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SEMAINE DE L’UE - L’agriculture est un secteur d’avenir pour le Liban Renauld : « La désillusion des jeunes est insupportable »

Patrick Renauld a voulu délivrer un message d’espoir aux jeunes Libanais à l’occasion d’une rencontre-débat hier à l’USJ. Car « la désillusion des jeunes est insupportable », a dit le chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth. Cette désillusion qui se matérialise par l’émigration peut être combattue si les jeunes qui représentent le tiers de la population libanaise prennent conscience qu’ils sont le « moteur du pays » et que le changement viendra d’eux. Pour illustrer ses propos, l’ambassadeur a choisi d’évoquer les perspectives qui s’ouvrent à l’agriculture au Liban dans le cadre de l’accord d’association conclu avec l’Union européenne. Pourquoi l’agriculture ? « Car ce secteur est le symbole de l’histoire d’un pays, de ses racines. » Et parce qu’il donne l’occasion de retourner les idées reçues qui le concernent, comme l’individualisme, le protectionnisme, l’antimodernisme en somme, pour mieux montrer le champ des possibilités qu’il offre. Et Patrick Renauld de citer la longue liste des métiers qu’englobe ce secteur, si tant est que chacun « retrousse ses manches » et se demande à son niveau comment il peut « faire bouger les choses », sans toujours attendre que le « gouvernement ou l’administration » fasse le premier pas. « Si vous voulez que les autorités publiques agissent, proposez-leur des lignes d’action », a lancé l’ambassadeur à l’adresse des jeunes tout en assurant que la délégation de l’Union européenne est prête à les aider dans leurs démarches. « Quand je suis arrivé au Liban, on m’a dit que les pommes libanaises étaient extraordinaires. C’est vrai, mais on a l’impression qu’elles ont été cueillies par des joueurs de football ! » C’est la raison pour laquelle, entre autres, les étalages regorgent de pommes importées. Pour Patrick Renauld, il est inconcevable que le Liban continue d’importer 80 % de ce qu’il consomme. « À en croire certains, tout espoir de développement du Liban vient du tourisme et de la finance, mais si vous nourrissez les touristes avec des produits importés, vous leur rendez les devises que vous leur avez prises ! » L’ambassadeur estime que le seul moyen de rééquilibrer la balance commerciale est de se mettre à produire localement et d’utiliser « le puissant levier marketing que représente la cuisine libanaise pour exporter cette production ». Produire, certes, mais produire selon des méthodes modernes. « J’ai reçu hier un télex de Bruxelles m’informant que du raisin exporté vers le marché unique européen comprenait des doses anormales de pesticides », explique Patrick Renauld, invitant les jeunes diplômés à mettre leurs compétences au service de la modernisation de la production libanaise. Mais cela ne suffit pas, a-t-il ajouté, appelant les jeunes à créer leurs propres entreprises, car le marché du travail actuel n’est pas en mesure de les absorber tous. L’ambassadeur a promis un programme européen d’aide à la création d’entreprise, dans le cadre de la coopération engagée pour mettre en œuvre l’accord d’association qui entre en vigueur en mars. Le projet de mise à niveau de l’agriculture sera doté d’une enveloppe de dix millions d’euros, a-t-il précisé. Sibylle RIZK
Patrick Renauld a voulu délivrer un message d’espoir aux jeunes Libanais à l’occasion d’une rencontre-débat hier à l’USJ. Car « la désillusion des jeunes est insupportable », a dit le chef de la délégation de la Commission européenne à Beyrouth. Cette désillusion qui se matérialise par l’émigration peut être combattue si les jeunes qui représentent le tiers de la...