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Actualités

Dans le panneau

Le syndrome des espaces vides. Une maladie chronique qui ronge nos publicitaires et les services publics qui les bénissent et les protègent pour des raisons évidentes : ces derniers leur louent leurs espaces libres. Eux qui sont pourtant les garants du bien-être de la population et donc d’un environnement sain et beau. Magouilleurs et rapaces, les uns et les autres ont la phobie des surfaces inoccupées. Et l’affichage sauvage auquel ils se livrent devient cette autre forme de pollution qui emporte tout sur son passage. Alors ils plantent leurs panneaux en rang d’oignons sur les bandes et allées séparant les grandes ou petites artères ; envahissent les terrains en friche, les terrasses des immeubles ; tapissent les ponts, les murs, les poteaux de tout genre. Grands, petits, géants, ces panneaux nous sont imposés partout, dans tous les sens et sous toutes les formes... Ils obstruent nos horizons, ravagent l’environnement et ajoutent à la laideur d’un pays définitivement tiers-mondiste. Dégoût, nausée et indigestion. Voilà les sensations qu’ils provoquent lorsqu’il faut avaler pêle-mêle et à la fois des chaussures, du jambon, des slips, du vin, des pneus, du parfum et des filles à poil ou presque... Excédé, dépassé, agressé, le passant râle, peste, injurie, écœuré par tant d’inélégance, d’arrogance et de dédain de la part de ces « communicateurs », et de leurs complices, tous requins insatiables... Faites initialement pour plaire et accrocher, ces monstrueuses publicités ont un effet désastreux. Dommage pour les clients de ces agences… Car il ne s’agit plus d’une opération, mais d’une véritable invasion. Horrible, alors que cette forme de promotion constitue un média beau, porteur, efficace. Mais cela c’est ailleurs, sous d’autres cieux, c i v i l i s é s... Où il est strictement interdit, par exemple (un exemple), d’afficher sur les autoroutes, pour la sécurité des passants. Au pays des innovations intelligentes, c’est tout le contraire. Rasant les véhicules, couvrant les ponts pour piétons, encadrant les panneaux indicateurs, grimpant sur les poteaux d’éclairage mitoyens des autoroutes, ces affichages sont dangereux à plus d’un titre. Ils agressent et, par conséquent, distraient fatalement le conducteur le plus concentré. Et les accidents mortels sont vite arrivés. Bizarrement, cette pagaille semble le triste apanage de certaines régions aux administrations publiques plus « amicales » sans doute, plus soumises, peut-être ! Le résultat est en tout cas catastrophique. Ailleurs, aucune orgie du genre n’est à signaler. Parce que ailleurs, les édiles veillent (encore !) au respect de leur environnement et de leur citoyen. Pourtant une réglementation existe, ne serait-ce que par rapport à la distance à respecter obligatoirement entre le panneau et la route. Déjà ça. Une clause parmi tant d’autres. Mais personne ne pipe mot. Et qui s’en fiche… puisque tout baigne, comme on dit... dans l’illégalité, bien évidemment, et l’intérêt de quelques particuliers... Quelques-uns contre quelques millions. Triste gymnastique dans une république bananière. Maria CHAKHTOURA
Le syndrome des espaces vides. Une maladie chronique qui ronge nos publicitaires et les services publics qui les bénissent et les protègent pour des raisons évidentes : ces derniers leur louent leurs espaces libres. Eux qui sont pourtant les garants du bien-être de la population et donc d’un environnement sain et beau. Magouilleurs et rapaces, les uns et les autres ont la phobie...