Seule femme du gouvernement turc, Güldal Aksit a plus d’un tour... touristique dans son sac(PHOTO)

C’est la seule femme du nouveau gouvernement turc. Mme Güldal Aksit, ministre du Tourisme, a tenu à participer en personne au festival de Saint-Nicolas. Un festival célébré à Demre, l’antique Myra, ponctué d’une visite à l’église du patron des jeunes et des marins, mais aussi d’une soirée festive à Antalya où elle a distribué cadeaux et gâteries aux nombreux enfants invités pour l’occasion, après avoir esquissé quelques pas de danse folklorique en leur compagnie. Rencontre avec Mme Aksit qui explique à «L’Orient-Le Jour» les objectifs de ce festival annuel, tout en donnant les points de vue du gouvernement dont elle fait partie sur les développements régionaux. Quel est l’objectif principal de cet événement ? Ce festival a été spécialement organisé pour les enfants, afin de leur faire connaître le lieu où saint Nicolas est né et a vécu. L’événement vise aussi à promouvoir la Turquie comme destination touristique. Combien de touristes visitent la Turquie chaque année ? En 2001, 11 567 000 touristes ont visité la Turquie, alors qu’en 2002, ils étaient 13 000 000. La grande majorité des touristes vient d’Allemagne et de Russie. En tant que nouvelle ministre, comment envisagez-vous de développer l’industrie du tourisme en Turquie ? L’industrie du tourisme a connu un véritable essor au cours des vingt dernières années. Mais il reste encore beaucoup à faire dans le domaine, afin de développer l’immense potentiel touristique de la Turquie. Jusqu’à présent, la mer, les plages et le soleil, autrement dit le tourisme estival, ont été merveilleusement bien exploités. Mais ce pays, berceau des civilisations, a tellement plus à offrir, notamment au niveau de ses sites naturels, culturels, historiques et archéologiques. Notre but actuel est d’encourager le tourisme durant les quatre saisons, douze mois sur douze, tout le long de l’année. Pensez-vous que le développement du tourisme puisse faciliter l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, alors qu’une décision de l’UE vient de la reporter ? Certes. Le tourisme est un moyen de promouvoir la Turquie, non seulement auprès de l’Europe, mais aux yeux du monde entier. Pensez-vous que les résultats des dernières élections puissent affecter négativement le secteur touristique ? Les récentes élections affecteront certes le secteur touristique, mais positivement. Car notre gouvernement envisage de mettre à exécution certains projets qui développeraient cette industrie, la diversifieraient et l’étaleraient sur l’ensemble de l’année. Mais les touristes ne risquent-ils pas d’avoir quelques craintes à se rendre dans un pays géré par un gouvernement islamiste ? Je refuse catégoriquement l’appellation de gouvernement islamiste. Cette appellation reflète ce que les gens pensent. Mais si vous examinez le programme de notre parti, vous comprendrez que nous sommes des conservateurs au sein d’un parti démocrate, autrement dit que nous sommes profondément attachés à nos valeurs culturelles, sociales et religieuses. Je suis convaincue et je peux vous affirmer que la Turquie va considérablement évoluer et devenir un leader dans le domaine touristique durant le mandat de ce gouvernement. Qu’en est-il du terrorisme qui sévit partout et des répercussions des tensions régionales, notamment de la guerre avec l’Irak, sur le tourisme en Turquie ? Le terrorisme n’a ni race, ni temps, ni lieu. L’holocauste du 11 septembre, qui était un événement inattendu dans un lieu inattendu, le montre de manière irréfutable. La Turquie a longtemps vécu avec le terrorisme et réalise pertinemment bien combien celui-ci est terrifiant. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons vivre constamment dans l’hésitation. Quant à l’intervention en Irak, qui est actuellement sur l’agenda mondial, la Turquie pourrait y être impliquée. Mais j’espère que cette intervention ne sera pas nécessaire et que tout se réglera de manière pacifique. Je le crois et l’espère fermement. Propos recueillis par A.-M. H.