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Murr : Une volonté claire de dynamiter la paix civile

Les condamnations et autres interprétations de l’assassinat d’Antoine Kourd, le jeune conscrit de 19 ans assassiné lundi dernier en la caserne du Bon Pasteur à Dékouané, se sont multipliées au cours des trois derniers jours. Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a ouvert le tir en affirmant qu’il « est impossible de ne pas faire le lien entre l’assassinat du conscrit et l’incident du Palais de justice (la tentative de meurtre contre Fady Maroun Nachar). La justice et l’armée sont la colonne vertébrale du Liban, et que ces deux institutions aient été visées dans la même semaine prouve sans aucun doute une volonté claire de porter atteinte à la sécurité du pays et de dynamiter la paix civile. Et c’est cela que nous refusons catégoriquement. La preuve la plus éclatante est qu’au moment même où l’incident de la caserne a eu lieu, les services de sécurité se sont mobilisés et un groupe des FSI a réussi à encercler le criminel. Qui, après un échange de tirs, a été tué », a rappelé Élias Murr. Qui a décrété que « la loi sera ainsi appliquée à tout un chacun, quel qu’il soit, quelle que soit sa position, et dans toutes les régions libanaises ». Péremptoire et se voulant rassurant, il a rappelé que la semaine dernière, il avait inscrit l’année 2003 sous le signe de la lutte contre le terrorisme et que, « grâce à Dieu, les forces de sécurité coopèrent et réussissent à assurer la stabilité aux citoyens. Ceci est leur droit et c’est notre devoir », a-t-il ajouté. Le ministre de l’Intérieur a ensuite écarté l’éventualité d’un quelconque lien entre l’incident de la caserne et celui du Palais de justice avec ce qui s’est passé dernièrement dans le camp de Aïn el-Héloué. « C’est très facile d’accuser Israël, et pourtant, il faut savoir à qui profite le crime (de la caserne et du Palais de justice). C’est Israël le seul bénéficiaire de ces deux crimes, parce que celui qui est à l’origine d’un tel acte ne peut pas avoir travaillé pour le compte d’une communauté, d’un parti ou d’une faction donnés. La volonté de troubler la sécurité du Liban au moment où la région vit ce qu’elle vit équivaut à un travail de sape conscient, par Israël, de la stabilité du pays », a accusé Élias Murr. Qui a rappelé les accusations « distribuées depuis trois ou quatre jours par » l’État hébreu contre le Hezbollah et les autres tentatives de ternir la réputation et l’image du Liban. Enfin, interrogé sur le point de savoir si l’assassin avait un quelconque passé, Élias Murr a répondu que les services de renseignements de l’armée s’occupent de mener l’enquête, sachant qu’on « ne connaît cependant aucun antécédent » au conscrit Hussein Khalaf. S’attend-il à d’autres incidents similaires ? « De plus en plus, Israël massacre, tue et humilie les populations arabes. L’extrémisme va ainsi aller crescendo. Et le terreau sera bien plus favorable : je pense à tous ceux que des groupes extrémistes peuvent pousser à commettre de pareils actes, qui, finalement, feront le jeu d’Israël. J’ai bien peur que le monde dans son ensemble – et pas uniquement le Liban – soit l’objet de telles secousses. Pourtant, je peux assurer que la sécurité au Liban est l’une des plus fiables au monde et que les incidents auxquels nous avons droit ne sont que ponctuels », a estimé le ministre de l’Intérieur. Pour leur part, les députés Farès Souhaid et Mansour Ghanem el-Bone se sont demandé pourquoi l’assassin du jeune conscrit « a été liquidé par les forces de sécurité » et qui « a été chargé de cacher ce qui s’est réellement passé à Dékouané ». Accusant l’État de vouloir « compenser ses manquements flagrants sur le plan de la sécurité par encore plus d’oppression des libertés » – faisant par là référence aux affaires MTV et NewTV. Le député Georges Kassarji a qualifié le crime d’« atroce », le mettant sur le compte de la loi sur le service du drapeau, « une loi inique et illogique », ainsi que sur l’insistance de certains pôles du pouvoir à ce que le service militaire reste obligatoire. Quant aux deux députés du Akkar (la région de l’assassin), Wajih Baarini et Mohammed Yéhia, ils ont tous deux condamné le crime, souhaitant que de tels actes qui « lézardent la réputation de l’armée » ne se répètent pas. Même son de cloche pour le député de la Békaa Nader Succar et son collègue du Liban-Nord Jihad Samad, qui se sont rendus hier au ministère de la Défense, où ils ont été reçus par le ministre Khalil Hraoui. Enfin, la Ligue maronite et les Kataëb de Karim Pakradouni ont tout autant condamné l’assassinat du jeune conscrit.
Les condamnations et autres interprétations de l’assassinat d’Antoine Kourd, le jeune conscrit de 19 ans assassiné lundi dernier en la caserne du Bon Pasteur à Dékouané, se sont multipliées au cours des trois derniers jours. Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a ouvert le tir en affirmant qu’il « est impossible de ne pas faire le lien entre l’assassinat du...