le rôle primordial de devenir un instrument efficace pour une collaboration plus organisée et plus effective entre les Églises de la région. » Des patriarches et des évêques diocésains de toutes les communautés chrétiennes ont pris part à l’office, ainsi qu’un très grand nombre de fidèles et de chorales de différentes églises.