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Agriculture - Une catastrophe écologique et sanitaire au Akkar Un canal d’irrigation transformé en dépotoir (photo)

Le grand canal d’irrigation qui achemine l’eau du Nahr el-Bared vers de grandes superficies cultivées dans la plaine du Akkar (Liban-Nord), conçu à la base comme une réponse à de multiples revendications agricoles, est devenu, avec le temps, à l’origine d’un problème de santé publique et de pollution. Et pour cause : la négligence, le manque d’entretien et l’absence totale de sens civique chez les citoyens ont fait de ce canal un dépotoir et un égout à ciel ouvert. Ordures ménagères ou résultant des commerces environnants, déchets de garages de réparation des voitures ou d’industries de produits de construction, déversement d’égouts des maisons voisines... polluent constamment cette eau qui irrigue 400 000 hectares de terres agricoles au Akkar. Cette catastrophe écologique ne peut que s’amplifier si les autorités compétentes n’interviennent pas au plus vite. Il est désormais urgent que les administrations concernées, notamment les ministères de l’Énergie, de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Santé, prennent les mesures nécessaires pour réhabiliter le canal qui est devenu, en sus de la pollution, un véritable danger public pour les enfants. En effet, plusieurs d’entre eux ont péri noyés dans le village de Bourj el-Arab (dans le périmètre duquel deux des huit kilomètres du canal sont situés). Ces accidents sont dus au fait que les barrières métalliques qui entouraient le canal lors de sa création ont disparu, sans être remplacées. L’usure du temps et le vandalisme sont les causes principales de la disparition de ces barrières protectrices. Quoi qu’il en soit, sans elles, le canal devient un piège mortel. Ces arguments, le président du conseil municipal de Bourj el-Arab, Aref Chekhaïdem, les a maintes fois répétés aux responsables depuis son élection en 1998. Il précise que les habitants du village ont mené plusieurs campagnes de nettoyage du canal, mais que leurs efforts n’ont pas été suffisants dans un contexte de négligence totale des officiels. Le principal responsable de cette situation est le comité d’irrigation chargé de gérer cette installation depuis sa création. Ce comité perçoit 250 000 livres libanaises par an pour chaque hectare irrigué, une somme qui devrait être réinvestie dans l’entretien du canal. Or, les membres de ce comité ont manqué à leur devoir, selon M. Chekhaïdem, laissant les habitants se débrouiller comme ils peuvent. Le président du conseil municipal de Bourj el-Arab appelle les responsables à s’intéresser à cette affaire. Il affirme que la municipalité apportera toute l’aide nécessaire, mais qu’elle ne peut s’acquitter seule des lourdes charges de l’entretien de ce canal. M. Chekhaïdem fait également remarquer que le projet de réhabilitation du canal d’irrigation de Nahr el-Bared, initié en 2000, ne mentionne pas le tronçon du canal qui passe par Bourj el-Arab. L’affaire de la pollution du canal d’irrigation de Nahr el-Bared est un problème environnemental type comme on en rencontre fréquemment au Liban, alliant négligence officielle, absence totale de coordination et de sens des responsabilités, et manque de civisme populaire, aggravé par une ignorance des règles les plus élémentaires de l’hygiène et de la protection des ressources vitales. Michel HALLAK
Le grand canal d’irrigation qui achemine l’eau du Nahr el-Bared vers de grandes superficies cultivées dans la plaine du Akkar (Liban-Nord), conçu à la base comme une réponse à de multiples revendications agricoles, est devenu, avec le temps, à l’origine d’un problème de santé publique et de pollution. Et pour cause : la négligence, le manque d’entretien et...