Criminalité Nouveau rebondissement dans l’affaire du cadavre dépecé

Les services de sécurité ont décidé d’élargir leur enquête avec Mohammed Ali Moussa (32 ans) et son épouse, la ressortissante ukrainienne Elena Petrochenko (31 ans), accusés d’avoir assassiné le Palestinien Ahmed Abdallah Soutari (31 ans) dans leur appartement de Mreijé, puis d’avoir dépecé son cadavre à l’aide d’une scie pour en disperser les morceaux dans plusieurs bennes à ordures. Notre chroniqueur judiciaire, Bahjat Jaber, qui rapporte la nouvelle, attribue cette décision des services de sécurité à la possibilité de l’existence d’un lien entre cette affaire et deux autres crimes signalés respectivement à Choueifat et à Tyr, où deux cadavres dépecés avaient été retrouvés et n’avaient pu être identifiés. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’arrestation d’un autre Palestinien, Ali Kamel Kamaleddine (43 ans), soupçonné d’être impliqué dans le crime de Mreijé. L’enquête, poursuit notre chroniqueur judiciaire, a permis d’établir que Maamoun Abdallah Soutari (32 ans), frère de la victime, avait signalé la disparition de Ahmed au poste de police de Choueifat, le 20 décembre dernier, affirmant que ce dernier avait quitté son domicile à Bchamoun à bord de sa voiture, une Toyota immatriculée 105176. Maamoun avait fait part aux agents du poste de sa crainte que son frère n’ait été enlevé, dévalisé, puis tué. Toujours selon les résultats de l’enquête, le dénommé Mouaffak Jamil Hourani s’était présenté le 21 décembre au poste de police de Choueifat pour signaler qu’il avait acheté une Toyota usagée d’un certain Ahmed Soutari. La transaction, a ajouté Hourani, avait eu lieu à al-Anwar, un parc de voitures d’occasion situé à Chyah. Il a précisé que Ahmed Soutari avait quitté les lieux en compagnie d’une jeune Russe, sitôt l’acte de vente signé. L’enquête a également établi que Moussa avait attiré sa victime dans son appartement de Mreijé où il l’avait laissé en galante compagnie avec son épouse, Elena. Moussa est alors retourné dans l’appartement, armé d’une hachette avec laquelle il avait tué Soutari. La fouille des habits devait permettre à Elena et Moussa de trouver la carte grise de la Toyota et la carte d’identité de leur victime, ce qui leur a donné l’idée de substituer la photo de Moussa à celle de Soutari. Muni du document ainsi trafiqué, le couple s’est empressé de se rendre au parc de voitures al-Anwar pour y vendre le véhicule à 5 000 dollars américains. L’assassin et son épouse sont ensuite retournés chez eux, prenant soin d’acheter une scie en cours de route, puis ils se sont attelés à la tâche macabre de dépecer le cadavre. Détail horrible, ils ont placé la tête du malheureux dans un sac de jute lesté de pierres qu’ils ont jeté à la mer. Découpés en morceaux, les restes de Soutari devaient ensuite être enveloppés dans des sacs en plastique et disséminés dans des bennes à ordures entre Khaldé et Mazraa et entre Amroussié et Choueifat, pour écarter les soupçons. Les soupçons ont commencé à peser sur le couple quand Hussein Naïm Dourra, Ibrahim Mefleh Allaou et Mahmoud Ali Dakhlallah, tous trois employés à al-Anwar, au vu de la photo de Soutari qui leur a été soumise par la police, ont affirmé que ce n’était pas le même homme qui avait vendu la Toyota à Hourani, confirmant que le vendeur se trouvait en compagnie d’une jeune Russe dont ils ont donné une description détaillée aux enquêteurs. Identifiée peu de temps après, la jeune Russe, qui était en fait Ukrainienne, a été arrêtée et n’a pas tardé à passer aux aveux. L’avocat général du Mont-Liban, Joseph Khalil, a ordonné la poursuite de l’enquête dans le dessein d’établir un lien entre l’assassinat de Soutari et les deux autres meurtres commis de la même manière.