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Côte d’Ivoire - Les pourparlers sous l’égide de Paris se poursuivront pendant neuf jours Loyalistes et rebelles entrent dans le vif du sujet en France(photo)

Les protagonistes de la crise ivoirienne étaient à pied d’œuvre hier, au sud de Paris, pour tenter de trouver une solution durable à une crise qui a coupé en deux l’ancienne colonie française et fait des centaines de tués en quatre mois. Un convoi officiel escorté de gendarmes et de policiers a pénétré dans l’après-midi dans l’enceinte d’un vaste domaine, à Marcoussis, à une trentaine de kilomètres de la capitale, marquant le début de neuf jours de tractations à huis clos pour le gouvernement d’Abidjan, les principaux partis politiques ivoiriens et les trois mouvements rebelles. « Vous avez désormais l’avenir de la Côte d’Ivoire entre les mains », avait prévenu auparavant le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, en donnant le coup d’envoi à cette ambitieuse initiative au cours d’une cérémonie au centre international de conférences Kléber, hier à Paris. Une rébellion armée conteste depuis le 19 septembre le pouvoir du président ivoirien Laurent Gbagbo et contrôle la moitié nord du pays qui compte quelque 15 millions d’habitants et joue un rôle-clef dans la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. L’armée française a déployé 2 500 soldats pour séparer les belligérants, dans une intervention considérée comme l’illustration d’une extrême inquiétude de Paris face aux risques de dislocation de la Côte d’Ivoire. La rébellion armée demande le départ de M. Gbagbo et la tenue d’élections générales, une revendication partagée par l’opposition politique. Le président ivoirien insiste sur la nécessité de mettre d’abord fin à l’insurrection et de retrouver le contrôle des territoires qui lui échappent. Pour combler le fossé qui sépare les acteurs de cette crise qui a paralysé le secteur essentiel de l’économie ivoirienne, le cacao, M. de Villepin a appellé les négociateurs à la « solidarité » et à la « générosité ». Le ministre, qui a effectué deux voyages en Côte d’Ivoire pour tenter d’y ramener la paix, a également souligné que la France voulait rester neutre : « Nous ne soutenons ni une personne ni un camp », a assuré M. de Villepin, pour qui, éviter une guerre civile et l’éclatement du pays est une priorité. Une quarantaine de délégués sont présents à Marcoussis, dont le Premier ministre ivoirien Pascal Affi N’Guessan, l’opposant historique et ancien Premier ministre Alassane Ouattara, ainsi que le chef des rebelles du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), Guillaume Soro. L’ancien président Henri Konan Bédié était également présent. « Il faut savoir construire des solutions avec générosité et intelligence, pour surmonter les obstacles. Votre mission est claire, historique : un devoir de rigueur, de solidarité, d’ouverture d’esprit », leur a déclaré M. de Villepin. Un des thèmes essentiels de ces tractations, arbitrées par l’ancien ministre français Pierre Mazeaud, sera l’ivoirité, une vision restrictive de la citoyenneté ivoirienne, soutenue par le régime de M. Gbagbo, et qui a valu à M. Ouattara, accusé d’être burkinabé, d’être écarté du processus électoral en 2000.
Les protagonistes de la crise ivoirienne étaient à pied d’œuvre hier, au sud de Paris, pour tenter de trouver une solution durable à une crise qui a coupé en deux l’ancienne colonie française et fait des centaines de tués en quatre mois. Un convoi officiel escorté de gendarmes et de policiers a pénétré dans l’après-midi dans l’enceinte d’un vaste domaine, à...